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Trafic de drogue - Cocaïne : la MCIT scrute des soirées privées et des fêtes dans les hôtels

La police a réalisé plusieurs saisies de cocaïne, comme celle-ci, ces dernières années.
  • Le gramme se vend jusqu’à Rs 20 000 

C’est un fait : la cocaïne a définitivement atteint les frontières de Maurice. Mais y a-t-il encore un marché pour cette substance surnommée la drogue des riches ? C’est ce que sont tentées de croire les autorités. D’abord, en raison de la hausse du nombre de consommateurs, surtout dans des soirées privées et lors d’événements dans certains hôtels. Puis, par rapport aux multiples saisies effectuées ces derniers temps. 

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Pas plus tard que le lundi 11 septembre 2023, la Major Crime Investigation Team (MCIT), dirigée par le surintendant de police Hayman Dass Ghoora, a ouvert une enquête après la découverte de cocaïne pour une valeur globale de Rs 117 millions à Vallée-des-Prêtres, Poste-Lafayette et Ferney. Quatre présumés trafiquants de drogue ont été écroués : Shazia Oozeerally, sa sœur Adilla Oozeerally, Haidar Rattan et Hussein Abdul Rahim. 
Depuis cette saisie d’envergure, les enquêteurs essaient de remonter la filière de distribution, mais pas seulement. Ils surveillent également des fêtes privées et des événements dans les hôtels où cette drogue est fortement consommée. 

« Zot met boukou ‘bouncer’ lor laport ek dan sa bann fet-la. Enn bann rezon kifer ena gro investisman lor sekirite, se parski dan sa bann fet-la, ena gro trafik ladrog kouma ‘cocaïne’, ‘méthamphétamine’, LSD, ‘cannabis’, ek ‘héroïne’ », explique un policier qui parle en connaissance de cause pour avoir participé à des opérations d’infiltration dans ce type de soirées privées. S’ils sont au courant qu’une telle pratique a lieu, pourquoi n’agissent-ils pas ? « La police sévira en temps et lieu », répond ce limier.

« Se enn realite ki dan Moris ena de pli zan pli bann expatrie ek ousi bann fetar dan bann sware prive ek dan bann lotel ki snife, inzekte ou fim kokainn », confirme un agent chevronné de l’Anti-Drug and Smuggling Unit (Adsu). 

Si la cocaïne est surnommée la « drogue des riches », ce n’est pas sans raison. Selon la police, le prix d’un seul gramme de cette drogue peut atteindre Rs 20 000. 

« Se pa enn ladrog ki nou sezi kan nou pe galoup derier dimoun lor simin dan bann kartie kouma Roche-Bois, Kennedy ou Baie-du-Tombeau », indique, pour sa part, un autre enquêteur du Field Intelligence Office de la brigade antidrogue. « ‘Cocaïne’ vann ser sa. Se bann gro palto, bann ‘businessman’, bann kad, ban zenn ki sorti depi bann gran fami ou ankor bann dimoun ki ena bon post travay ki konsom sa ladrog-la », précise-t-il. 

C’est d’ailleurs pour cette raison, poursuit-il, que c’est dans des soirées privées très sélectes qu’on en trouve le plus souvent. « Ena bann fet prive ki deroule lor invitasion. Ena bann fet ki fer dan bann lotel kot biye lantre kout anviron Rs 2 000. Se dan bann landrwa koumsa ki ‘cocaïne’ fane », insiste-t-il. 

L’Adsu a procédé à plusieurs saisies ces derniers temps. Hormis celle portant sur les Rs 117 millions de cocaïne, trois Africains venant de la Sierra Leone – Daniel Tamba Moiba, ainsi que James et Fatmata Alima Bangura –, ont été arrêtés à Port-Louis, le 11 septembre 2023. Ils avaient en leur possession 9,1 grammes de cocaïne, dont la valeur en fonction de la pureté est estimée à Rs 136 500. 

Il y a aussi eu le cas du directeur de l’hôtel Esprit Libre à Pointe-aux-Canonniers. Il avait été arrêté, début avril 2023, par l’Adsu après la découverte, dans sa Guest House, de 34,7 grammes de cocaïne, de 42,5 grammes de méthamphétamine, de 95 grammes d’herbe de cannabis et d’une balance électronique sur laquelle des traces de cocaïne ont été décelées. 

Autre saisie, effectuée cette fois en octobre 2022 : celle portant sur Rs 48 millions de cocaïne d’une extrême pureté, qui avaient été soigneusement dissimulées dans deux bouteilles de liqueurs de marque. La découverte a été faite à l’aéroport. L’enquête avait abouti à l’arrestation de Mariia Peresolkina et d’Olena Levina, deux passeuses ukrainiennes. Ces étrangères avaient fini par incriminer un passager mauricien, du nom de John Mick Martingale, comme étant celui qui leur aurait remis ces deux bouteilles à l’aéroport de Bruxelles, en Belgique, pour qu’elles les ramènent dans leurs valises à Maurice.

 

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