Live News

Concurrence régionale : les défis du port de Port-Louis pour optimiser sa productivité

L’investissement dans des infrastructures plus efficaces, notamment, peut contribuer à renforcer la compétitivité du port sur la scène mondiale.

L’optimisation de la productivité portuaire est un défi complexe. Au niveau de la direction de la CHCL, on avance qu’un plan de restructuration est en cours. La PLMEA réclame un « corporate plan » afin de reformer le secteur.

Publicité

Le port de Port-Louis traverse actuellement une période difficile en termes de productivité. Une situation nécessitant une révision profonde de son fonctionnement. Or, au sein de la Port-Louis Maritime Employees Association (PLMEA), on doute des compétences à la tête de la Cargo Handling Corporation Ltd (CHCL).

« Pour accroître la productivité dans le port, il est impératif de placer des personnes compétentes à la direction de l’organisme. L’actuel président du conseil d’administration, Menon Munien, qui excelle dans le domaine éducatif, n’a malheureusement aucune connaissance dans la gestion portuaire. J’assume mes propos. La situation est critique. Il est irresponsable de nommer une personne de ce genre », martèle Gérard Bertrand, négociateur auprès de la PLMEA.

Le port de Port-Louis est-il à la hauteur des attentes et de la demande des agences maritimes ? C’est la question que se pose Afzal Delbar, président de la Customs House Brokers Association. « Il fut un temps où Port-Louis était qualifié de ‘star and key of the Indian Ocean’ en raison de sa performance, mais tel n’est plus le cas. Aujourd’hui, nous constatons avec désolation que des bateaux stationnent en dehors de la rade. » 

La concurrence fait rage dans l’océan Indien, et certaines agences ont recours à d’autres ports, comme celui de Djibouti, entre autres, fait-il remarquer. « Port-Louis est très bien équipé. Mais il n’y a ni Port Master, ni directeur général, ni directeur général adjoint. Le problème est purement politique », affirme-t-il.

Justement, quel devrait être le profil du directeur général de la CHCL ? « Il doit avoir une grande expérience dans le domaine portuaire, de la manutention et dans l’administration. De plus, il ne faut pas qu’il y ait de nominations politiques, il ne faut pas non plus qu’il y ait une quelconque ingérence politique. Et en dernier lieu, il ne faut pas qu’il y ait des personnes qui bénéficient d’une protection politique au sein de la CHCL », tonne Gerard Bertrand. 

Toujours est-il qu’un bon nombre d’agences maritimes seraient au courant de ce qui se passe à Port-Louis, fait comprendre Afzal Delbar. Cette situation, estime-t-il, pourrait être à l’origine d’une réticence de leur part, d’autant qu’il existe de nombreux ports très performants tels que celui de Toamasina, Maputo, et Durban. « Le mieux serait de développer des stratégies afin d’attirer les agences maritimes. Il faut donner une certaine garantie aux opérateurs portuaires », propose-t-il. 

Comment favoriser la productivité du port ? Il est impératif d’introduire une réforme portuaire, insiste Gerard Bertrand. Un « corporate plan », précise-t-il, est plus que nécessaire à ce stade. Il rappelle que le dernier date de 1997. 

De plus, avance Gerard Bertrand, une restructuration du « Multipurpose terminal » de Port-Louis s’impose. Il propose également de reconditionner le quai afin d’accueillir des grues mobiles dernier cri et ainsi être en mesure de manipuler le maximum de conteneurs possible lors du transbordement. « Cette mesure incitera beaucoup d’agences maritimes à solliciter Maurice pour le transbordement », affirme-t-il. 
Autre proposition du négociateur auprès de la PLMEA : augmenter le nombre de portiques et de « rubber tyred gantry crane » (RTG) sur le Mauritius Container Terminal.

La CHCL mise sur de nouveaux équipements

Sollicité pour une déclaration, Menon Munien, le président du conseil d’administration, explique que la CHCL envisage d’investir dans « l’acquisition ou la location de nouveaux équipements lourds pour accompagner l’augmentation des volumes à Port-Louis ». Le but : garantir une capacité suffisante pour faire face aux demandes saisonnières et aux futurs développements du port.

« Nous sommes en train de revoir notre stratégie de gestion du parc à conteneurs pour fluidifier le flux de transbordement et faciliter la manutention. Cela comprend la mise en place de processus efficaces pour une meilleure performance opérationnelle. Nous mettrons l’accent sur la formation continue de notre personnel pour développer leurs compétences et les maintenir au fait des dernières technologies et meilleures pratiques dans le secteur portuaire », indique Menon Munien. 

 La CHCL, dit-il, travaille en collaboration avec ses partenaires, y compris les autorités portuaires, les armateurs et les organismes gouvernementaux, pour mettre en œuvre « des solutions coordonnées et intégrées ». Ces initiatives, affirme-t-il, contribueront à augmenter la capacité du port et « à répondre de manière proactive aux besoins croissants de notre communauté et de nos partenaires commerciaux ». Et d’insister : « Nous restons déterminés à faire de Port-Louis un port de classe mondiale, capable de soutenir le commerce et la prospérité économique de Maurice. »

 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !