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Bébé mort lors de l’accouchement : le rêve brisé de Ranjeet Ram

Il était impatient de tenir son premier enfant dans les bras. C'est anéanti par la souffrance que Ramjeet Ram le pleure aujourd'hui. La naissance de  la petite Prishtee aurait dû être un bonheur pour cet homme de 34 ans, que Le Défi Media a rencontré vendredi 16 avril. L'heureux événement a hélas viré au cauchemar.  

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Ramjeet a perdu sa petite Prishtee dans la soirée du 12 avril 2021. Celle-ci est morte à la naissance à l’hôpital national Sir Seewoosagur Ramgoolam (SSRNH), à Pamplemousses.
 
Ramjeet tente de surmonter cette épreuve. Mais la soudaineté de cette mort et les circonstances l'entourant ne cessent de le hanter. 
Il crie à la négligence médicale. C'est ainsi que, le 14 avril 2021, il a porté plainte au poste de police de Piton. Cela en présence de ses hommes de loi, Mes Sanjeev Teeluckdharry et Anoup Goodary.

Cela passe les mots. « Linn finn grave dan mo latet, lafason monn trouv mo zanfan. Eski li fasil pou enn paran!? Monn bizin get mo zanfan an de : latet enn kote ek lekor lott kote », articule enfin Ramjeet. Nous l'avons rencontré à son domicile, à Mon-Goût.   

Comment un parent peut-il seulement vivre une pareille tragédie ?, s’interroge Ranjeet.  « Moi et mon épouse, Sweta Seeneevassen, 25 ans, nous sommes heureux et nous vivons dans la joie. Cet enfant était notre tout premier et était si attendu  », nous confie-t-il encore avec peine.  Aujourd’hui, le trentenaire dit que la mort de sa petite fille l’a moralement brisé. 

Ranjeet Ram revient encore sur le jour fatidique, ce 12 avril 2021, où il a accompagné au SSRNH son épouse, qui était enceinte de sept mois. Celle-ci, dit-il, aurait dû accoucher « normalement ». 

Mais une fois arrivé, on lui a fait signer un formulaire pour que Sweta subisse une césarienne, explique-t-il, en cherchant encore à maîtriser son émotion. Ramjeet s'interrompt. Devant son état, son père détourne les yeux, en larmes.  

Le but de Ranjeet est que justice soit faite pour la petite Prishtee. Il ne peut se résigner à faire son deuil sans connaître les circonstances dans lesquelles sa fille est décédée. La vérité triomphe toujours, est-il persuadé. « Tou sa ki dan nwar vinn kler », martèle-t-il. 

En attendant, Ramjeeet se repasse sans cesse le fil des événements. Il essaie de comprendre ce qui n'a pas marché. En vain. Il est comme incrédule devant ce sort atroce. «  Qu’est qui n’a pas fonctionné… ? », se répète-t-il. 

Les choses sont arrivées trop brutalement. Il voit encore, en rêve, ce moment si espéré de chérir sa fille. « J’ai apporté ses vêtements. Je voulais la voir, la prendre et la serrer dans mes bras ». Le rêve s’est brisé, et un silence lourd et implacable a pris sa place.  

Ranjeet passe de l'abattement à la révolte. Il dit ne pas être tant en colère que ressentir de la « haine » pour ceux qui ont commis « cette négligence ». « Eski zot leker pa repros zot », lance-t-il. 

À noter que l'autopsie a attribué le décès de la petite Prishtee  à une asphyxie. Le 15 avril 2021, le ministère de la Santé a décidé de référer l'affaire pour enquête sur un cas de négligence médicale alléguée à un Medical Negligence Standing Committee qui sera présidé par Me  Lockraj Nuckchady.  

 

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