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Souveraineté sur les Chagos : les négociations ont déja repris entre Maurice et le Royaume-Uni

La délégation mauricienne est présente en ce moment à Londres pour la reprise des négociations sur le dossier Chagos.

Les pourparlers entre Port-Louis et Londres pour trouver un accord sur la question de la souveraineté sur les Chagos ont bien repris après une annonce conjointe, le 3 novembre. Une délégation mauricienne se trouve dans la capitale anglaise en ce moment.

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Cet accord souhaité par Maurice et le Royaume-Uni pour le début de l’année prochaine pourra-t-il être trouvé ? Il a été annoncé par le Premier ministre, Pravind Jugnauth, à l’Assemblée nationale, le 3 novembre. James Cleverly, secrétaire d’État aux Affaires étrangères, du Commonwealth et du développement avait aussi fait une annonce le même jour à la House of Commons britannique. Et les négociations ont bel et bien démarré entre les deux pays.

Une délégation mauricienne de haut niveau se trouve en ce moment dans la capitale anglaise dans ce contexte. Vu la haute importance du dossier, la discrétion est de rigueur au niveau du gouvernement mauricien pour le moment. On veut être très prudent et on se contente de confier que le dossier évolue.

Pravind Jugnauth avait déclaré qu’après une rencontre entre lui et l’ancienne Premier ministre britannique, Elizabeth Truss, le 21 septembre, les deux pays avaient décidé de commencer des négociations sur la souveraineté des Chagos.« À travers des négociations, en prenant en compte les procédures légales appropriées, il est de notre intention d’arriver à un accord en se basant sur le droit international pour résoudre toutes les questions en suspens, incluant celles concernant les anciens habitants de l’archipel des Chagos. » dit-il. 

L’objectif est de travailler encore plus étroitement ensemble sur des questions de sécurité régionale et globale, avait-il précisé. Il est aussi question de la protection de l’environnement, du respect des droits humains, de la pêche illégale, du trafic de drogue et de l’immigration illégale, entre autres. « Nous reconnaissons les intérêts des États-Unis et de l’Inde et nous les tiendrons informés des progrès. » 

Les Maldives changent de bord

Pendant plusieurs décennies, les Maldives n’ont pas reconnu la souveraineté de Maurice sur l’archipel des Chagos. Le 22 mai 2019, 116 pays avaient voté en faveur de Maurice lors de l’avis consultatif de la cour internationale de justice sur les effets juridiques de la séparation de l’archipel des Chagos de Maurice en 1965. Seuls six pays : l’Australie, les États-Unis, la Hongrie, Israël, le Royaume-Uni et les Maldives avaient voté contre Maurice.

Mais il y a un mois, Ibrahim Riffath, Attorney General des Maldives, devant le Tribunal international du droit de la Mer, a assuré que son pays soutient désormais Maurice. C’était lors des débats sur le litige qui oppose Maurice aux Maldives sur la délimitation d’une petite partie de la frontière entre les zones maritimes des deux pays.

Interrogé sur la raison de ce revirement des Maldives, l’ancien secrétaire aux Affaires étrangères, Vijay Makhan, affirme que c’est, entre autres, une question de géopolitique et en fonction de la prise de position de l’Angleterre. Il n’est pas impossible que les Anglais aient informé les Maldives qu’ils comptaient reprendre les négociations avec Maurice.

Milan Meetarbhan, ancien ambassadeur de Maurice aux Nations unies, abonde dans le même sens. « Je pensais au début que c’est peut-être une tactique par rapport au litige devant le Tribunal de la Mer, mais quand j’ai vu la position des Britanniques je me suis demandé s’il n’y a pas de lien entre les deux. Dans tout ce qui concerne le dossier Chagos, il y a eu une influence britannique dans la politique étrangère des Maldives. »

Citoyenneté britannique

Le mercredi 23 novembre, l’inscription des Chagossiens et des descendants des Chagossiens pour l’obtention de la citoyenneté britannique a commencé. Cet exercice est vu avec une certaine méfiance par Milan Meetarbhan et Vijay Makhan, car ça tombe à un moment quand Maurice et le Royaume-Uni négocient sur la souveraineté. 

« J’espère vraiment qu’il y aura des négociations de bonne foi entre ces deux pays dans le cadre de ce qui a été annoncé, mais il se peut qu’on trouve des initiatives parallèles de la part des Britanniques. Donc, notre position doit tenir cet aspect en compte. Car, pour le moment il n’y a qu’une intention pour négocier un accord », estime Milan Meetarbhan.

Il précise que « le point principal en droit international sur lequel on base notre revendication est sur le principe d’autodétermination des peuples. Quand on parle d’autodétermination, on parle du fait que le peuple mauricien n’a pas été consulté dans les années 60 avant la décision britannique d’exciser les Chagos. Et c’était une violation du principe de l’autodétermination des peuples. Ce qui veut dire le peuple mauricien dans son ensemble ». 

Vijay Makhan n’exclut pas que les Britanniques tentent de soudoyer les Chagossiens pour créer du désordre : « Il ne faut pas nécessairement prendre pour parole d’évangile ce que les Anglais disent. Je ne serais pas surpris que les Anglais leur demandent à un certain moment d’aller vers une autodétermination. Il faut rester vigilant. »

 

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