Faits Divers

Tuée à coups de pierre : fin tragique de Kamlawtee, 69 ans, danseuse de gamate

Cité Vuillemin, à Quartier-Militaire, a été le théâtre d’une scène sanglante et meurtrière dimanche soir. Kamlawtee Rhagou a été tuée à coups de pierre dans sa cour. Les auteurs de cet acte : Pritviraj Bissoon, 53 ans, son fils Pravesh, 29 ans, et Ramchandar Bohee, 52 ans, qui sont les voisins de la victime.

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Elle laisse un grand vide dans le cœur de ceux qui l’ont côtoyée.  Deodutt Dussoa, 76 ans, l’époux de Kamlawtee Rhagou, est assis sur un lit près de son fils Pravesh, 29 ans. Celui-ci garde le souvenir d’une femme aimant la vie.

«  Ma mère était très amicale. Avec son groupe d’amies, elle partait danser lors des gamate. C’était sa passion. Mon père chantait. Nous sommes tous musiciens dans la famille », explique Pravesh. « Nous avons toutes sortes d’instruments de musique. Moi-même, je chantais autrefois, mais j’ai cessé il y a deux ans, ma santé s’étant détériorée », explique Deodutt. Grâce à cette activité, Kamlawtee était devenue très populaire dans la région.

La dame avait un caractère bien trempé. « Ma mère était calme, sauf si on venait lui chercher querelle », ajoute son fils. Nul ne pouvait imaginer la fin tragique qui attendait Kamlawtee.
«  Nou bann vwazin kontan trase. Nous avions déjà eu des querelles avec eux dans le passé, mais sans plus », explique le fils de la victime.

Jeudi 25 mai, Pritviraj Bissoon, le voisin, est venu présenter un document à Pravesh. « Ils m’ont dit qu’ils devaient obtenir l’autorisation de leurs voisins pour construire leur maison sur les bornes (balizaz). Je leur ai répondu qu’il me fallait obtenir un avis légal avant de signer leur papier. Effectivement, j’ai consulté quelqu’un. Linn dir mwa si vwazin pe fer mwa sign papie, pou dimin pena problem, fer li osi sign enn papie kot mwa osi mo gagnan », ajoute-t-il.

Trois jours plus tard, voyant que le jeune homme tardait à signer l’autorisation, le voisin, accompagné de son fils et d’un ami, est venu réclamer des explications à leur voisine.

« Dimanche, je travaillais. Je suis rentré vers 22 heures. Maman lavait dehors. J’ai entendu un tapage», poursuit Pravesh. Il dit avoir vu ses voisins devant son portail. «  Ils étaient sous l’influence de l’alcool et tenaient un sabre et des pierres à la main. Quand ils m’ont vu, ils ont lancé des jurons », raconte le jeune homme.

Voulant connaître les motifs de l’incident, Pravesh s’est dirigé vers sa mère et lui a demandé ce qui n’allait pas. « Linn dir mwa zot pe rod defons gate pou rantre. »

Kamlawtee n’aura pas le temps de terminer sa phrase. «  Ler mo mama pe koz ek mwa, mo nek trouv enn gro ros tap lor so figir. Linn tom amba. Disan pe sorti. Lerla bann la inn rantre ».

Des images d’horreur qui hante encore le fils. « Un voisin a pris une autre pierre pour la lancer sur Maman. Un autre est venu avec son sabre », relate Pravesh.

C’est la bagarre. « Zot finn bat mwa a kud blok lor mo latet. Monn bizin mord zot. Zot osi inn mord mwa. » La police de Quartier-Militaire est informée de l’incident. « Mon frère est venu à mon secours. Les voisins ont fui. J’ai accouru vers ma mère, elle vomissait du sang », ajoute Pravesh. Les deux blessés sont conduits d’urgence à l’hôpital de Flacq. « J’ai été admis pour des soins », indique Parvesh. Kamlawtee, elle, a succombé vers 1 heure du matin.

«  Ce n’est que le lendemain qu’on m’a informé de la mort de ma mère », se désole le jeune homme. L’autopsie indique que la victime est morte d’une fracture du crâne. Les trois suspects ont été arrêtés par la CID de Quartier-Militaire. Ils ont comparu devant le tribunal de Moka et ont été inculpés provisoirement de meurtre.

Depuis ce drame, Applamah, l’épouse du suspect Pritviraj Bissoon, et sa belle-mère, craignent pour leur sécurité.

«  Nous avons peur. C’est un grand malheur. Mon époux et mon fils ne voulaient pas la tuer. Ce soir-là, ils avaient bu et voulaient parler avec eux pour la signature du document. Une ligne électrique passe sur notre maison. Nous voulions que nos voisins signent pour faire déplacer cette ligne afin de démarrer nos travaux de construction. Ils avaient bu et cela s’est mal terminé. Nous avons peur que l’on brûle notre maison. Il ne reste plus que deux femmes à la maison… » explique-t-elle.

Ils étaient nombreux à assister aux obsèques de Kamlawtee Rhagou. «  C’est après sa mort que j’ai pris conscience de la popularité de ma mère », lâche Pravesh.

 

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