Economie

Textile et habillement : un secteur qui survit grâce à la main-d’oeuvre étrangère

Textile Le recrutement de travailleurs étrangers a freiné la délocalisation des entreprises mauriciennes.

Le nombre d’usines textile a chuté au cours de ces dernières années. Après deux décennies de forte croissance, l’industrie ayant atteint un sommet dans les années 2000, le nombre d’usines est passé de 660 à 240.

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L’industrie du textile et de l’habillement a été mise à mal par la concurrence des pays asiatiques, car le coût de la main-d’œuvre ne cessait de majorer. L’accord multifibre de l’Organisation Mondiale du Commerce  (OMC) a imposé des quotas sur les exportations des pays en voie de développement. La fin de cet accord en 2005 n’a pas mis un frein à la décroissance du secteur et le nombre d’usines a dégringolé de 660 à 240 en 2014.

Pour faire face aux nouveaux défis, les principaux acteurs de l’industrie se sont restructurées en fournisseurs intégrés verticalement, offrant davantage de valeur-ajoutée. Les producteurs locaux se sont orientés  vers le design et la qualité en offrant des solutions flexibles avec l’apport de travailleurs étrangers. Ayant acquis une certaine expérience, certains producteurs ont investi dans des unités de production dans la région et en Asie. D’autres ont carrément délocalisé leurs usines. 

En 2016, l’unité de production de Floréal Knitwear a été délocalisée à Madagascar. Il s’agissait d’un transfert de production car la majeure partie des opérations y était déjà. Les employés du groupe ont été, par la suite, transférés dans les autres filiales. Certains qui ont opté pour une retraite anticipé ont eu droit à des compensations. La compagnie opère cependant toujours ses divisions d’échantillonnage, de marketing et de finances à Maurice.

En avril 2015, la direction de Sonia Wear a également décidé de bouger ses opérations dans la Grande Ile. C’est ainsi que sa dernière unité de production a fermé au cours du premier semestre. La nouvelle n’était en aucun cas une surprise car, au fil du temps, elle a fermé ses unités de production. La hausse des coûts de production a été un des éléments motivant la décision de quitter Maurice.

Ces départs vers des horizons plus « prometteurs » ont été enclenchés par un des plus grands producteurs du pays, Textile Mills (STM). À la veille de 2009, elle a annoncé sa décision de délocaliser toute l’usine à Madagascar en raison de l’accroissement des coûts de fonctionnement. Le management a révélé une hausse des coûts de $ 3,5 millions, avec comme explication principale l’appréciation de la roupie face au dollar et de l’euro. Une des autres raisons de la délocalisation a été l’élimination de coûts entraînés par le transport de matières premières (tissus) de Maurice vers ses  fabriques de vêtements situées à Madagascar.

L’ouverture du marché de l’emploi aux travailleurs étrangers a quelque peu freiné l’ardeur des producteurs locaux à se pencher sur une éventuelle délocalisation, fait-on ressortir. Les grandes entreprises employaient 15 921 d’étrangers en 2009. En mars 2017, ils ont été plus nombreux dans des usines de textile et de l’habillement, soit 41 575. Les différentes initiatives des autorités, dont la possibilité de renouveler leur permis de travail à plusieurs reprises ont été aussi en faveur des producteurs locaux. Certains d’entre eux sont aussi qualifiés, voire davantage, que leurs homologues mauriciens, d’où une certaine réticence de certains de délocaliser.

 

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