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Vishal Nowbuth: un homme qui veut voir plus grand

Vishal Nowbuth, informaticien et directeur de Cyber Rite 
C’est un homme qui a touché le fond, après avoir voyagé en jet privé en Afrique et perçu des salaires mirobolants. Mais depuis 2013, Vishal Nowbuth, informaticien formé à Boston, aux États-Unis, a reconquis ses galons perdus. Seul Mauricien à posséder une accréditation Cisco, il est reparti à la conquête de l’Afrique subsaharienne, une région où il avait déjà noué de précieux contacts. Le bon sourire jovial est de retour depuis ces dernières années lorsqu’il a refermé le ban sur une succession de revers : déboires d’affaires et divorce. « Je pense que je suis allé trop vite et j’ai fait confiance à de mauvaises personnes », reconnaît Vishal Nowbuth, 39 ans au compteur, mais jamais désespéré, « car on peut perdre des biens matériaux, mais pas la matière grise ». Pionnier de l’initiation à l’informatique aux gosses défavorisés, mais aussi le vulgarisateur grâce à ses contributions au Défi Plus, il y a 10 ans, Vishal Nowbuth a eu l’intelligence précoce lorsqu’il signe un protocole d’accord avec le géant américain Cisco, spécialisé dans les serveurs et les réseaux. Mais à ses débuts professionnels, il formera le vœu d’aider les enfants modestes, privés de moyens d’apprendre les bases de l’informatique. « Je savais que l’informatique allait jouer un rôle crucial dans notre vie quotidienne et l’individu, qui serait incapable de se servir d’un ordinateur, serait exclu de la société », avance Vishal Nowbuth. Aussi s’empresse-t-il de monter son école d’informatique Cyber Rite, à Curepipe. Des dizaines d’adolescents s’y familiarisent avec les arcanes du hardware, comme des mécanos, démontant et remontant une voiture. Mais Vishal Nowbuth veut voir plus grand. En collaboration avec la Mauritius Broadcasting Corporation (MBC), il lance une compétition avec, à la clé, un million de roupies au lauréat. Mais l’association avec la société nationale de radiodiffusion et de télédiffusion tourne mal. « J’ai perdu beaucoup d’argent dans cette affaire, mais le concours m’a permis de me faire connaître en Afrique. » Pas au bout de ses peines, Vishal Nowbuth traverse par un divorce pénible et perd son argent. Forcé de quitter la maison de sa femme, il part revivre sous le toit de ses parents avec ses deux enfants. « Mon défi était de garder mon sang-froid. D’abord, face à mes enfants, ensuite pour relancer ma carrière. Je me suis évalué moi-même et je me suis dit que mon seul atout était moi-même. » En 2013, le jeune informaticien rallume son ordinateur, après l’avoir mis de côté pendant des années. « Je tombe sur une série d’e-mails, où Cisco m’informe qu’il allait révoquer ma licence. J’ai réagi ‘illico presto’, en leur donnant des détails sur mes problèmes. J’ai réussi à conserver ma licence, c’était ma chance de me remettre sur les rails. » Dès lors commencera la rédemption. La suite ressemble à une production hollywoodienne. « En 2013, je suis parti à la recherche de quelques-uns de mes anciens élèves. Ils étaient prêts pour reprendre l’aventure. Nous nous sommes installés dans les anciens locaux de Cyber Rite à Curepipe et nous avons relancé les cours Cisco », se remémore Vishal Nowbuth. Dans les années qui suivront, la petite équipe refera son chemin si bien que l’entreprise renoue avec les bénéfices. « En fait, nous avions appris de nos erreurs, puis le marché de l’informatique s’était bien implanté à Maurice. Nous étions arrivés à un moment opportun, où il fallait quitter Maurice. Le choix de l’Afrique s’imposait à nous en toute logique. » Toujours en 2013, grâce à ses contacts en Afrique du Sud, Vishal Nowbuth crée une compagnie à Johannesburg, où son accréditation Cisco lui donne accès à un marché de base composé d’entreprises de toutes les communautés du pays. L’année suivante, il croise un Congolais qui lui propose d’initier à l’informatique l’armée et la police du Congo. « Pour ce projet, j’ai emmené un Mauricien et un Sud-Africain de ma compagnie sud-africaine. » À Maurice, les activités de Vishal Nowbuth débordent. D’abord, avec la mise sur pied de la Techno Women Association, qui s’est étendue à plusieurs pays africains et sous peu en Inde, puis dans le secteur des GPS (Global Positioning System) destinés au transport public, puis dans l’exploitation de l’eau de source. « Les projets ne manquent pas, mais il faut savoir les attentes du marché, à Maurice et en Afrique. Puis et surtout, il faut être créatif et rester humble. Il ne faut pas rouler des mécaniques en Afrique. »
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