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Cédric Béguier : «La Financial Crimes Commission ne doit pas affaiblir les institutions»

Le nouveau Head of Investment Strategy chez Axys estime que la mise en place de la Financial Crimes Commission permettra à Maurice de se conformer aux normes des organisations internationales, en particulier le Groupe d’action financière. Il souligne toutefois la nécessité d’une collaboration étroite avec l’ensemble des politiques, le pouvoir législatif, et le judiciaire. 

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La Financial Crimes Commission (FCC) est au centre des débats à l’Assemblée nationale cette semaine. Comment accueillez-vous sa mise sur pied ? 
La question n’est pas tant de savoir si Maurice doit se doter d’institutions capables de prévenir, d’enquêter et de sanctionner les crimes financiers, mais plutôt de quelle manière. C’est une très bonne chose, surtout après les heures sombres que nous avons connues, en raison de la mise sur liste noire de Maurice. 

La mise en place d’un nouvel organe de contrôle et de régulation répond parfaitement aux engagements que Maurice a pris auprès des institutions internationales, comme le Groupe d’action financière (GAFI). Maurice a besoin d’institutions capables de faire face aux défis qui nous attendent en termes de lutte contre le financement du terrorisme, le trafic de drogue et toutes les autres formes de blanchiment d’argent.

L’avènement et l’utilisation de plus en plus répandue des cryptomonnaies, qui échappent encore aux principaux organes de régulation, ne facilitent pas la tâche. Nous devons montrer à la communauté internationale que la place financière mauricienne est encadrée par des règles strictes et transparentes. 

L’évolution des régulations concernant l’offshore va dans le sens de plus de transparence et de régulation. Nous ne devons pas en être exempts sous peine de perdre de l’attractivité et un grand nombre de FDI, essentiels à notre développement.

Et qu’en est-il de la forme ? 
Sur la forme, c’est sur ce point que l’ensemble des acteurs politiques, aussi bien le régalien que l’opposition en passant par le pouvoir législatif, exécutif et judiciaire, doivent absolument s’entendre et travailler de concert afin de déterminer le bon cadre de la mission du FCC. La nomination du représentant du FCC et de son conseil d’administration devrait faire l’objet de concertations et d’accords multilatéraux afin d’être un organe indépendant qui représente au mieux les intérêts de Maurice

Quels devraient être, selon vous, les rôles principaux de la commission ? 
La FCC ne doit pas affaiblir d’autres institutions déjà en place elles que le National Security Service (NSS) mais au contraire les renforcer. À quoi bon créer une institution qui évince une autre et crée des divisions ? 
La FCC ne doit en aucun cas devenir un couteau suisse empiétant sur le champ d’action des organes de contrôle déjà en place, mais elle doit plutôt combler les lacunes de ces dernières afin d’en tirer le maximum pour le bien et l’intérêt commun. Une guerre des clans et des idéologies ne ferait que ralentir la mise en place d’institutions indispensables au maintien de Maurice comme une place financière de premier plan dans un monde qui évolue très rapidement et qui ne nous attendra pas.

 

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