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Kevin Ramkaloan, CEO de Business Mauritius : « Il est impératif que Maurice reste attractif aux investisseurs et aux talents »

2023 est la première année d’une véritable reprise après la crise avec un retour vers la croissance dans plusieurs secteurs et pour bon nombre d’entreprises même si l’inflation n’a pu être complètement maîtrisée, affirme Kevin Ramkaloan. Dans cet entretien, le Chief Executive Officer de Business Mauritius insiste qu’il faut des mesures pour accroître notre compétitivité internationale, qui reste un « noyau essentiel de notre économie ». « Il n’est pas question pour Maurice de se tourner vers l’intérieur – nous devons continuer de nous ouvrir au monde et laisser celui-ci entrer », ajoute-t-il.  

L’inquiétude gagne le patronat en cette fin d’année après la décision de l’État de rehausser le salaire minimum et d’accorder une compensation salariale de Rs 1 500 à Rs 2 000. Dites-nous en plus.

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Alors que dans les politiques de rémunération des entreprises, nous observons un véritable engagement envers une rémunération juste et un réel désir de récompenser les employés pour leur travail, le défi de taille qui se présente en 2024 est l’effet combiné de la hausse du salaire minimum et de la compensation salariale. 
En matière de détermination des montants des salaires et des compensations, il sera souhaitable pour l’avenir d’avoir une formule claire, définie et objective pour proposer des quantums atteignables et productifs, qui prennent en compte chaque année des facteurs clés, notamment l’inflation, mais aussi d’autres critères. 

Pour le salaire minimum, le rapport du National Minimum Wage Review propose Rs 15 000 avec soutien alors que nous aurions préconisé le barème de Rs 13 500 sans soutien, sachant que les compagnies capables de payer au-delà, auraient été encouragées à le faire. Ce même chiffre avait aussi été mentionné dans le rapport. 

Dans le modèle adopté à Maurice, il nous faut nous assurer que le salaire minimum soit déterminé en prenant en compte les entreprises qui doivent garder des flexibilités afin d’encourager la productivité et l’innovation. 
Dans certains secteurs, on parle déjà de licenciements à partir de 2024 suite à la hausse salariale. À quoi doit-on s’attendre réellement ? 

Les petites entreprises, et les secteurs à haute intensité de main-d’œuvre, tels que le secteur manufacturier et les TIC-BPO, pourront s’attendre à des difficultés conséquentes. Il est primordial que les soutiens promis soient rapidement annoncés afin de permettre à ces employeurs de prendre les bonnes décisions stratégiques. 
À noter aussi que les répercutions dues à l’augmentation des coûts à tous les niveaux de la chaîne d’approvisionnement se feront sentir également sur les autres secteurs où le salaire a tendance à être au-dessus du salaire minimum. Nous assisterons là à une augmentation de prix généralisée. 

Pour l’économie locale, il s’agit de voir si une croissance dans le revenu disponible permettra d’absorber ces hausses, ou alors si ces dernières entraîneront plutôt une baisse de la demande, chose qui se ferait dans la durée. 
Pour nos exportations, les prix sont plutôt déterminés par le marché mondial et la priorité est ici de rester compétitifs à l’international. Si nous ne réussissons pas ce défi, les investisseurs feront leurs plans d’investissement ailleurs. 
Pour répondre à votre question, nous devons attendre les six prochains mois pour voir l’effet sur la demande dans le marché local, voire une année pour ce qui est des investissements. Cependant, nous devons prendre les devants et déjà engranger les mesures pour accroître notre compétitivité internationale, qui reste un noyau essentiel de notre économie. Cela passe déjà par des améliorations continues de notre climat des affaires, car il est impératif que nous restions attractifs aux investisseurs et aux talents.  
En ce qu’il s’agit de licenciements, cela dépendra aussi de l’effet sur la demande, des soutiens que l’État peut proposer, mais aussi d’autres facteurs externes.

Au vu de la très bonne performance financière des entreprises enregistrée dans la plupart des secteurs, certains observateurs pensent que le secteur privé se montre trop alarmiste et qu’il a le muscle nécessaire pour amortir les Rs 12 milliards qu’il va devoir décaisser pour payer les hausses de salaire. Votre avis ?

Le danger ici, c’est de se cantonner à une perception homogène des entreprises mauriciennes. Si certaines, qui ont tendance à être les plus grosses, ont affiché de très bons résultats, cela n’a pas été le cas pour beaucoup d’autres. Parmi les membres de Business Mauritius, nous comptons plus de 700 petites et moyennes entreprises. Nous savons que toutes les compagnies avaient indistinctement souffert des années Covid, mais nous avons aussi vu qu’en 2023 – la première année d’une véritable reprise après la crise – les entreprises n’ont pas remonté la pente de manière uniforme. Certaines entreprises peuvent tout à fait amortir les coûts des hausses de salaires et de la compensation salariale, et d’ailleurs celles en mesure de hausser les salaires et pourvoir des compensations et autres bonus l’auraient fait même sans mesures nationales. 
Mais, d’autres verront leur compétitivité y prendre un coup dur et leur croissance en être entravée. C’est d’ailleurs ce qui est ressorti dans le rapport complet du Business Pulse Survey. En ce moment de reprise, nous aurions plutôt voulu voir l’emphase mise sur une stratégie d’investissement et d’expansion, surtout qu’avec la situation géopolitique mondiale, entre les conflits au Moyen Orient, en Ukraine, ou encore à Azerbaïdjan et au Venezuela, cette reprise n’est elle-même pas sans risques et nouvelles pressions. 

Vient s’ajouter à cela le fait que 2024 sera une année historique en termes d’élections. Avec plus de 40 pays qui verront leur population se rendre aux urnes, nous verrons sans aucun doute les marchés réagir face aux incertitudes liées aux élections.  

Il y a également le fait que l’État va soutenir les PME brassant moins de Rs 100 millions pour le paiement de la compensation salariale. Quelles sont vos attentes ? 

Pour ce qui est du soutien aux entreprises, il sera important d’être précis et de bien cibler les besoins des secteurs aussi bien que des compagnies individuelles. Déjà, nous voyons que certains secteurs ont été plus affectés que d’autres, et aujourd’hui auront besoin de plus de soutien face à la hausse de la masse salariale. Les risques dans chacun de ces secteurs vont de la fermeture jusqu’à la délocalisation, en passant par la menace indirecte à l’emploi et le manque existant de main-d’œuvre qui sera amplifié. 

Face à cela, et dans le contexte exceptionnel d’effet combiné de la hausse du salaire minimum et de la compensation salariale, nous pourrions voir que les mesures de soutien traditionnelles sont inadaptées et qu’il nous faudra nous pencher sur des mesures plus substantielles et pérennes. Nous entendons aussi de nos membres qu’il serait important d’élargir les critères d’éligibilité au-delà du chiffre d’affaires uniquement. Beaucoup d’entreprises font face aujourd’hui à des problèmes de cashflow, par exemple, ou de profitabilité, dépassant le critère simple du chiffre d’affaires. 

Nous espérons aussi que les mesures de soutien seront annoncées dans les meilleurs délais afin de permettre aux entreprises de se préparer pour l’année 2024.  

Le gouvernement prône une harmonisation des salaires dans le secteur public comme dans le privé. Dans la pratique, cette formule peut-elle vraiment s’appliquer ? 

Ce genre de pratique est difficile à considérer pour des économies telles que la nôtre qui dépendent de la compétitivité et l’attractivité du système, mais aussi de l’agilité des entreprises dans leur prise de décisions. Ensuite, lorsque nous prenons en compte que, dans le secteur public, l’État représente un seul employeur, et que malgré cela nous trouvons des anomalies dans le PRB, imaginons ce que cela pourrait être pour les multiples et divers employeurs du privé, avec leurs différents secteurs et types d’activité. Nous nous verrons face à un exercice extrêmement compliqué, dont les risques et difficultés pourraient largement dépasser les avantages. Un des risques principaux serait d’ailleurs un nivellement vers le bas, ce qui serait au détriment des employés. 

Avec 2023 qui tire à sa fin, quel bilan faites-vous de l’année qui vient de s’écouler ? 

Cette année, nous avons pu finalement voir un retour vers la croissance dans plusieurs secteurs et pour bon nombre d’entreprises. Du côté de l’inflation, elle n’a pu être complètement maîtrisée certes, dû à certains facteurs hors de notre contrôle, notamment les fluctuations dans les prix des commodités. Auxquels s’ajoutera maintenant la pression du cumul de la compensation salariale et du salaire minimum. 

Le Business Pulse Survey que nous avons rendu public en octobre a montré que les entreprises, en général, ont pu reprendre, mais il indique aussi où se trouvent les défis. Sur plus de 500 entreprises qui ont participé à l’étude, nous avons pu identifier les difficultés majeures auxquelles elles sont confrontées, notamment le recrutement, le cashflow et les taux de change qui influent sur les importations. Pour mieux soutenir les entreprises en 2024, il faudra se pencher sur le renforcement de la résilience surtout pour les PME, le recrutement de la main-d’œuvre, l’innovation dans les affaires, l’investissement dans le développement durable et inclusif et le soutien aux femmes entrepreneurs. 

Nous avons aussi vu cette année de grands projets d’infrastructures à travers le pays, qui permettront certainement à plusieurs régions de se désenclaver et de s’ouvrir au développement du pays pour emmener la croissance. 

Autour du Budget national 2023-2024, la communauté des affaires a bien accueilli les mesures liées à l’énergie et la transition énergétique ainsi que l’élimination du Solidarity Levy, qui devrait encourager l’investissement étranger aussi bien que les talents vers Maurice. 

En ce qu’il s’agit de la main-d’œuvre et des talents, il nous faut aujourd’hui trouver le juste équilibre par rapport à des enjeux doubles : d’une part, nous devons miser sur la formation et le career guidance afin de ramener plus de valeur ajoutée à nos talents et notre main-d’œuvre locale ; mais d’autre part, il nous faut pouvoir attirer les talents étrangers. Cet équilibre est aujourd’hui crucial pour le pays : dans un monde globalisé auquel Maurice est intrinsèquement connecté, nous sommes aussi concernés par la guerre des talents. Au-delà de ça, nos jeunes ont autant envie que d’autres à travers le monde d’aller à la découverte d’autres horizons. Pour ceux qui sont et qui restent à Maurice, il faudra donc créer des opportunités de travail compétitives. Pour les Mauriciens à l’extérieur qui songent à rentrer au pays, on doit arriver à bien les connecter aux opportunités d’ici. Nous devons aussi penser aux Mauriciens installés ailleurs qui veulent, même à distance, contribuer au développement du pays et nous assurer de ne pas passer à côté de ces ressources précieuses. 

Le National Employee Engagement Survey que nous avons entrepris cette année nous donne déjà plusieurs pistes sur comment améliorer l’engagement des employés dans un monde qui ne cesse de changer, et cela à grande vitesse. Pour rappel, bien qu’il y ait plusieurs compagnies qui mènent des études d’engagement des employés pour leurs besoins internes, c’est la première fois qu’une telle étude a été faite à l’échelle nationale. Nous avons à présent suffisamment de données pour pouvoir développer des plans d’actions tant au niveau national que sectoriel – un projet que nous entamerons dès 2024.  

Un autre axe sur lequel nous voulons nous atteler l’année prochaine est la valorisation des jeunes autour des métiers, plus particulièrement dans les secteurs d’hôtellerie et de la construction, entre autres. 
Et avec tout cela, il y a un besoin de plus en plus pressant d’innover. Nous travaillons déjà avec les autorités sur des stratégies pour encourager l’innovation à travers les secteurs, mais il faudra faire encore plus. L’intelligence artificielle (IA) est déjà en phase de changer le monde à grande vitesse, et le monde des affaires n’est certainement pas en laisse. Il faudra bien nous équiper et nous préparer afin qu’on puisse capitaliser sur les opportunités offertes par l’IA et non pas en subir les conséquences. 

Il sera aussi temps de se consacrer au patient investment, un investissement plus compliqué mais avec des retours déterminants pour le long terme. Nous avons déjà plusieurs membres qui travaillent dans cet axe, et c’est un travail qui prend au minimum cinq à six années pour voir le rendu. C’est un domaine qu’il nous faut soutenir et encourager – de là viendront, entre autres, les patentes, la propriété intellectuelle, des atouts qui aideront Maurice à mieux se positionner dans le contexte global. 

Nous devons à tout prix aider notre économie à amorcer ce virage

En lame de fond de tout ceci reste l’adaptation climatique, traitée à Business Mauritius sous la bannière du développement durable et inclusif, et qui demeure un sujet critique pour tout développement économique à venir.  
La dépréciation de la roupie a aussi dominé l’actualité en 2023. D’aucuns décrient qu’elle favorise l’hôtellerie et les exportateurs au détriment des importateurs et des consommateurs. Quelle est votre position dans ce débat ?

La dépréciation peut certes aider les secteurs d’exportation, mais nous ne devons pas oublier que nous importons nos produits intermédiaires et nos équipements en monnaie forte. Donc, dépassé un certain niveau de dépréciation, celle-ci n’aide pas à la compétitivité. 

Une complexité additionnelle arrive avec le jeu de l’inflation et des taux d’intérêts, ainsi que l’effet sur les emprunts. Il est vrai qu’aujourd’hui notre taux d’intérêt est actuellement plus faible que celui de ces monnaies fortes – une situation qui ne pourra perdurer dans le temps. 

L’intervention de la Banque de Maurice est nécessaire aujourd’hui pour pouvoir maintenir la roupie dans le champ actuel, et cela le temps de trouver une solution pour rétablir l’équilibre naturel. 

Bon nombre d’économistes insistent pour qu’on revoie le modèle, voire la structure de notre économie. Pensez-vous que c’est la voie à adopter et quelles sont les réformes que vous proposez ? 

Il est bon de rappeler que le modèle de croissance mauricien a souvent été cité en exemple. Grâce à celui-ci, la société mauricienne a globalement progressé au fil des dernières décennies, plus ou moins à tous les niveaux. C’est un modèle qui a pu dégager la mobilité sociale, avec des jeunes Mauriciens qui ont réussi dans les secteurs clés, tels que les TIC, les finances et le global business. Nous avons aussi noté la progression des talents dans le secteur du tourisme et dans d’autres piliers de l’économie. 

Il existe aujourd’hui d’autres secteurs qui émergent, mais qui doivent encore prendre leur envol. Je pense notamment à l’économie bleue, la biotech, le secteur médical et l’éducation. Ceux-ci sont des produits et services à très haute valeur ajoutée, un atout certain pour une petite économie à revenu moyen supérieur qui ne peut prétendre à de grandes économies d’échelle. 

Nous devons à tout prix aider notre économie à amorcer ce virage. Il y a des opportunités ici qu’il faudrait pouvoir exploiter, et cela demande aussi d’avoir un écosystème pouvant soutenir les entreprises dans les greenfield investments. Si le soutien requis est conséquent au démarrage, nous pouvons cependant compter sur des retombées positives et productives à la fin. Surtout, il faut aussi rappeler l’importance de continuer sur le chemin des réformes liées au climat des affaires. Le National Electronic Licensing System (NELS) a été un bond en avant dans ce sens. Nous devons nous appuyer à présent sur cette infrastructure pour que tous les permis liés à l’investissement, au commerce et à l’industrie soient livrés électroniquement, et cela tout en mettant en place les ressources nécessaires pour identifier et résoudre rapidement et efficacement les points de blocage.

Au-delà de ça, nous devons peut-être aussi continuer à améliorer la chaîne d’approvisionnement, et d’y inclure plus de petites et moyennes entreprises. Au niveau de Business Mauritius, nous avons d’ailleurs mis en place un procurement platform destiné aux PME afin de faciliter la connexion et leur permettre d’avoir plus de visibilité et d’accès aux potentiels contrats. 

Essentiel dans tout ceci, pour que Maurice puisse continuer sur sa trajectoire, c’est que nous restions compétitifs et attractifs à l’investissement aussi bien qu’aux talents. Et cela tout en menant la charge sur le développement durable. Il n’est pas question pour Maurice de se tourner vers l’intérieur – nous devons continuer de nous ouvrir au monde et laisser celui-ci entrer. 
Au cœur de la croissance reste l’idée d’une prospérité partagée. Et dans cet objectif, cela fait maintenant plus de dix ans que les entreprises contribuent à la Corporate Social Responsibility (CSR). Aujourd’hui, nous travaillons aussi étroitement avec la National Social Inclusion Foundation (NSIF) entre autres pour apporter notre soutien à la lutte contre la pauvreté, et vers plus d’inclusivité. Chez Business Mauritius, nous avons d’ailleurs déjà plus de 60 entreprises activement engagées dans l’adoption de nos Inclusive Development Guidelines. 

Business Mauritius a entrepris plusieurs études cette année, permettant ainsi de tâter le pouls dans le monde des affaires. Qu’est-ce qui a le plus retenu votre attention et pourquoi ? 

Cette année, nous avons effectivement entrepris des études à plusieurs niveaux et traitant de différents sujets. Je pense que ce qui retient le plus mon attention c’est justement la variété des éléments qui sont présentés à nous par rapport à l’avenir. Parmi d’autres projets, nous avons accompli le National Employee Engagement Survey, le Business Pulse Survey, une étude sur le genre, le Country Private Sector Diagnostic avec la World Bank, et nous avons lancé les Water Stewardship Guidelines ainsi qu’une étude sur les déchets avec l’United Nations Development Programme (UNDP).

Je suis d’avis qu’il faudra travailler sur tous ces aspects, et bien d’autres dans l’année qui suit, mais je mettrai peut-être une petite emphase sur le sujet critique du développement durable et inclusif – sans celui-ci, aucun progrès que nous pourrons faire ne sera pérenne. 

La Contribution Sociale Généralisée (CSG) a continué à faire couler de l’encre cette année, d’autant plus que l’argent qui normalement doit servir à payer la pension est utilisé pour financer les diverses allocations introduites par le gouvernement. Quelle est la position de Business Mauritius à ce sujet ? 

Business Mauritius a toujours tenu la même position par rapport à la CSG, une position rendue publique à plusieurs reprises. Nous maintenons qu’il faut une réforme de la pension et qu’une grosse partie de cette pension devra être contributive. Aujourd’hui, avec une population vieillissante, et cela tandis que le coût fiscal du système existant reste en hausse, il est impératif de développer un système de pension résilient. Partant d’une approche appuyée sur les données, une réforme de l’écosystème des pensions volontaires privées (Voluntary Private Pensions) permettrait de répondre à l’engagement des autorités vis-à-vis des pensions des employés partant à la retraite, tout en allégeant la pression reliée au Basic Retirement Pension comme celui-ci existe aujourd’hui. 
Plusieurs propositions ont été mises de l’avant, parmi la limitation des bénéfices de la CSG uniquement aux pensions de retraite et aux allocations industrielles, comme il avait été recommandé par le Judicial Review de décembre 2020. 

Où en est l’affaire que vous avez entrée en Cour pour contester la CSG ?  

L’affaire est toujours en Cour à ce jour. 

2024 sera aussi une année électorale. Faut-il craindre de voir la politique prendre le pas sur l’économie ?

À Maurice, nous savons que les années électorales, bien qu’elles viennent avec un certain folklore, se passent toujours dans le calme, un constat souvent fait par les observateurs internationaux. Pour 2024, nous espérons que les grands projets pour l’investissement et le développement économique ne soient pas ralentis pour autant. Surtout, mon souhait serait de ne pas politiser des sujets proprement d’économie, notamment ceux liés à la pension, par exemple, car cela pourrait avoir des conséquences considérables.

Qui dit élections, dit aussi financement politique. Business Mauritius prône que les partis politiques soient reconnus comme des entités légales, ce qui permettrait plus de transparence dans le financement politique. Maintenez-vous votre position et que recommandez-vous d’autre ?

Nous maintenons tout à fait cette position. Nous avions d’ailleurs partagé nos observations suite au dernier projet de loi sur la question. Pour rappel, nous demandons qu’il y ait un cadre législatif autour du financement des partis politiques. Il sera aussi important de s’assurer d’avoir des états financiers audités et qu’aucune contribution ne soit faite en liquide. De plus, il est important d’avoir des restrictions sur les contributions en nature, et qu’il y ait un seuil minime par contribution de groupe. Laissez-moi terminer en souhaitant à vos lecteurs mes meilleurs vœux pour la nouvelle année.

Mon souhait serait de ne pas politiser des sujets proprement d’économie, notamment ceux liés à la pension, par exemple, car cela pourrait avoir des conséquences considérables."


 

 

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