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Commerce sur la voie publique - Marchands ambulants: après la tempête, l’accalmie

Après une semaine houleuse, c’est l’accalmie dans la capitale. Surtout après la décision de reloger temporairement les marchands ambulants sur trois sites de Port-Louis, pour « des raisons humanitaires ». Même les colporteurs qui ont pour habitude de d’installer à la foire de la rue Magon ont pu trouver une place où opérer durant la période de fin d’année. Après plusieurs années, les principales artères de la capitale, notamment les rues John Kennedy et Farquhar ne sont plus pris d’assaut par des marchands ambulants. Des barrages et des cordons de sécurité ont été installés pour les empêcher de s’installer dans les zones décrétées interdites par un jugement de la Cour suprême. Des policiers, y compris ceux de la Special Support Unit, continuent à être présents dans les rues de la capitale, n’hésitant pas à saisir les marchandises de ceux qui ne respectent les consignes du ministère des Collectivités locales et de la mairie. En effet, le ministère en consultations avec la mairie, a pu dégager un arrangement temporaire. Il a ainsi été décidé de laisser les marchands ambulants opérer sur deux sites, à savoir à Trou-Fanfaron et à la rue Decaen. Un autre site a été trouvé, notamment à la rue Révérend Lebrun, près du Paille-en-queue Building. Ces arrangements ont été relativement bien accueillis par les marchands ambulants. Benoît Paul, qui opérait à la rue John Kennedy, est satisfait de pouvoir s’installer près du bâtiment d’Air Mauritius. Les derniers jours ont été un vrai calvaire pour lui. « Nous sommes de ces personnes qui travaillent le matin pour manger le soir. Il faut comprendre que nous essayons juste de gagner notre vie », déclare-t-il. Même son de cloche de Begum. Cette dernière avance qu’elle a contracté des dettes pour s’approvisionner en prévision de ses activités de fin d’année. « Nous nous sommes endettés pour acheter des marchandises pour cette période. Il faut qu’on puisse pouvoir les vendre », précise-t-elle. Koraisha Jhummunm, elle, déplore la présence des marchands « saisonniers ». Elle affirme que ce relogement temporaire ne lui sied pas. Elle allègue avoir perdu une partie de sa clientèle en raison de ce changement de lieu. « Le gouvernement n’a pas tenu sa promesse. On nous a utilisés », fustige cette dernière. Parvez Parmessur désapprouve également cette solution temporaire. Tout en concédant que le gouvernement a fait un geste humanitaire, il trouve que les saisonniers ont été privilégiés au détriment des marchands réguliers. « Ce sont les saisonniers qui ont eu une place à notre détriment, alors que nous nous avons un badge de la mairie », affirme notre interlocuteur.

Accalmie

Si la rue Révérend Lebrun est la plus prisée des sites, du côté du Decaen, il n’y a aucun marchand ambulant. Hyder Raman, le président de la Street Vendors’ Association, explique que la plupart des marchands ambulants sont satisfaits d’avoir pu être casés. « C’est l’accalmie », lance-t-il. à Trou-Fanfaron, ce sont quelques marchands ambulants et une grande majorité de colporteurs de la foire de la rue Magon qui y opèrent. Reyad Rujbally, qui participe depuis plusieurs années à cette foire de Plaine-Verte, avance que ce nouvel arrangement les aide, tant soit peu, à écouler leurs produits. Cependant, il est d’avis qu’il est grand temps que le gouvernement vienne de l’avant avec un projet de relogement permanent. Du côté du ministère des Collectivités locales, on souligne que les marchands ambulants pourront opérer à la rue Révérend Lebrun jusqu’au 31 décembre. Ils devront ensuite s’installer  à Trou-Fanfaron et à Decaen jusqu’à ce qu’ils soient définitivement casés. Au cas contraire, ils risquent d’être sanctionnés, précise notre source.  

Menace d’une grève de la faim

Si à Port-Louis et à Quatre-Bornes, le calme est revenu après la grogne des marchands ambulants, c’est désormais à Rose-Hill que la tension est montée. Des colporteurs  sont en colère. Regroupés devant la municipalité, mardi, ils réclamaient la permission de pouvoir opérer durant la période de fêtes. Le maire, Ken Fat Fong Suk Moon, plus connu comme Ken Fong, campe sur sa position. Une rencontre est prévue ce mercredi matin avec des représentants de la police. Si une solution n’est pas trouvée, une grève de la faim par des marchands ambulants n’est pas à écarter. La tension était palpable, mardi, à la mairie de Beau-Bassin/Rose-Hill, où les marchands ambulants ont eu une rencontre avec le maire, Ken Fong. Ils demandent l’autorisation de pouvoir opérer dans certaines rues de Rose-Hill. « Chaque année, on peut opérer, sauf cette année. On refuse de nous donner la permission. Nous sommes même disposés à payer un loyer », lance Abdallah Delbar, l’un des marchands ambulants. Selon notre interlocuteur, plusieurs de ces marchands se sont endettés pour acheter des marchandises pour être écoulées durant cette période. Il dénonce les policiers qui les empêchent de travailler et saisissent leurs produits. « Dans toutes les villes, on a pu trouver une solution pour les marchands ambulants, sauf ici. C’est injuste », fustige Abdallah Delbar. Du côté de la mairie, Ken Fong campe sur sa décision de ne pas les laisser opérer. « Il y a un jugement de la Cour interdisant les marchands ambulants. Il faut le respecter », lance ce dernier. Pour essayer de trouver une solution, ces quelque 40 marchands ambulants ont aujourd’hui une rencontre à 10 heures  avec les policiers. « Nous allons attendre cette rencontre pour décider de la marche à suivre. Si rien n’est fait, une grève de la faim n’est pas à écarter »,  affirme Abdallah Delbar.

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