Faits Divers

Atteinte du VIH/Sida : le tragique destin d'Annick qui s'est donné la mort

Atteinte du VIH / Sida, Annick G. R. a mis fin à ses jours par pendaison.

Annick G. R. (26 ans) n'en pouvait plus avec sa maladie. Atteinte du VIH / Sida, cette jeune mère s'est donné la mort par pendaison, jeudi, dans sa modeste demeure en tôle à Camp-Levieux, à Rose-Hill. Elle laisse derrière elle quatre filles de 12, 7 et des jumelles de 5 ans, à quatre jours de la Noël. Retour sur la vie d'une jeune femme à qui la vie n'a pas fait de cadeau.

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La grand-mère Marie Lourdes.

Marie Lourdes J. L. (67 ans), la grand-mère de la victime, ne cesse de pleurer la disparition d'Annick G. R.. C'est elle qui s'est occupée de sa petite-fille depuis sa tendre enfance. Originaire de Camp-Levieux, elle était l'aînée d'une fratrie de trois enfants, dont  deux frères. « Ils étaient encore en bas âge quand ils ont perdu leur mère, emportée par la maladie. Ils sont venus habiter chez moi », confie Marie Lourdes.  Leur père n'a pas pu élever ses petits car « il était un junkie », poursuit-elle.

Annick a étudié jusqu'au Certificate of Primary Education. Elle était encore une adolescente quand elle a fait la connaissance d'un jeune homme, un habitant de Terre-Rouge. Il n'aura pas fallu longtemps avant qu'elle ne quitte la demeure de sa grand-mère pour se mettre en ménage avec son amoureux.
à bout de force

« Elle a eu deux enfants avec cet habitant de Terre-Rouge », raconte la grand-mère. Toutefois, les fréquentations de son compagnon étaient loin de la satisfaire. « Il a sombré dans la drogue. D'ailleurs, c'est lui qui a transmis le VIH / Sida à ma petite-fille et c'est bien plus tard qu'elle l'a su. » Devait alors commencer les traitements pour Annick.

« Elle a quitté son compagnon et est revenue habiter chez moi », poursuit  la grand-mère. À 20 ans, elle a connu un autre homme et s'est de nouveau mise en ménage. « Ils ont eu des jumelles. Annick avait besoin de soins spécifiques. Heureusement que ses filles n'ont pas contracté la maladie. » Une fois encore, les  relations de la jeune maman avec son nouveau compagnon n'a pas duré. « Quand le père des jumelles a appris qu'elle avait le VIH / Sida, il a préféré la quitter. »

La maladie progressait et Annick s'est retrouvée à bout de force. Elle a perdu du poids. « Elle ne pouvait plus s'occuper de ses enfants. Elle les a confiés à leurs grand-mères respectives. Elle était en phase terminale », se désole Marie Lourdes. La sexagénaire s'est occupée d'elle. « Mo mem monn tombe leve ek li. » Annick a continué ses traitements à l'hôpital Sir Seewoosagur Ramgoolam, à Pamplemousses et à l’hôpital Dr A. G. Jeetoo, à Port-Louis. Puis, tout dernièrement, à l’hôpital Victoria de Candos. « Sa santé s'est détériorée. Elle ne voulait plus prendre ses médicaments. L'association Pils lui a apporté son aide », nous dit sa grand-mère. Elle dort pendant de nombreuses heures. « Elle était constamment clouée au lit. » Le mardi 19 décembre, Annick est partie s'installer dans sa modeste bicoque. « Elle seule occupait de temps à autre cette maison. »

Jeudi matin, Marie Lourdes a conversé avec sa petite-fille, mais ne s'imaginait pas que c'était la dernière fois. « Elle était réellement affectée. » C'est vers 18 h 40 qu'elle a fait la découverte macabre. « Un neveu est venu m'annoncer que ma fille était inerte. J'ai couru pour voir. J'ai retrouvé Annick accrochée à un fil électrique qui était attaché à une poutre. Elle était inconsciente », précise avec peine la grand-mère.

La police de Camp-Levieux a aussitôt été alertée, mais c'était déjà trop tard. Elle avait déjà rendu l'âme. L'autopsie pratiquée, vendredi, a conclu à une asphyxie due à la pendaison.

« Cela faisait un certain temps qu'elle disait qu'elle n'en pouvait plus. Elle a préféré en finir avec », lâche avec regret une cousine de la jeune femme. Ses funérailles ont eu lieu vendredi après midi.

 

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