Economie

Commerce régional: Le marché sud-africain à risque face à un rand chancelant

Le rand a perdu 15,3% face à la roupie
Le rand, monnaie sud-africaine, est en chute libre. Et ce sont les exportations mauriciennes vers le pays de Nelson Mandela qui seraient à risque selon Star Knitwear et Ciel Textile, deux fournisseurs majeurs en matière d’habillement. Sur les six derniers mois, le rand s’est déprécié de 15,3 % vis-à-vis de la roupie. À mardi 6 octobre, un rand équivalait à  Rs 2,549 contre Rs 3,003 le 6 avril dernier, selon les données de la Banque de Maurice. Cette dépréciation est tributaire d’une chute du rand face au billet vert. [blockquote]« Nos exportations vers l’Afrique du Sud sont libellées en dollars. Avec un affaiblissement du rand par rapport au dollar, les acheteurs sont affectés au change. De fait, cette situation pourrait avoir un impact sur nos marges. Car l’acheteur pourrait demander au fournisseur un meilleur prix », affirme Ahmad Parkar, Chief Executive Officer de Star Knitwear, groupe exportant 40 % de sa production vers l’Afrique du Sud.[/blockquote]

Rs 2,97 milliards d’exportations

La direction de Ciel Textile, dans une certaine mesure, affiche les mêmes appréhensions. Dans son bilan financier couvrant l’année financière se terminant le 30 juin, le groupe affirme que les conditions prévalant dans le marché restent difficiles. La volatilité du taux de change est un souci, explique le groupe. L’Afrique du Sud est le premier marché régional de Maurice, en termes d’exportations. Au premier semestre de cette année, la valeur des exportations a été de Rs 2,97 milliards, affirme Statistics Mauritius dans un document en date du 28 août. Au mois de juillet, les recettes provenant de ce pays ont atteint Rs 741 millions, contre Rs 441 millions pour la période correspondante en 2014. Deuxième économie du continent, premier producteur de platine au monde et septième exportateur de charbon, l’Afrique du Sud est frappé de plein fouet par la chute drastique dans les cours des commodités. Le pays fait face à un niveau de chômage élevé, soit 25 %. En dépit d’un contexte économique difficile, les puissantes centrales syndicales continuent avec une demande de hausse salariale élevée. Le National Union of Mineworkers, premier syndicat du pays, cherche une majoration de salaires allant jusqu’à 13 % dans l’industrie du charbon. Les compagnies minières étant disposées à accorder une hausse ne dépassant pas 8,5 %, les employés sont entrés en grève. En dépit de ces vents contraires, Maurice a de belles cartes à jouer. Le pays, en tant que membre de blocs commerciaux tels que la Southern African Development Community et le Common Market for Eastern and Southern African, dispose d’un accès préférentiel vers l’Afrique du Sud. Comparés aux producteurs asiatiques, les produits mauriciens sont exemptés d’une taxe douanière de 45 %. De plus, la productivité sud-africaine dans l’industrie du textile ne plaide guère en sa faveur. « Certes, c’est un souci. Mais ce n’est pas catastrophique pour l’instant », résume Ahmad Parkar. Les produits textiles mauriciens trouvent place dans une multitude de chaînes de magasins dédiés à l’habillement. Star Knitwear est fournisseur de Mr Price et d’Edgars. Ciel Textile fabrique pour Woolworths.
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