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Achats sur des plateformes étrangères en ligne - Commandes en retard : la colère et le désespoir grondent

L’arrivée des commandes tarde et cela, depuis des mois.

Les achats en ligne pour Noël, faites par des Mauriciens il y a des mois sur des plateformes comme AliExpress ou Shein, se heurtent à des retards de livraison. Ils sont mécontents. Malgré leurs tentatives pour contacter la société chargée de la livraison, aucune réponse n’a été obtenue. En attendant, la colère et le désespoir grondent. 

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Plus que huit jours avant Noël. Pourtant, des cadeaux risquent de ne pas arriver à temps. Des commandes, faites par des Mauriciens sur des plateformes de vente en ligne, telles qu’AliExpress ou Shein, n’ont toujours pas été livrées. Ils sont particulièrement mécontents, d’autant que la société chargée de faire la livraison joue aux abonnés absents. Du coup, il leur est impossible de savoir où en sont leurs commandes.

La livraison de leurs colis par cette société de livraison devient un test de patience. Pour certains, l’attente dure depuis plusieurs mois. Des clients ont tenté de se rendre directement au siège de la société concernée, mais ils sont retournés bredouilles. 

L’agacement, lui, ne cesse de grandir. Marie fait partie des personnes qui attendent désespérément leurs commandes. Cela fait des mois qu’elle espère. « J’ai fait des recherches. J’ai compris qu’une entreprise achemine les commandes à Maurice et qu’une autre, qui se trouve sur l’île, se charge de la livraison. J’ai essayé de contacter cette société, en vain. Mes multiples appels n’ont rien donné », déplore cette cliente. 

Elle affirme qu’elle s’est même rendue sur place, mais sans succès. Ce qui l’irrite surtout, c’est cette absence de communication de la part de ladite entreprise. Magalie est dans le même bateau. Elle attend sa livraison de la même firme. Elle a passé des commandes pour toute sa famille, y compris des articles pour ses enfants. 

« Nous sommes presque à la veille de Noël. J’attends toujours mes commandes. Cela fait des mois que j’ai fait ces achats. L’entreprise en question ne prend même pas la peine de me donner une réponse, et ce malgré mes prises de contact, que ce soit par e-mail ou à travers des appels téléphoniques », déplore-t-elle. 

Shanone aussi fait partie des mécontents. Elle a fait des achats en ligne il y a un mois et demi en prévision de Noël, tant pour elle-même que pour sa famille. Elle s’est rendue plusieurs fois au bureau de poste, mais elle obtient inlassablement la même réponse. « À chaque fois on me dit que la livraison de mes articles accuse du retard. Je sais que ce n’est pas de leur ressort (la poste ; NdlR). Mais je ne sais plus quoi faire », souligne-t-elle. 

Face à ces retards persistants, Shanone réfléchit sérieusement à stopper ses futures transactions sur Shein et AliExpress. Si elle dit comprendre que cette période de l’année est particulièrement chargée en termes d’achats en ligne, elle confie toutefois qu’elle ne s’attendait pas à ce que cela impacte autant les délais de livraison. « Cela reflète une tendance plus large parmi la jeune génération, qui a de plus en plus recours à des plateformes, telles que Shein, pour faire leurs achats », fait-elle ressortir. 

Un autre client, R. S., est tout aussi frustré. Il a acheté un tapis de voiture sur AliExpress le 24 septembre 2023. « L’article est arrivé à Maurice le 29 octobre 2023. Il a passé l’étape de la douane. Or, je n’ai toujours pas reçu mon colis », explique-t-il. 

D’après ce qu’il a compris, la gestion de la livraison est entre les mains d’une entreprise basée à Maurice. Il dit avoir fait plusieurs appels téléphoniques, mais il n’a obtenu aucune réponse. « Même les tentatives de communication par courrier électronique sont restées lettre morte », souligne-t-il. 

Pourtant, ce n’est pas la première fois qu’il subit un tel calvaire avec cette entreprise. Il raconte que c’est la seconde. Il qualifie cette firme de la « pire société logistique » qu’il n’ait jamais vue.

Latifa G. a effectué ses achats sur AliExpress en septembre dernier. Malgré l’espoir d’économiser en achetant en ligne plutôt qu’à Maurice, où les prix sont plus élevés, elle se trouve aujourd’hui toujours dans l’attente de ses commandes. 

« J’ai tenté, à plusieurs reprises, de voir au niveau de la poste. On m’a expliqué qu’ils ne peuvent rien et que c’est une autre société qui est responsable de la livraison », dit-elle. Qu’arrivera-t-il à ces clients mécontents ? Obtiendront-ils leurs commandes à temps pour Noël ? Rien n’est moins sûr puisque l’entreprise concernée, elle, continue de jouer les abonnés absents (voir encadré)… 

Silence radio du côté de la société concernée 

Info soirée a tenté de prendre contact avec la société en question. Cependant, les tentatives de communication ont été vaines, et ce malgré de multiples appels téléphoniques.

Aucun problème au niveau de la poste

jayrajJayraj Ittoo, Business Development & Marketing Manager chez Mauritius Post Ltd, est catégorique : « Il n’y a aucun problème au niveau de la poste. Nous n’avons reçu aucune plainte, que ce soit pour des achats locaux ou depuis l’étranger. Les personnes peuvent utiliser les services de suivi pour suivre l’avancée de l’acheminement de leurs colis. »

Afzal Delbar : « Il y a un problème dans le mouvement maritime » 

afzalAfzal Delbar, président de la Customs House Brokers Association, revient sur les défis qui se posent en ce moment dans le domaine de la logistique et du commerce international. Il met en avant plusieurs problèmes, dont des retards dans l’acheminement des marchandises, en particulier en Afrique du Sud et en Asie : « Il y a un problème de mouvement maritime et d’embarquement des marchandises. » 

Il ajoute que des sociétés maritimes sont incapables de répondre aux appels, en particulier lorsque les navires viennent d’Afrique du Sud. « Il y a des blocages dans les ports sud-africains, où les bateaux ne peuvent pas débarquer leurs marchandises en raison de problèmes syndicaux », explique-t-il. 

Autrefois, poursuit-il, il y avait des lignes directes avec Maurice. « Désormais, il faut passer par d’autres ports. Parfois il n’y a pas d’espace dans le nôtre », dit-il. Il précise que Maurice n’est pas épargné, ce qui a un impact majeur sur le secteur de l’e-Commerce. 

« Les consommateurs qui commandent en ligne font fi des réglementations strictes pour l’importation de divers produits, tels que les jouets, les cosmétiques et autres, nécessitant un permis. Ce n’est que par la suite, lorsqu’ils n’arrivent pas à dédouaner les produits, qu’ils ont recours à des courtiers maritimes », souligne le président de la Customs House Brokers Association.

 

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