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Vivekanand Ramburun, directeur des douanes: un grand commis de l’État au parcours atypique

Il a fallu attendre une dizaine d’années pour qu’un Mauricien reprenne les commandes du service des douanes. Vivekanand Ramburun, 54 ans, se retrouve sur un terrain qu’il connaît sur le bout des doigts, puisqu’il y a pris de l’emploi à l’âge de 20 ans. Dans les couloirs de la Mauritius Revenue Authority (MRA), les félicitations abondent au passage de Vivekanand Ramburun. Ici, ce dernier est connu pour son humilité, ses qualités professionnelles et son intégrité. Trois qualités considérées rarissimes à ce niveau de la gestion des affaires de l’État. Vivekanand Ramburun, lui, est le parfait exemple que la prévenance et l’effort personnel ne sont pas de vains mots. Natif de Lallmatie, quatrième d’une fratrie de neuf enfants, le jeune Vivekanand est un pur produit de ces familles où l’élevage de quelques vaches et la culture des fines herbes permettent de pallier les modiques revenus du chef de famille. «Nous étions une famille modeste, mais on vivait bien », se souvient encore Vivekanand Ramburun. Après ses études primaires, il s’inscrit au collège Modern, à Flacq, puis rejoint le collège Bhujoharry, à Port-Louis, pour préparer les examens de Higher School Certificate (HSC). Parmi ses profs, il se souvient de quelques noms qui l’ont influencé dans ses études : Rama Sithanen, Philippe Cunden et Santosh Kumar Mahadeo. Le HSC en poche, il prend de l’emploi comme Customs Officer. Mais c’est mal connaître Vivekanand Ramburun que de croire qu’il se satisferait de cette fonction pantouflarde. « J’aspirais à autre chose, quelque chose qui me valoriserait », explique-t-il.

Un véritable challenge

En 1988, alors qu’il vient d’être muté au Management Audit Bureau, il entreprend des études de comptabilité. « Comme les textes coûtaient cher, on se cotisait entre amis pour les acheter et on se les passait à tour de rôle. Puis, je prenais des leçons particulières », raconte-t-il. Petit à petit, il gravira les échelons, passant  d’Accounting Technician à Senior Financial Analysist. En 2002, lorsque le gouvernement nomme un étranger à la direction des douanes, il repart à Mer-Rouge, avec trois autres collègues, comme conseiller pour la mise en place de mécanismes destinés à consolider les douanes grâce à la création d’un contrôle interne. C’était un véritable challenge, dans un secteur dont la réputation avait été ternie par des affaires de corruption. Mais l’exercice d’assainissement est payant, car en 2006, le service des douanes décroche le Best Anticorruption Award, décerné par un panel composé de l’Independant Commission Against Corruption, entre autres. Au palmarès de Vivekanand Ramburun, ses deux diplômes, l’Associate of Certified Chartered Accountant et un Master in Business Administration, voisinent avec une dizaine des voyages qui l’ont conduit du Liberia à Haïti, en passant par le Kazakhstan et le Cap-Vert. En 2010, à une invitation de l’Organisation des Douanes, en Belgique, c’est lui qui est choisi par le gouvernement mauricien pour participer à un exercice d’évaluation en expertise douanière, dont le deuxième stage se tiendra au Liberia. « Cet exercice a permis de designer les meilleurs experts en évaluation des douanes à l’international. Dans le cas de Maurice, cela a une résonnance particulière puisque nous appartenons à des blocs économiques régionaux, dont la SADC et le Comesa, Il faut maîtriser dans les moindres détails les accords et les protocoles passés entre les pays membres de ces organisations. Durant tous mes voyages, j’ai eu l’occasion de m’imprégner des particularités, des réformes qui ont été accomplies dans les pays visités où il s’agissait parfois d’aligner les codes locaux aux normes internationales. » S’il existe un mot pour résumer tant de dévouement au service des douanes mauriciennes, le mot passion s’impose sans conteste. « C’est ce que je dis à mes deux enfants. Ne suivez pas les autres, faites selon votre cœur. Même si aujourd’hui, certains jeunes donnent l’impression d’être frivoles, plus tard lorsqu’ils seront sur le marché du travail, ils se feront rattraper par les réalités de la vie et ils se reprendront. Il ne faut jamais perdre espoir. »
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