Enfants nés hors mariage : ils réclament la reconnaissance de leurs parents biologiques après plus de 50 ans

Il avait 29 ans et elle n’avait que 16 ans. Elle était, de surcroît, mariée. Leur histoire d’amour avait transgressé les mœurs de l’époque pour les entraîner dans une relation extraconjugale. Les deux amants ont eu cinq enfants sans pouvoir les déclarer à l’état civil. Les enfants réclament aujourd’hui justice et la reconnaissance de leurs parents biologiques.

En 1956, Bisram (*) fait la connaissance de Bidwantee (*), 16 ans, mais déjà émancipée par le mariage comme c’était le cas pour de nombreuses jeunes femmes à l’époque. Leur existence est marquée par la précarité. Mais au milieu de cette misère noire, ils vont trouver le réconfort dans un amour interdit. Ils font fi des préjugés et des mœurs pour vivre une passion qui voit naître cinq enfants.

Les deux amants parviennent finalement à se marier. Mais le drame frappe les enfants qui deviennent otages d’une société qui condamnait l’adultère. Quatre des cinq enfants ne sont pas déclarés à l’état civil par Bidwantee et Bisram, alors que le dernier-né est uniquement déclaré par son père. Les quatre enfants vivent avec le stigmate de ne pas avoir de nom de famille pendant des années, voire des décennies pour certains.

Adoption

Cette situation perdure jusqu’au jour où les quatre enfants du couple sont adoptés par la sœur de Bisram. Ils obtiennent alors leur patronyme. Mais ils veulent que le nom de leurs parents biologiques figure sur leur acte de naissance.

C’est ainsi que Bisram et Bidwantee, agissant sur la base de conseils reçus, décident à leur tour d’adopter leurs enfants en pensant que cela allait régulariser leur situation. Mais l’acte de naissance ne fait aucune mention du père et de la mère des enfants. Une anomalie que ces derniers veulent à tout prix corriger même s’ils ont aujourd’hui dépassé la soixantaine.

Ils ont de ce fait logé une action en Cour suprême pour demander la reconnaissance de leurs parents biologiques. Le procès arrive à terme, vu que tous les témoins ont déjà déposé.

Mais Bisram ne verra pas le dénouement de cette affaire car il est décédé ce mois-ci, à l’âge de 95 ans, quelques jours après que son épouse a témoigné en Cour suprême. Les cinq enfants de Bisram et de Bidwantee ont retenu les services de l’avocat Eassen Soobramanien et de l’avoué Kaviraj Bokhoree.