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Wassim Sookia, réalisateur : «Les obstacles sont une opportunité d’agir différemment»

Wassim Sookia

Qui suis-je ?
« Je suis Wassim Sookia et j’ai 44 ans. Je suis concepteur rédacteur chez Circus depuis 15 ans et je suis aussi un réalisateur indépendant. J’ai tourné plus d’une dizaine de courts-métrages et une poignée de documentaires. Je suis marié et père de deux filles. Je suis aussi un grand fan de Liverpool, depuis 10 ans environ. »

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Mon plus grand amour
« Feu mon père, Majeed Sookia. Il était mon héros, ma force, mon inspiration. Quand je suis né, il avait 50 ans. Donc, du coup, j’ai eu la chance d’avoir un père rempli de sagesse et de maturité. Cependant, il pouvait aussi être excentrique et décalé. Il était quelqu’un d’extroverti contrairement à moi, mais il était un modèle pour moi. Je ne l’ai presque jamais entendu dire un gros mot. J’avais beaucoup de respect pour lui, mais il me considérait comme un ami. C’est lui, d’ailleurs, qui m’a poussé à aimer l’audiovisuel et le cinéma par la suite, car il en était un passionné. On a passé beaucoup de temps ensemble. Presque chaque week-end depuis que j’ai 10 ans, on partait filmer des mariages dans les quatre coins de l’île. Je suis vraiment chanceux d’avoir eu un père aussi génial. »

Mes forces
« Euh... l’altruisme, car arriver à mettre son égo de côté est très important pour vivre en paix. Je suis animé par la devise ‘Love for All, Hatred for None’ où l’amour prend le dessus sur tout. Aussi, je suis très passionné par tout ce que j’entreprends. Donc, il m’arrive rarement de baisser les armes. J’aime bien foncer et, très souvent, les obstacles sont pour moi une opportunité d’agir différemment. »

Mes faiblesses
« J’ai du mal à dire non. J’aime les gens et j’aime bien les aider, même si je ne les connais pas. Cela fait partie de mes convictions islamiques. Être toujours là pour aider les créatures de Dieu fait partie de ma foi et de ma raison d’être sur terre. »

Mes accomplissements
« Je me suis retrouvé dans une salle de projection avec Jim Jarmusch, un de mes gourous parmi les réalisateurs que j’admire le plus, au Festival de Cannes alors qu’il présentait son film. C’était magique. À l’époque, quand je venais de découvrir ses films, c’était au Centre Culturel Charles Baudelaire à Rose-Hill. J’empruntais des cassettes VHS et je savourais ses films avec grande délectation. Et, ce soir-là, monter les marches pour aller voir son film et l’applaudir à la fin de la projection est une opportunité que j’ai eu la chance de vivre. »

Mes passions
« J’aime bien bricoler et cela depuis très petit. Je me souviens qu’à l’époque du collège, pendant les vacances, je fabriquais des caméras en carton. J'étais inspiré des photos que je voyais dans des magazines audiovisuels, car à l’époque, il n’y avait pas d’Internet. J’utilisais différents objets, dont une bouteille en plastique qui faisait office d’objectif. Une boîte de dentifrice se transformait en viseur. Ensuite, pour le corps de la caméra, je prenais un gallon d’huile de moteur, une boîte de conserve comme lumière intégrée sur la caméra. Puis des lumières LED colorées comme indicateurs divers et je me donnais à fond. Au fil des vacances, les modèles devenaient de plus en plus élaborés. Je me souviens même que j’ai rédigé le manuel d’utilisation de la caméra. J’aime aussi la musique et la littérature. La plupart des idées de mes films sont inspirées de la musique que j’écoutais alors. Je me souviens qu’un jour j’ai réalisé qu’aimer les caméras ne suffisait pas, mais qu’il fallait aussi comprendre la psychologie humaine et des histoires qui touchent. Et, c’est ainsi que je suis tombé dans la littérature et, de fil en aiguille, je suis devenu professeur de littérature dans un collège. »

Je vous dévoile tout

Plutôt…

Jugnauth ou Ramgoolam ?
« Le plus honnête des deux. »

Poisson salé ou mines frites ?
« Les deux, dommage qu’on n’ait pas essayé mines frites au poisson salé. Je suis friand des repas faits maison. Je ne suis pas difficile en ce qui concerne la bouffe, je mange ce qu’on me donne la plupart du temps. »

Costard-cravate ou short et basket ?
« Jeans et t-shirt, ou chemise. Quand je suis trop bien sapé, cela me donne la nausée. Je suis tellement heureux et à l’aise dans des fringues qui me ressemblent. »

Casanier ou fêtard ?
« Casanier. Je suis très mal à l’aise lors des fêtes. Je m’amuse plus sur un tournage que dans une fête. Au fait, je m’amuse tout le temps, sauf quand arrive le moment de fêter. »

Bollywood ou Hollywood ?
« Bollywood des années 80, mais pas celui d’aujourd’hui. Et surtout pas Hollywood, car je suis fan de ces réalisateurs qui se démarquent en essayant d’éviter le système commercial d’Hollywood. C’est la raison pour laquelle je vais rarement voir des films au cinéma, puisque la plupart des films qu’on passe dans les grandes salles à Maurice sont issus de la machine hollywoodienne. Je suis plus attiré par le cinéma iranien, polonais, britannique, underground américain et finlandais. »

Pavarotti ou Bob Marley?
« Je suis plutôt rock, donc pas de Pavarotti ou de Bob Marley, mais plutôt Radiohead, Mogwai ou Joy Division. La musique occupe une grande place dans mes créations. Très souvent, des sons me donnent des images en tête et je trouve cet échange et ce procédé très jouissifs. Pour écrire mes films et documentaires, j’écoute de la musique ou des poèmes en urdu. »

 

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