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Collecte d’ordures à Curepipe: prudence, messieurs les éboueurs !

Le ramassage d’ordures n’est pas une activité sans risques.
Alors que la police de Vacoas enquête sur l’accident qui s’est produit le 11 avril à Allée-Brillant, où un éboueur a perdu la vie, un automobiliste nous a fait parvenir une photo montrant cinq éboueurs s’agrippant dangereusement à un camion poubelle. Cette scène insolite s’est déroulée, dimanche dernier, dans la région de Floréal... Ils accomplissent une tâche essentielle. Les éboueurs des collectivités locales sont des mal-aimés. S’ils aident quotidiennement villes et villages à se débarrasser de leurs ordures, ils sont souvent pointés du doigt pour leur manière de faire ou pour le retard dans la collecte des déchets. Mais qui se soucient de leur rendre hommage pour les tâches ingrates auxquelles ils s’attellent et surtout de leur sécurité ? Le 11 avril dernier, Jean Hérold Orieux, 57 ans, un éboueur de la rue Abbé La Caille, à Curepipe, est décédé, après qu’un camion de voirie s’est renversé. Il était dans la benne et s’est retrouvé coincé sous le véhicule. L’accident avait fait un autre blessé grave. La police de Vacoas a ouvert une enquête pour déterminer les circonstances exactes de cet accident. Alors que l’enquête suit son cours, un automobiliste nous a fait parvenir des clichés. Ils montrent cinq éboueurs s’agrippant (dangereusement) à un camion-benne. Cela s’est passé dimanche dans la région de Floréal sous les yeux médusés des passants. Ce véhicule appartient à une entreprise chargée de la collecte des déchets dans cette région de l’ile. « C’est inacceptable ! Ces éboueurs risquent leur vie. Ce n’est pas un spectacle normal », lâche cet habitant de Floréal.

Rester vigilant

Le Défi Quotidien a approché un éboueur pour en savoir plus sur les conditions dans lesquelles il exerce son métier. Sous couvert de l’anonymat, ce dernier explique que « la collecte unilatérale constitue la méthode la plus sécurisée pour ramasser les ordures ménagères ». Le camion, raconte-t-il, circule sur un côté de la chaussée, puis revient dans le sens inverse. Ce qui évite à ses collègues de traverser la rue. « Si l’aide-éboueur se trouve à l’arrière du camion à ordures qui recule, hors du champ de vision du conducteur et de l’aide-éboueur-signaleur, il risque d’être écrasé mortellement par le camion. Si l’aide-éboueur demeure sur le marchepied, bien qu’il soit interdit de s’y trouver lors d’une manœuvre de recul, il peut tomber au sol et être écrasé sous les roues du camion. » Quant à la manière de transporter les éboueurs accrochés à un camion à benne, il nous revient que « c’est une pratique normale ». Sauf que les éboueurs doivent être extrêmement vigilants. Sur la route, ils veillent à éviter piétons, vélos ou véhicules qui passent à proximité du camion. Le Défi Quotidien s’est tourné vers la compagnie chargée du ramassage d’ordures sur cette photo, histoire d’en savoir un peu plus sur l’organisation de ses activités. Une personne nous a répondu que nul n’est autorisé à parler à la presse sans la permission du directeur. Ce dernier était toujours pris dans une réunion. Quant aux autres responsables, ils se refusent à tout commentaire. La sécurité des éboueurs reste-t-elle un sujet tabou ?
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