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Situation inédite la semaine dernière : quand les trafiquants utilisent des «mules» comme appâts

heroine Les trafiquants ne manquent d’imagination.

Les autorités se sont retrouvées face à une situation pour le moins inédite durant la semaine écoulée. Des passeurs sont arrivés au pays avec plusieurs colis de drogue. Au total, 1 353 grammes d’héroïne, répartis en plusieurs sachets de différentes quantités et remis à plusieurs « mules », ont été saisis. Le but : faire entrer la plus grosse cargaison en laissant les autorités mettre la main sur les petits colis. Deux passeurs ont été arrêtés. Zoom sur les astuces des trafiquants de drogue.

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Ce qui interpelle, c’est le mode opératoire. Pour les autorités, c’est un « coup bien planifié ». « Les trafiquants ne manquent pas d’imagination et n’hésitent pas à investir gros pour permettre le bon déroulement de leur business. » Propos d’un cadre impliqué dans la lutte antidrogue. Si depuis quelque temps, il y a plusieurs cas similaires, avec plusieurs passeurs débarquant à l’aéroport de Plaisance au même moment, les autorités ne se laissent pas duper.

À l’arrivée, les passagers commencent à quitter l’avion par ordre de classe. Les Business Class et les membres de l’équipage sont les premiers à quitter l’appareil, sauf quelques hôtesses qui veillent au bon déroulement du débarquement. Les passeurs de drogue (ou « mules ») ont souvent pour instructions de ne pas se précipiter. Surtout ceux qui transportent de grandes quantités de produits illicites. Ils respectent à la lettre les instructions reçues. Un deuxième passeur, qui a sur lui une quantité de drogue moindre, quitte entre-temps l’avion et passe le comptoir de l’Immigration et les autres points de contrôle.

Dès que les douaniers et l’Adsu ont mis la main sur la première mule et sont occupés avec les procédures, les autres passeurs ont ainsi le champ libre. Mais la douane et la brigade antidrogue ont, depuis quelque temps, compris cette astuce et restent mobilisées, en renforçant leurs effectifs à l’aéroport.

Ainsi, les exercices  de profiling et de vérification, la fouille des bagages, ainsi que les examens aux rayons-X se poursuivent. Cette pratique a aidé les autorités à épingler plus d’un passeur de drogue, voyageant sur un même vol. L’Adsu et les douaniers de la Mauritius Revenue Authority (MRA) ont mis au point des stratagèmes qui se sont avérés payants, avec l’interpellation des deux passeurs.

Selon nos renseignements, un premier passeur se dirige, selon ses instructions, vers les points de contrôle. Il fait de sorte à ne pas être confondu, mais est souvent épinglé. « C’est grâce au profiling », confient des sources à l’aéroport. Les limiers peuvent les reconnaître sans grande difficulté et les interpeller pour des vérifications, voire des fouilles ou des examens aux rayons-X. « Souvent, ce sont des sans-emploi ou des personnes vulnérables, qui se laissent tenter par l’argent qu’ils croient facile », dit-on.

Entre-temps, sans que le premier passeur ne le sache, un autre descend du même avion. Il essaie, lui, de son côté, de passer entre les filets des autorités qui, à cet instant, s’attardent sur le premier passeur. Mais nos sources dans le milieu de l’antidrogue affirment que cette astuce a été éventrée. « Nous sommes désormais plus vigilants sur tous les plans », prévient-on.


La Sud-Africain rattrapé après avoir quitté l’aeroport

En mars 2019, Mabandla Ncamiso Ngwenya, un Sud-Africain, avait pu passer les points de contrôle à l’aéroport de Plaisance sans se faire prendre, alors que d’autres passagers avaient fait l’objet de fouilles minutieuses. Au final, l’Adsu avait pu remonter jusqu’à Mabandla Ngwenya. Les manœuvres des trafiquants ont vite été mises au jour par les autorités aéroportuaires. Une perquisition a été effectuée à l’hôtel où résidait le passeur. Le suspect a été pris en flagrant délit. Il purgeait des boulettes d’héroïne, soit 314 grammes de cette drogue, estimés à Rs 4,7 millions. Des complices auraient attiré l’attention sur eux, facilitant ainsi le passage de Ngwenya.


Le Coréen sacrifié au profit du Britannique

Dans le passé, les autorités ont épinglé deux passeurs. L’un avait été envoyé pour « détourner » l’attention des autorités. Chang Dong Hak, un Coréen, avait été épinglé avec quatre kilos d’héroïne, estimés à Rs 60 millions. Grâce à une collaboration régionale, son complice, le Britannique Neil Hilton, avait été arrêté. Il avait, sur lui, deux kilos d’héroïne récupérés à son hôtel. Ils avaient été trahis par leurs téléphones cellulaires. Lors de l’enquête policière, il a été établi qu’une femme sur le continent africain, une dénommée Margaret, avait recruté les deux passeurs.

 

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