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Mesures sanitaires : plusieurs lieux de culte financièrement asphyxiés

Seulement 100 personnes étaient autorisées dans les lieux de culte à la fin du confinement de 2020, seuil qui a été ramené à 50 et avant de passer à 10 après le confinement de 2021. Une mesure restrictive instaurée par les autorités dans le cadre de la lutte contre la COVID-19. Mais elle n’est pas sans conséquence.

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Églises, mosquées, temples et kovils, entre autres, comptent énormément sur les contributions financières de leurs fidèles, que ce soit à travers des quêtes, des boîtes ou des troncs. Au niveau de l’église catholique, par exemple, les paroisses s’appuient considérablement sur les quêtes passées durant les messes, comme l’explique le Vicaire-général Jean-Maurice Labour.

« Cet argent nous permet de payer les salaires des employés, les frais d’entretien ainsi que les factures de la Central Water Authority et du Central Electricity Board », indique-t-il avant d’affirmer : « Nous sommes financièrement asphyxiés. »

Si nous n’avons pu obtenir de détails sur ce manque à gagner, des chiffres fournis par le Diocèse révèlent que les quêtes représentent entre 27 % et 28 % des recettes de l’église. Depuis l’année dernière, un appel a été lancé aux fidèles pour qu’ils contribuent financièrement à travers des virements bancaires ou encore le service Juice de la Mauritius Commercial Bank.

Situation quasi similaire pour les mosquées. Nisar Ramtoola, président de la Jumah Mosque, explique qu’une boîte est installée sur place. Les contributions, dit-il, varient en fonction de la taille des mosquées. Une petite peut généralement espérer Rs 10 000 à Rs 12 000 par mois. Pour une plus grande mosquée, comme la Jummah Mosque, les revenus peuvent atteindre Rs 200 000 par mois. Les dépenses varient entre Rs 60 000 et Rs 100 000.

Selon Nisar Ramtoola, cette situation difficile aurait pu être évitée si le gouvernement avait décaissé les 5 millions de dollars offerts par l’Arabie saoudite. « Cela représente quelque Rs 220 millions. Vu qu’il y a 237 mosquées à Maurice, chacune d’elles aurait pu obtenir une somme considérable », ajoute-t-il.

Du côté de la Mauritius Sanatan Dharma Temples Federation, son président, Bushan Ghoorbin, concède que les restrictions sanitaires ont un impact financier sur les caisses des temples. Il soutient néanmoins qu’ils ont moins à dépenser en matière d’entretien.

Plusieurs chefs religieux, dont Nisar Ramtoola, le cardinal Piat, Mgr Stenio André et Gawtum Lallbeeharry, ont rencontré Pravind Jugnauth la semaine dernière pour lui parler de la situation difficile des lieux de culte. Le Premier ministre, qui s’est montré à l’écoute, leur a cependant répondu que la situation resterait inchangée pour le moment.

 

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