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Réclamation de Rs 500 000 : la police saisit un cadavre sur le point d’être enterré

Le jour même des funérailles de son époux, des policiers ont enlevé le corps de ce dernier pour une autopsie. Cinq mois après, la veuve demande réparation en cour intermédiaire pour préjudices encourus.

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Marie (prénom fictif) contre attaque ! Pour des préjudices subis le jour des funérailles de son époux, le 27 septembre 2017, cette ouvrière réclame des dommages de
Rs 500 000 conjointement au Commissaire de police (CP) et à l’État. Le procès sera appelé le 31 mai 2017 devant la cour civile intermédiaire. Elle est défendue par Me Jenny Mootealloo et l’avouée, Ammanah Saya Ragavoodoo.

Dans sa plainte, logée le 16 février 2017, elle relate les faits. « Mon défunt époux est un Belge. Je l’ai connu en 2012 alors que j’étais en vacances en Belgique. Nous avons vécu ensemble de mai à octobre 2015. Puis, nous sommes retournés à Maurice, on s’est marié civilement le 6 novembre 2015 et on a emménagé dans une maison à Bambous. » Selon elle, son époux est tombé soudainement malade et ils ont dû faire le va-et-vient entre Maurice et Belgique pour ses traitements médicaux.

« À notre retour à Maurice, j’ai dû le transporter d’urgence à l’hôpital Jeetoo, où il est resté dix jours, ajoute Marie, mais son état s’est détérioré et il a fallu que je l’emmène en deux fois dans deux cliniques privées, dans la capitale, et à Floréal, en juin 2016, où il a continué son traitement. » Le 24 septembre 2016, l’état de son mari s’aggrave et Marie fait appel à une ambulance pour le transporter dans une autre clinique privée.

« Ce jour-là, il était inconscient… Le 27 septembre 2016, mon époux est décédé à 16 h 50. Selon le certificat de décès, il est mort des suites d’une cirrhose du foie et d’un arrêt cardio-pulmonaire », fait valoir Marie dans sa plainte.

Elle a ensuite fait appel aux services d’une pompe funèbre pour les funérailles de son époux, qui devaient avoir lieu le 28 septembre 2016, à 15 heures, à l’église Saint-Cœur-de-Marie à Petite-Rivière.

«Foul play»

« Le jour de l’enterrement, j’ai eu le choc de ma vie, ajoute Marie. Alors que mes proches et mes amis étaient venus nombreux chez moi avant la cérémonie, j’ai vu débarquer cinq policiers, qui m’ont fait comprendre qu’ils venaient prendre le corps de mon mari pour une autopsie par un médecin légiste de la police à l’hôpital Jeetoo parce qu’ils soupçonnaient un ‘foul play’ à la suite d’un appel téléphonique. » Son frère et elle ont supplié les policiers de ne pas perturber les funérailles, mais en vain. « J’ai eu honte, je me suis sentie humiliée devant tout le monde et j’étais traumatisée d’autant que la nouvelle s’est propagée comme une traînée de poudre sans compter les remarques désobligeantes. »

Le 29 septembre 2016, Marie s’est rendue au poste de police de Bambous pour consigner une déposition et s’enquérir de ce qu’il était advenu du corps de son mari. Elle a alors été informée que le médecin-légiste avait attribué le décès de son époux à une « cirrhose du foie ». Le cadavre lui a été remis ensuite, mais ce fut un nouveau choc. « Le corps de mon époux était méconnaissable : il avait la tête bandée, la bouche ouverte et ses bras étaient reliés avec des morceaux de vêtement. »

Les funérailles ont eu lieu le même jour et son mari a été enterré au cimetière de Petite-Rivière. Ensuite, quatre policiers l’ont informée qu’elle ne pourra pas toucher la pension de son époux et qu’elle devait leur remettre la carte identité de ce dernier. Encore une fois, Marie dit avoir été embarrassée par la venue de policiers chez elle. Elle a aussi reçu un appel d’un sergent de police qui lui a fait remarquer que le corps de son époux aurait dû avoir été rapatrié en Belgique.

Le 30 septembre 2016, Marie est partie se renseigner auprès du consulat de Belgique à Maurice. Un des préposés lui a indiqué qu’il avait appris le décès et les incidents qui ont suivi à travers les médias. Marie affirme aussi qu’elle a dû déménager en raison des fréquentes visites de la police chez elle. Pour tous ces préjudices et comme dommages moraux, Marie réclame Rs 500 000 au CP et à l’État.

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