Live News

Yogita Babboo Rama réclame Rs 5,2 millions à Air Mauritius pour «licenciement injustifié»

Yogita Babboo Rama.

Yogita Babboo Rama, présidente de l’Air Mauritius Cabin Crew Association (AMCCA), se tourne vers la Cour industrielle. Licenciée par Air Mauritius avec effet immédiat le 10 juillet dernier, elle réclame des dommages et intérêts de Rs 5 219 581,25 à la compagnie nationale d’aviation. Dans sa plainte, soumise vendredi, elle soutient avoir été licenciée de manière «injuste et illégale».

Publicité

Yogita Babboo Rama souligne qu’elle a travaillé pendant 27 ans chez Air Mauritius «sans avoir fait l’objet de plaintes ou d’actions disciplinaires» et que depuis le 31 juillet 2020, elle est également présidente de l’AMCCA.

Elle indique que ses problèmes ont commencé le 25 avril 2023 lorsqu’elle a accordé une interview à une radio privée en tant que présidente de l’AMCCA, au cours de laquelle elle a dénoncé des «injustices perçues» envers les membres du syndicat ainsi que des cas de mauvaise gestion au sein d’Air Mauritius qui devraient être résolus «pour éviter que les employés n’aient à payer le prix».

Le 3 mai, Air Mauritius lui réclame des explications par écrit suite à cette émission. Le 22 mai, lors d’une réunion de la section conciliation et médiation du ministère du Travail en présence de représentants de la direction d’Air Mauritius concernant cette demande d’explications, «il a été convenu que cette question relevait avant tout d’un problème syndical et le ministère a demandé à Air Mauritius d’agir de manière raisonnable».

Le 25 mai, Air Mauritius envoie un courrier électronique à Yogita Babboo Rama pour l’informer qu’elle n’est plus tenue de fournir des explications par écrit car elle avait agi en tant que présidente de l’AMCCA.

Cependant, le 29 juin, selon les allégations de Yogita Babboo Rama dans sa plainte, elle reçoit une lettre d’Air Mauritius lui apprenant qu’une enquête interne a été menée à son sujet et qu’elle a été achevée le 19 juin. La syndicaliste est alors informée que trois charges pèsent sur elle concernant ses actions en tant que présidente de l’AMCCA. Elle est donc convoquée à un comité disciplinaire le 5 juillet à 14 heures.

Yogita Babboo Rama soutient qu’elle s’est rendue à l’heure et à la date convenue au lieu convenu. Elle affirme que le processus disciplinaire est illégal car en infraction avec les sections 30 et 31 de l’Employment Relations Act et que si le comité disciplinaire a lieu, ce serait un acte illégal. Elle précise également qu’on ne lui a pas communiqué les charges ce jour-là ni demandé de se défendre contre les accusations portées contre elle. Elle souligne également n’avoir à aucun moment été informée que le comité disciplinaire aurait lieu en son absence. Le 10 juillet, elle apprend son licenciement avec effet immédiat.

Elle est représentée par Urmila Boolell, Senior Counsel, et Me Faarzaad Soreefan.

Air Mauritius souligne avoir agi dans le cadre de son bon droit

Alors que Yogita Babboo Rama affirme avoir été licenciée de manière illégale, Air Mauritius a toujours maintenu avoir agi dans le cadre de son bon droit.

Dans un communiqué émis le 4 août dernier, Air Mauritius indique qu’avant de procéder à son licenciement, « il a été déterminé que Mme Babboo a enfreint les conditions de son contrat de travail en tenant des propos diffamatoires, non fondés, erronés, trompeurs, inexacts et/ou injustes lors d’une émission de radio, causant de graves dommages à la réputation de la compagnie aérienne, tant au niveau local qu’international. »

Air Mauritius avait aussi réaffirmé que la compagnie tient « fermement son engagement à respecter strictement toutes les procédures nécessaires et les exigences légales dans les cas de licenciement. Ainsi, Air Mauritius avait donné à Mme Babboo de nombreuses occasions de fournir des explications autour de ses déclarations et allégations faites lors de l’émission de radio. Malheureusement, elle a refusé de fournir de telles explications. Par conséquent, Air Mauritius, conformément aux dispositions de la loi, n’a eu d’autre choix que de mettre fin à son emploi ».
Air Mauritius se tient prête à « fournir toute information supplémentaire et explication demandée par les autorités compétentes » et a réitéré son « engagement à se conformer aux lois et à coopérer pleinement avec toute procédure judiciaire ».

Cela tout en rassurant qu’ « ayant foi dans les institutions et les lois du pays, Air Mauritius affirme son engagement à respecter la justice et à suivre les procédures légales applicables. En tant qu’organisation qui défend les normes solides de professionnalisme et d’intégrité, Air Mauritius assure à toutes les parties prenantes que ses actions continueront d’être guidées par les principes de respect du droit, comme elles l’ont toujours été ».

 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !