Service de taxi en ligne : les tarifs proposés décriés par des chauffeurs

Hoossein et Ajmal sont des chauffeurs de taxi basés à Port-Louis. Ils disent être très affectés par les tarifs pratiqués par le service en ligne proposé par une compagnie. « Le prix a été considérablement réduit. Par exemple, une course Port-Louis/Plaisance coûte entre Rs 1 500 et Rs 1 800, mais le système online « écrase » le prix pour proposer Rs 1 200 au client. Quand la compagnie prend son pourcentage, le chauffeur de taxi perçoit en-dessous de Rs 1 000 pour la course», explique Hoossein. Il trouve cela « très injuste » de toucher moins de Rs 1 000 pour une course de la capitale vers l’aéroport. « Nou pe travay pou dipin diber. Mazinn fre ki nou ena : lesans, larou, servising etc…», fait-il remarquer.

Il cite un autre exemple : si un taxi embarque un client à Bagatelle pour le déposer à Ébène, il lui réclamera environ Rs 400. Mais s’il passe par la compagnie, celle-ci ne lui paiera que Rs 200. Cela inclut le temps d’attente (s’il doit ramener le client à sa base de départ). Ainsi, s’il attend le client pendant deux heures, il touchera toujours Rs 200, explique le chauffeur.

« Une fois, la compagnie m’a appelé à deux heures du matin pour une course de Bagatelle à Quatre-Bornes. Le prix ? Rs 200, alors que cela aurait être au bas mot Rs 600 », raconte Hoossein. « Je ne pouvais refuser, car la cliente se serait plainte auprès de la compagnie », poursuit-il.

Hoossein souligne que la National Land Transport Authority n’a pas révisé le tarif depuis plus de cinq ans, mais la rédaction d’Explik Ou Ka n’a pas encore reçu la confirmation à ce sujet de la part de la NLTA.

La rédaction s’est entretenue avec le responsable de la compagnie qui a recours au système en ligne pour les réservations du service taxi. « Les prix que nous pratiquons sont à l’avantage du client. Ce chauffeur parle d’une course, mais ce n’est pas seulement une course que nous confions à nos chauffeurs. Nous comptons aujourd’hui quelque 400 chauffeurs qui sont à notre service. Je peux vous assurer que ces chefs de famille gagnent leur vie. Leurs revenus sont assurés. Si un chauffeur ne veut plus travailler pour nous, il est libre de partir et d’aller travailler à son compte », a-t-il déclaré.