Viken Vadeevaloo: au-delà des stigmatisations

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"21032","attributes":{"class":"media-image wp-image-34873","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"400","height":"225","alt":"Viken Vadeevaloo"}}]] Lors d’un atelier de recyclage de bouteilles avec les jeunes de Mahébourg Espoir.

</div> Et pourtant, le jeune homme a réussi ses études primaires et secondaires haut la main. « J’avais de bonnes notes et je me suis dit que je n’étais pas si mauvais qu’on me faisait croire. Il fallait que je m’engage pour arrêter cette injustice ». En 2002, il intègre l’école complémentaire comme bénévole. « Malgré mon jeune âge, j’avais déjà le sens de l’engagement ». À cette époque, un travail de développement communautaire se faisait à Résidences Barkly. En effet, en 2003, le Centre of Learning de Barkly ouvre ses portes et on lui propose d’intégrer, à 19 ans, le comité de gestion. « Je ne croyais pas que je serais à la hauteur, jusqu’à ce qu’on me confie les clés du centre. Je l’ai pris comme un challenge ». Il suivait des cours à l’université et travaillait étroitement avec le centre. « J’ai reçu des formations, j’ai appris l’informatique et la gestion de conflits ». Le Centre of Learning est devenu pour Viken Vadeevaloo une vraie école de vie. Après ses études en 2006, entouré de quelques amis, il lance le journal L’Éclaireur, le premier journal communautaire de Résidences Barkly, visant à enlever les étiquettes sur ce quartier stigmatisé. « J’ai été témoin d’une cité ouvrière en marche vers un développement durable ». C’est avec toute sa force et sa conviction qu’il se donne corps et âme pour son journal aux côtés de ses amis. « Nous étions convaincus que par la seule force de nos plumes, nous pouvions changer l’image qu’on avait de Barkly et dire ce qui se faisait de bien. Nous étions les seuls à démarcher les annonceurs pour les publicités et à placer les copies dans les kiosques de l’île. Cela, sans aucune expérience dans le métier. J’avais 22 ans ». « On travaillait, on ne dormait pas, on rêvait de voir les choses changer ». Comme un bébé, le journal prit neuf mois pour voir le jour.  Viken Vadeevaloo travaille par la suite pendant un an avec l’ENDP comme Project Assistant. « J’ai rejoint l’équipe de Caritas en 2010. Au sein de cette association,  j’ai travaillé pendant quatre ans et demi à la tête du Centre of Learning comme chef de projet. Ma plus belle satisfaction a été de réussir un projet d’extension entre le centre et le Japon, qui finança à hauteur de plus de 70 000 euros la rénovation de l’école, avec une salle de musique, une salle d’informatique et d’autres développements ». Viken Vadeevaloo réalise au fil des années qu’il a besoin d’un nouveau challenge, de quelque chose qui donnerait un nouveau souffle à sa carrière. Peu après, il intègre Anfen comme manager et sa carrière dans le social prend une nouvelle tournure. Il s’occupe aujourd’hui de 20 écoles Anfen. « Je peux dire que j’ai un autre regard sur l’éducation. Fort de mon expérience comme travailleur social, je suis capable de faire des développements sociaux. Je vois les choses avec plus de discernement », affirme-t-il.