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Task force sur le rapport de Commission d’enquête : la présence du Commissaire de police fait des vagues

Mario Nobin Mario Nobin

La décision de mettre sur un pied une Task Force pour enquêter sur les noms qui ont été cités dans le rapport de la commission d’enquête sur la drogue est loin de faire l’unanimité. Notamment concernant sur la présence du Commissaire de police (CP), Mario Nobin qui siègera sous les ordres du directeur de l’Independent Commission against Corruption.

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La présence de Mario Nobin au sein de la Task Force instituée pour enquêter sur les noms qui ont été cités dans le rapport de la commission d’enquête sur la drogue, dérange. Plusieurs voix discordantes considèrent en effet qu’en décidant de nommer, Mario Nobin sur cette Task Force, le gouvernement et le Premier ministre, Pravind Jugnauth ont agi dans l’illégalité car la Constitution garantit à celui qui assume les fonctions de Commissaire de police une totale indépendance.

Or, cette Task Force, souligne-t-on, sera présidée par le Directeur général de l’Independent Commission against Corruption (ICAC), Navin Beekarry. Ce qui pour plusieurs membres de l’opposition, implique que Mario Nobin devra agir sous les instructions du No 1 de la commission anticorruption. L’avocat et député du Parti Travailliste, Shakeel Mohamed explique que la formation de cette Task Force illustre bien la dégradation des institutions à Maurice. « Le gouvernement est en train d’autoriser la violation de notre Constitution en ce qu’il s’agit des pouvoirs du Commissaire de police », déclare-t-il.

 Ce dernier accuse aussi le gouvernement de dénaturer les rôles du Commissaire de police et du Directeur général de l’ICAC. « C’est choquant de voir qu’il incombera désormais à une Task Force de faire un travail de contrôle et de supervision. La Constitution empêche n’importe qui que ce soit de faire un travail de supervision sur la police », ajoute-t-il.  L’ancien Inspecteur de police, Ranjit Jhokoo, exprime lui aussi beaucoup de réserves sur le mandat de cette Task Force. « Pour l’heure ne nous savons pas quels seront les rôles des membres de ce comité mais c’est clair qu’une telle situation doit embarrasser le Commissaire de police », dit-il.

Le député du Mouvement Socialiste Militant (MSM), Zouberr Joomaye a, quant à lui, une toute autre lecture de la situation. Il fait en effet ressortir que cette Task Force n’est qu’une plateforme consultative. « La police n’agira pas sous les ordres de qui que ce soit. Chacun aura son rôle respectif. L’ICAC s’occupera des dossiers ayant trait à l’infraction de la POCA tandis que la police enquêtera sur les affaires criminelles », dit-il. Réagissant aux critiques formulées par l’opposition sur la présence de Mario Nobin sur cette Task Force, le député de la circonscription No 13 (Rivière-des-Anguilles/Souillac), tient à rappeler que ce n’est pas la première fois que le Commissaire de police est appelé à siéger sur une Task Force. « Le Commissaire de police siège généralement sur des Task Forces concernant des fêtes religieuses telles que la Maha Shivatri », dit-il.

Jack Bizlall du Muvman Premye Me exprime aussi de sérieuses réserves sur cette Task Force. « On est tout simplement en train de noyer le poisson. Nous avons eu droit à un grand rapport avec plusieurs recommandations et des accusations graves. La seule institution qui aurait dû prendre les choses en main est la force policière », dit-il. Jack Bizlall est d’avis que l’Attorney General, aurait dû conseiller au gouvernement d’aller consigner une déposition à la police. Et en ce qu’il s’agit des enquêtes qui doivent être menées sur les policiers, c’est le Directeur des Poursuites Publiques (DPP) qui aurait dû prendre le relais, dit-il.

 

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