Interview

Sonia Ferns de l’université Curtin : «Les étudiants doivent prendre en main leur apprentissage»

Sonia Ferns

La spécialiste en apprentissage en milieu de travail était à Maurice la semaine dernière à l’invitation du Charles Telfair Institute. Sonia Ferns, de l’université australienne Curtin, a rencontré des représentants de l’industrie et les étudiants. Elle livre son analyse des défis qui attendent ces derniers pour être employables dans le contexte actuel.

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Décrivez-nous votre discipline, l’apprentissage en milieu de travail ?
C’est un style d’apprentissage qui s’assure que les étudiants ne se contentent pas d’apprendre la théorie, mais comprennent de façon à pouvoir appliquer leurs compétences en milieu de travail. Ce qui est très important de nos jours, vu que ce dernier change globalement.

En matière de curriculum, quelle est la différence avec l’enseignement universitaire classique ?
La première différence fondamentale est qu’il s’agit d’un partenariat entre les universités et l’industrie, et les partenaires communautaires. Cela permet de développer des curriculums qui reflètent ce qui se passe dans le monde réel, plutôt qu’une approche plus traditionnelle avec une évaluation à travers un examen. Dans l’apprentissage en milieu de travail, l’évaluation est plutôt fondée sur la performance de l’étudiant dans un environnement de travail.

Nous avons un problème à Maurice avec des diplômés qui n’arrivent pas à trouver un emploi. Est-ce lié à nos méthodes d’enseignement ?
C’est partiellement lié. Le nombre de jobs disponibles dépend beaucoup de l’économie sur laquelle on n’a aucun contrôle. Ce qui est important, c’est que les étudiants puissent se construire un réseau dès le début de leurs cours. Cela augmente la probabilité que leurs compétences correspondent aux besoins de l’industrie. Ils ne sont pas condamnés à trouver de l’emploi sur place et peuvent aller à l’étranger.

Vous avez rencontré des responsables de l’industrie locale au cours de votre visite. Quelles leçons en tirez-vous ?
Nous avons parlé des avantages de la formation en milieu de travail. On a abordé la question des rôles et des responsabilités, et du partenariat tripartite entre l’industrie, les étudiants et les universités. Nous avons discuté du fait que les étudiants doivent aussi prendre en main leur apprentissage et leur engagement avec l’industrie. L’éducation supérieure traditionnelle propose un rôle passif à l’étudiant. C’est culturel.

Il y a bien une ligne de communication entre nos universités et l’industrie. Pourtant, les cours demeurent inadaptés au monde du travail. D’où vient le problème ?
Fondamentalement, cela devrait se faire au niveau opérationnel. C’est-à-dire que c’est la personne qui enseigne et celle qui emploie qui devraient être concernées. C’est là qu’il faut tisser des liens. Il faut des décisions et des consultations dans les hautes sphères et du concret au niveau opérationnel.

 

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