Interview

Vasenden Dorasami, Managing Partner de Credifix : «Avec le Brexit, il y aura toujours une demande pour nos activités»

Si le Brexit peut affecter négativement l’économie mauricienne, il peut également lui offrir des opportunités. Le retrait de la Grande-Bretagne de l’Union européenne va stimuler les activités de recouvrement sur le marché britannique, estime Vasenden Dorasami, Managing Partner de Credifix.

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Parlez-nous des activités de Creditfix.
Creditfix est une firme de recouvrement, la plus grande sur le marché britannique. Nous aidons les particuliers qui ont des difficultés financières et qui peinent à rembourser leurs dettes. Nos solutions permettent à ces individus de repayer avec des échéances de quatre à cinq ans en général. Nous aidons aussi les gens qui ont fait face à des problèmes soudains en termes de revenus, après un divorce ou un licenciement, par exemple. Nous leur évitons des poursuites légales et stoppons les pénalités et autres frais. Credifix aide ses clients à garder leur maison. La compagnie est licenciée et régulée par l’Insolvency Practitioners Association du Royaume-Uni. Nous suivons donc les lois britanniques. Elle propose deux principaux produits : l’Individual Voluntary Arrangement (IVA) et le Protected Trust Deed (PTD). Notre équipe à Maurice gère un portefeuille de 37 000 cas et travaille en collaboration avec notre siège à Glasgow en Écosse.

Pourquoi la maison-mère a-t-elle choisi Maurice ?
Maurice présente différents avantages. Il y a d’abord la langue anglaise qui y est pratiquée aussi bien à l’écrit qu’à l’oral. Il y a une offre en termes de main-d’œuvre à travers les jeunes diplômés. Le gouvernement mauricien offre des incentives concernant le recrutement et la formation. Le pays jouit d’un bon niveau de facilitation des affaires et d’infrastructures de bureaux, comme à la Cybercité d’Ébène. Il y a aussi le facteur de la profitabilité, Maurice nous permet de croître en contrôlant nos coûts. Enfin, le pays est sûr avec une stabilité politique et une croissance économique.

Comment se porte à Maurice le secteur du recouvrement de crédit britannique ?
Selon nous, à court terme, le Brexit (NdlR : retrait du Royaume-Uni de l’Union européenne) va augmenter le nombre de particuliers en demande d’aide financière à cause des risques autour du chômage, de la poussée de l’inflation et de la hausse des taux d’intérêt. Il est probable que certains secteurs soient plus affectés que d’autres. Néanmoins, nous entrons dans des eaux inexplorées, nous ne pouvons donc que prévoir que le Brexit affectera l’économie britannique. Les effets sur les moyen et long termes sont davantage un jeu de devinettes. Mais il est clair qu’il y aura toujours une demande pour nos activités et que notre marché ne se contractera pas. Chaque année, au Royaume-Uni, 50 000 particuliers utilisent nos deux principaux produits. Nous détenons 50 % de parts de marché. Notre objectif est de maintenir ce taux pour les années à venir et de consolider notre position de leader. Nous visons aussi de nouveaux marchés, comme le Canada et l’Australie qui sont juridiquement proches du Royaume-Uni. Avec nos opérations à Maurice, nous sommes en mesure d’explorer les opportunités qui existent ici. Néanmoins, cela doit débuter par la création d’un cadre légal par le gouvernement mauricien.

 

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