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Shakuntala Hawoldar : l’essence de l’être humain par les contes

Shakuntala Hawoldar Les livres de l'auteure se terminent toujours par une moralité humaniste.

Les livres de Shakuntala Hawoldar s’inscrivent toujours dans un filigrane philosophique où certains de ses récits, d’approche anodine, se terminent par une moralité humaniste. Son dernier livre, The Magical Black Sheep, lancé lundi 26 février 2018, n’échappe à cette sensibilité. Cette fois-ci, l’auteure puise dans son passé, tant en Inde, - où elle est née - qu’à Maurice pour démythifier certains choses propres a la nature humaine.

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Elle a été disciple du gourou Rajneesh et a puisé dans les textes sacrés des trois principales religions de l’Inde et de Maurice. Mais ces connaissances ne suffisent sans doute pas pour comprendre la nature complexe de l’être humain, encore faut-il un sens inné de l’observation pour cerner ce dernier.

L’itinéraire de Shakuntala Hawoldar participe beaucoup de son édification philosophique, construisant une personnalité forte, sensible, tolérante et ouverte sur le monde. Native de Mumbai, elle a grandi dans un milieu familial qui a jeté les bases de son épanouissement holistique, où s’entremêlent l’initiation au christianisme - ses prières à la Vierge Marie – et un hindouisme qui s’enracine dans l’advaita, sans jamais se départir des textes canoniques de l’hindouisme. À ces connaissances s’ajoutent celle de la philosophie de la Grèce antique et dès lors on comprend mieux ses références à Platon, Diogène et Alexandre le Grand dont on retrouve les références dans le conte intitulé Shvetaketu paru dans The Magical Black Fish.

La moralité elle-même ne peut se vérifier que si elle s’inscrit dans les actes»

À Maurice où elle arrive à l’âge de 16 ans, puis se marie au politicien Oumashankar Hawoldar, elle découvre un monde qui donne une continuité à sa recherche de l’émerveillement. Mais, ici, la nuance s’impose, ce terme prenant une toute autre résonnance car il ne renvoie pas à une idée abstraite et féerique mais à un état où la découverte de la vérité devient une clarté dans un monde ayant perdu ses repères moraux. Et, chez Shakuntala Hawoldar, la moralité elle-même ne peut se vérifier que si elle s’inscrit dans les actes. C’est pourquoi elle place au plus haut des valeurs le terme ‘karma’.

Lumière ou soleil, ces deux termes renvoient toujours chez elle à la vérité, qui comme l’affirme un dicton, se suffit à elle-même. Mais, elle n’est pas donnée à première vue ni prononcée ostensiblement, il faut quelque part dépoussiérer un épais brouillard de mots et le paraître pour qu’elle apparaisse. Mais, ici aussi, une question s’impose : qui d’entre les êtres humains recherche la vérité ? Le brigand, le bourgeois, ou l’homme politique ?

Pour Shakuntala Hawoldar, chez chacun d’eux, se trouve enfouie la vérité, mais ne peut qu’être révélée au contact d’une situation ou d’un individu. C’est ici qu’apparaît sans doute la figure du sage, qui transcende toutes les civilisations et dont l’énoncé de la parole vraie peut le conduire au supplice, comme l’a été Jésus Christ, fait observer l’auteure. 

L’ouvrage de Shakuntala Hawoldar remplit aussi deux autres fonctions, elle s’inscrit dans son action en faveur de la langue anglaise et celle de la lecture qui, à ses yeux, libère l’individu, au sens bouddhique du terme. Chacun de ses livres tente d’atteindre ces deux objectifs sans jamais phagocyter la nature du message.

The Magical Black Fish and Other Stories for Saakshi and Amara (111 PP), de Shakuntala Hawoldar

Publié par Turtle Book, Juhu, Mumbai

 

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