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Taux d’extraction de sucre: la pire année depuis 1960

Le taux d’extraction de sucre est à son plus bas depuis 55 ans. La faute au climat. Cette situation fait grincer des dents du côté des planteurs : leurs dépenses sont les mêmes, alors que les revenus baissent. Il faut remonter 55 ans en arrière pour retrouver une situation aussi catastrophique dans le secteur sucre. S’il est une quasi-certitude que les projections de 390 000 tonnes de sucre ne seront pas atteintes pour la présente récolte, d’autres données inquiètent davantage la communauté des planteurs. Le taux d’extraction, à savoir la quantité de sucre obtenue par tonne de cannes est en moyenne 10 % inférieure à l’année dernière. Selon la Chambre d’Agriculture, il s’agit même du pire taux depuis 1960. La situation se corse pour les planteurs qui sont exaspérés d’autant plus que les mesures pour augmenter leurs revenus des sous-produits de la canne tardent à prendre forme. Selon la secrétaire générale de la Chambre d’Agriculture, Jacqueline Sauzier « l’extraction est au plus bas cette année. S’il faut trouver un taux comparable, il faut remonter à 1960 ». Les causes sont essentiellement climatiques, dit-elle. D’abord, de janvier à mars, il a trop plu, ensuite l’hiver a été doux avec peu d’écarts de température entre la journée et la nuit. Ces facteurs combinés expliqueraient le faible taux d’extraction et, selon Jacqueline Sauzier, « il n’y a rien à faire dans de telles circonstances ». Mais la situation est suffisamment grave pour que la Chambre travaille sur un communiqué qui devrait bientôt être publié, après la réunion du Crop Estimates Coordinating Committee en début de semaine. En moyenne, le taux d’extraction a baissé par 10 %. Le problème c’est que les dépenses des planteurs sont liées au tonnage de canne, alors que leurs revenus sont basés sur les tonnes sucre. Par conséquent, leurs dépenses cette année seront similaires à celles de l’année dernière, mais leurs revenus vont connaître une chute conséquente. Salil Roy, de la Planters Reform Association et membre de l’Alliance of Sugarcane Planters Association (ASPA), confirme cette situation. « À la troisième extraction, c’était à moins de 70 kg », dit le planteur. Chaque tonne de cannes avait produit moins de 70 kg de sucre au troisième test effectué. Dans plusieurs cas, affirme-t-il, les planteurs ont à peine dépassé les 60 kg. Et il ne reste qu’un quatrième et dernier test pour obtenir le chiffre final. Selon Salil Roy, à pareille période, le taux d’extraction dépasse normalement les 80 kg. Dans des situations aussi critiques, l’animosité de la communauté des planteurs envers les décideurs politiques s’exacerbe. La raison : la dépendance sur le sucre comme revenu principal est un handicap. Les réformes promises par le ministre de l’Agroindustrie, Mahen Seeruttun, tardent à venir, surtout en ce qui concerne les revenus liés à la bagasse. « On nous dit qu’il est désolant de voir les planteurs abandonner leurs terres, mais que fait-on pour empêcher cela ? C’est un discours d’hypocrites ! », estime Salil Roy.
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