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Textile : vers un second semestre prometteur 

Les recettes sur les produits textiles ont chuté de 16 % en ce premier semestre.

Les recettes sur les produits textiles sont en recul. Une tendance qui devrait s’inverser d’ici la fin de l’année, d’autant plus que le segment haut de gamme est sur une bonne dynamique.

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Les chiffres sont tombés cette semaine ! Les exportations de produits textiles ont diminué. En effet, entre janvier et juin 2023, les recettes sur les produits textiles ont chuté à Rs 8,83 milliards contre Rs 10,31 milliards au cours de la période correspondante en 2022. 

« Depuis la pandémie, les commandes ont drastiquement baissé et le manque de main-d’œuvre est venu empirer la situation. De plus, l’appréciation du dollar face à la roupie nous a rendus moins compétitifs », explique Denis Ng, directeur de FX Creations. Jenny Pidial, CEO de Fit-U Garment Ltd, observe également un ralentissement. « Nous avons enregistré une baisse de 10 % suite à la pandémie, notamment auprès de nos clients européens », indique-t-elle. 
Naushad Elias, directeur de Vector International, attribue cet affaiblissement à l’inflation. « Il y a une baisse de la demande de la part des clients traditionnels, basés en Europe, aux États-Unis et en Afrique du Sud. Les consommateurs post-Covid sont devenus plus prudents et consomment moins », explique notre interlocuteur. 

Autre raison : les effets de la guerre en Ukraine. « Le marché européen connaît un ralentissement avec la guerre en Ukraine qui perdure. Nous avons enregistré une baisse de commandes venant de France. Cependant, nous avons pu maintenir notre chiffre d’affaires grâce à nos activités sur le marché domestique », indique Emmanuel Tsang Mang Kin, CEO du Groupe Tamak. 

Croissance dans le segment haut de gamme 

Toutefois, certains observateurs notent que la tendance commence à s’inverser. « Après le ralentissement, on constate une certaine reprise. Les commandes sont de retour. Nous avons des livraisons pour novembre, décembre et au-delà pour des clients français. On est rassuré. L’année financière 2023-2024 s’annonce nettement meilleure », souligne Jenny Pidial. 

De même, certains segments du textile n’ont pas connu de baisse. Bien au contraire, ils sont en croissance. « Nous n’avons, pour notre part, enregistré aucun déclin. Nous sommes dans le segment du luxe où la demande est en hausse. Nous avons d’ailleurs reçu des commandes pour des livraisons jusqu’en février/mars 2024 », fait ressortir Avinash Goburdhun, directeur général de Wensum Textile, dont les principaux clients se trouvent en Angleterre, en Chine et aux États-Unis. 

Naushad Elias précise, dans la même foulée, que le marché niche, soit le moyen et haut de gamme où il opère, ne s’est jamais aussi bien porté. Ces clients misent de plus en plus sur la qualité et les marques. « Il y a une sélection qualitative par rapport au quantitatif », fait ressortir Naushad Elias. De même, les grandes marques sont à la recherche d’autres adresses pour se loger. « Elles veulent être hors de Chine et des territoires instables tout en restant loin de Bangladesh pour ne pas se mêler à la masse. Du coup, après le passage de la Covid-19, Maurice, connu pour son savoir-faire et son sérieux, déjà établi dans le textile, et Madagascar attirent. Au niveau de Madagascar, il y a eu un record de visites de clients haut de gamme qui veulent fuir la Chine et qui ont un besoin de diversifier leur portfolio d’approvisionnement », avance Naushad Elias. 

De quoi donner un coup de boost au secteur !

François de Grivel, industriel : « Les recettes vont s’améliorer d’ici la fin de l’année » 

François de GrivelLes recettes d’exportation pour les produits textiles sont en baisse, passant de Rs 10,31 milliards au premier semestre de 2022 à Rs 8,83 milliards au semestre correspondant en 2023. Quels sont les facteurs qui expliquent ce ralentissement ? 
D’une part, l’inflation a joué un rôle important dans les décisions des acheteurs, rendant du coup les prix moins compétitifs. D’autre part, il y a un ralentissement au niveau mondial en raison de la guerre en Ukraine, mais aussi d’une hausse du coût de la vie dans un bon nombre de pays. 

La tendance devrait-elle s’inverser d’ici la fin de l’année ? 
La situation actuelle est plutôt temporaire. Les commandes sont là. Les choses devront s’améliorer au second semestre de l’année. 

Du côté des industriels qui opèrent dans le segment du haut de gamme, les carnets de commande sont bien remplis. Doit-on miser davantage sur ce segment ? 
Bien entendu ! Il faut aller vers le haut de gamme, mais le volume est plus faible alors que la valeur ajoutée est plus forte. 

Le manque de main-d’œuvre continue à faire défaut. Les mesures annoncées dans le Budget devraient-elles changer la donne ? 
Le manque de main-d’œuvre affecte les délais de production et de livraison. C’est une bonne chose que la procédure administrative pour en importer a été raccourcie. Le gouvernement a pris conscience qu’il était nécessaire d’avoir une main-d’œuvre disponible. La mise en place de ces mesures va faciliter l’importation de travailleurs étrangers.

Capitaliser sur une synergie Maurice-Madagascar 

Naushad Elias est catégorique : Maurice doit capitaliser sur la délocalisation de grandes marques du textile de la Chine. « Nous devons le faire en synergie avec Madagascar. Il faut attirer ces clients vers la plateforme commune Maurice-Madagascar et améliorer nos logistiques de manière à ce que nous marchions main dans la main pour capturer plus de business. De même, le marketing doit se faire en commun. Maurice ne pourra que bénéficier de cet élan. On aura une plus grosse tranche d’un gros gâteau qu’un seul gâteau qui est tout petit », conclut-il. 

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