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Centre de réhabilitation à Cité CHA, Terre-Rouge - un pensionnaire : «Zonn bat mwa ar matrak, tiyo ek baton»

Ayaz a dénoncé ses agresseurs à la police samedi.

Il a vécu un véritable martyr. Ayaz (prénom fictif), âgé de 28 ans, est déterminé à sortir de l’emprise des stupéfiants. Ses proches ont ainsi pris la décision de le faire interner dans un centre de réhabilitation et de désintoxication situé à Cité CHA, Terre-Rouge.

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Afin de bénéficier des services de ce centre, les proches d’Ayaz ont dû débourser la somme de Rs 18 300 comme frais d’enregistrement. La mensualité s’élève à Rs 15 000. Depuis le 26 janvier dernier, Ayaz y est interné. Depuis, il est coupé du monde extérieur et ne dispose d’aucun outil de télécommunication.

Le 4 février, quand ses proches lui rendent visite, ils sont horrifiés. « Li koumans plore li dir li gayn bate boukou ». Des traces de blessures sont visibles sur ses mains. Pour des membres de sa famille, c’est l’incompréhension. « Nou pann avoy li laba pou li gayn bate », s’indigne son frère. Sur-le-champ, ils interrogent le responsable de ce centre sur l’origine de ces blessures. « Noun demann responsab la, li dir nou parfwa zot donn bann ti koreksyon. »

Sans perdre de temps, les proches d’Ayaz lui demande de se dévêtir. À ce moment, c’est le choc. Son corps est recouvert d’ecchymoses et de lacérations. « Sa kalite bate la, li pa normal », tonne son frère, qui s’est confié au Défi Quotidien.

Ayaz, lui, revient sur les moments cauchemardesques vécus dans ce centre durant le week-end du 29 au 30 janvier derniers. « Zonn met serviet mouye dan mo la bouss, zot vid delo en mem tan pou ki mo pa cav kryer ». Notre interlocuteur explique que les responsables de ce centre lui ont infligé une correction, car il ne leur avait pas informé que deux autres pensionnaires, qui se trouvaient à ses côtés, avaient fugué de ce centre. « Zonn bat mwa ar matrak, tiyo, feray, baton zonn. Depi 8 er aswar samdi ziska landemin 6 er zonn bat mwa. Dimans enn zourne zonn kontign bat mwa », relate Ayaz.

Ses tortionnaires, eux, n’avaient pas encore dit leur dernier mot. Blessée grièvement, la victime dit que ses agresseurs l’ont constamment humilié. « Zonn debout ar matrak, zot dir mwa netway sa lasam kot zonn bat mwa e kot ena disan ».

La victime doit son salut à ses proches qui ont pu le libérer des mains de ses bourreaux. Ayaz explique que d’autres pensionnaires sont aussi victimes d’agressions physiques sur place.

Le jeune homme relate que le lundi 31 janvier dernier, quand des incidents ont éclaté aux abords de ce centre, il a dû être évacué sur une civière vers un autre centre situé à Triolet. « Zonn tir mwa lor sivier, ti ena la polis deor, zot dir si to krye nou pou touy twa dan van. Trwa zour mo pann begne ni manze », se plaint la victime.

Samedi, Ayaz a tout relaté dans une plainte enregistrée au poste de police de Terre-Rouge. L’enquête est placée sous la supervision du surintendant Purmarssur et de l’ASP Baptiste.

Incident de lundi dernier : Les suspects toujours «wanted»

Dans l’après-midi du lundi 31 janvier dernier, une agression sanglante est survenue aux abords de cet établissement. Des toxicomanes fréquentant ce centre de réhabilitation et de désintoxication situé à Cité CHA, Terre-Rouge, sont accusés d’avoir sauvagement agressé des membres d’une famille. Les victimes expliquent que les agresseurs ont fait irruption sur le toit de leur maison avant de les agresser violemment à l’aide d’armes offensives.

Munies de formulaire 5, les victimes ont dû recevoir des soins à l’hôpital SSRN à Pamplemousses. En colère, des habitants vivant à Cité CHA, Terre-Rouge, sont descendus dans la rue, en fin d’après-midi de lundi dernier, pour protester contre la violence et le climat d’insécurité qui règne dans leur quartier, depuis que ce centre, fréquenté par des toxicomanes, est opérationnel. Cette manifestation avait mobilisé un important dispositif policier pour rétablir l’ordre dans cette zone. Une semaine après ces incidents, les suspects courent toujours.

 

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