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Anile et Rishni Toofaneeram: Retour au bercail

La démarche du couple Anile et Rishni Toofaneeram de rentrer à Maurice est atypique. Ce dernier a vécu des années en Angleterre. Pourquoi a-t-il choisi de revenir au pays ? Portrait. « Nous sommes revenus pour que nos enfants, Reece et Aroush, grandissent dans un environnement sain. En Angleterre, les relations parents-enfants se sont détériorées ces dernières années », explique Anile. Les Mauriciens, explique le couple Toofaneeram, ont trop tendance à croire que tout va mal à Maurice. « Il faut vivre ailleurs, en France ou en Angleterre, pour se rendre compte que notre île peut être un petit paradis. Peut-être faut-il mettre un peu d’ordre dans certaines administrations privées et gouvernementales ? » Anile vient d’une famille de bijoutiers originaires de Vacoas. Celle-ci s’est établie à Londres dans les années soixante. Anile a pris des cours du soir en bijouterie et en construction avait de rejoindre l’entreprise familiale. « Mon père a ouvert une bijouterie, qui existe encore. Les affaires ont bien marché et il a investi dans le foncier à Maurice. Si je suis retourné, c’est aussi pour développer ces terres, car Maurice a beaucoup de potentiels au niveau touristique. Sous peu, je vais construire douze bungalows ultras modernes à Pointe-aux-Canonniers, ce qui donnera la chance non seulement aux étrangers, mais aussi aux Mauriciens d’acheter grâce à un prix raisonnable ». En 1997, Anile décide de se marier. Il se fie au choix de son père qui veut que ce soit une Mauricienne. Il se souvient encore comment tout a commencé. « Un membre de la famille m’a montré la photo d’une fille, Rishni Beegoo, que j’ai trouvée jolie. La famille habitait également Vacoas, mais cela ne me suffisait pas », raconte-t-il.

Correspondances

Il correspond avec Rishni par courrier. La jeune Vacoassienne, fille unique, a alors 18 ans, étudie l’informatique et travaille comme « wages clerk » dans une firme privée. Le père de celle-ci ignore tout de cette correspondance, mais sa mère, Mani, est mise dans le secret. « Au départ, je ne savais rien, mais je trouvais étrange qu’elle refusait toutes les offres de mariage, car elle était une jolie fille. Puis, un jour, elle m’a tout raconté sur l’existence d’Anile dans sa vie. Je lui ai conseillé d’être prudente », dit son père. En Angleterre, Anile, lui aussi, veut en avoir le cœur net. Pour vérifier les sentiments de la belle Rishni, il vient à Maurice en 1999. Les deux jeunes se rencontrent autour d’un déjeuner dans un restaurant. Ce premier rendez-vous les rassure sur la réciprocité de leurs sentiments. Anile est convaincu que Rishni ne compte pas venir en Angleterre uniquement pour obtenir la nationalité britannique. Une deuxième rencontre aura lieu la même année, mais cette fois-ci, c’est la famille du jeune homme qui débarque à Maurice. « Son père, sa mère et ses sœurs faisaient partie de la délégation », relate Mani. Mais avant, je m’étais déjà renseignée sur leur famille. J’étais rassurée. Anile ne fumait pas et ne buvait pas. C’était un garçon sérieux, avec des objectifs. Pour bien faire les choses, le père d’Anile invite Rishni en Angleterre pour qu’elle découvre les conditions de vie qui l’attendent après son mariage. À Londres, la jeune fille visite la bijouterie des Toofaneeram ainsi que l’appartement d’Anile. Tout le monde est rassuré des deux côtés, les choses sérieuses pouvaient donc commencer.

Papiers

En  2001, ce seront d’abord les fiançailles, suivies du mariage six mois plus tard au temple hindou de Quatre-Bornes, car la famille voulait une forte dimension religieuse à la cérémonie. Après l’officialisation de cette relation, ce fut d’abord Anile qui regagna l’Angleterre, afin d’entreprendre la procédure de régularisation des papiers de son épouse. Peu de temps après, cette dernière le rejoint. Après quelques mois passés dans la bijouterie de son beau-père, elle suit un cours intensif au Child Protection Department, ce qui lui permettra d’avoir un emploi au service pédiatrique d’un centre hospitalier. En 2004 et 2011 naîtront Reece et Arush, respectivement. Pourquoi avoir pris la décision de rentrer à Maurice en 2013, alors que le couple s’était enraciné à Londres ? Leurs deux garçons pouvaient rêver d’une scolarité de haut niveau et décrocher ultérieurement des emplois bien rémunérés. « D’abord, parce que j’avais déjà démarré un business immobilier à Choisy et des commerces à Fond-du-Sac, Goodlands et Flic-en-Flac, explique Anile. Ensuite, nous avons souhaité que nos enfants grandissent entourés de leurs parents, pas loin de leur domicile », explique Anile. « Il faut dire qu’en Angleterre, depuis ces dernières années, il existe une insécurité grandissante. Et les enfants défient leurs parents, le matérialisme est devenu la norme. Au départ, nous n’avions aucune intention de retourner à Maurice », poursuit-il.

Scolarité

Inscrits à Alexander House School, leurs enfants n’ont pas connu de rupture dans leur scolarité, car l’institution est anglophone. « Bien entendu, les frais de scolarité ont un coût, mais un parent souhaite le meilleur des instructions pour ses enfants. Alexander House School offre des cours complets et qui ne sont seulement académiques. Ils sont axés sur le développement complet de l’enfant ». L’année prochaine, à la fin de l’année scolaire, l’aîné sera inscrit dans une institution secondaire internationale en voie d’achèvement dans l’est de Maurice. Pour ne pas être en reste, Rishni partage son temps entre ses enfants, le business d’Anile, où elle est sa véritable « main droite », et leur magasin de prêt-à-porter oriental et occidental à Vacoas, géré le plus souvent par sa mère. « Nous sommes contents d’avoir reconstitué le noyau familial, fait valoir Anile. Même si je suis un peu en colère par le manque de civisme de nombreux Mauriciens. Aucun bonjour, ni “merci” dans les supermarchés. Puis, il y a un manque de rigueur et de rapidité dans les services publics et privés. Aussi pas de courtoisie sur les routes », indique-t-il. Mais Anile ne perd pas espoir, car lui-même a des enfants qui formeront la future génération mauricienne. « J’espère que la nouvelle génération est en train de s’adapter aux tendances internationales, car nous avons besoin de jeunes Mauriciens bien qualifiés, avec beaucoup idées. Il faudra leur offrir des emplois si on veut qu’ils restent à Maurice, avec leurs familles. Il faut leur donner la chance de développer davantage notre île. »
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