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Engouement pour le sérum Janssen : entre espoir et impatience dans les centres de vaccination

La Plaine-Verte vaccination centre est envahie par une foule impatiente.
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Les 11 centres de vaccination sont pris d’assaut depuis lundi. La situation sanitaire et la fiabilité du vaccin Johnson and Johnson provoquent un afflux de gens devant l’entrée. Certains n’hésitent pas à parcourir plusieurs kilomètres dans l’espoir de se faire inoculer. 

Pendant que certains expriment leur colère, exaspération et déception, d’autres font preuve de patience. Depuis six heures, nombreux se sont rendus dans les centres de vaccination, dans l’espoir de se faire injecter. La majeure partie d’entre eux viennent pour leur première dose. Ce qui les pousse à venir, c’est le nombre de malades et de décès dans le pays. Parmi ceux qui attendent, la tension et la peur sont palpables. 

Au Plaza, à Rose-Hill, nous rencontrons Cynzia François. La quinquagénaire est une habitante de Saint-Pierre. Son parcours du combattant a débuté tôt le mardi 23 novembre. Elle est sortie de chez elle vers neuf heures pour se rendre au centre de vaccination de la localité. « Je dois faire ma première dose », avance Cynzia François. Ce qui la motive, c’est le nombre de décès qu’elle prend connaissance à travers la presse. Elle ne veut surtout pas être parmi les victimes, indique-t-elle. Toutefois, vers 9h30, le centre de Saint-Pierre était déjà bondé. 

Sans être vraiment renseignée, Cynzia François s’est rendue à Réduit, en autobus. Là, on lui fait comprendre que ce centre n’administre que le vaccin Pfizer aux adolescents. 

Vers midi, elle prend un autre bus pour se rendre au Plaza. Malgré la foule, elle a préféré attendre. Or, vers 14 heures, des policiers l’informent que le centre compte déjà 600 personnes et l’avisent de revenir ce mercredi. « Me mo finn sanz de bis pou vinn isi, pa enkor manze nanye… Mo pe al dan sant Coromandel », explique la quinquagénaire. Mais il était déjà 14h30, et les centres ferment à 15 heures. Nous le lui avons fait comprendre, mais elle a décidé de tenter le coup quand même. « Bizin fer vaksin pli vit ki kapav », affirme la frêle dame. 

Cynzia François ne jette pas l’éponge au centre de vaccination de Plaza. Elle reviendra ce mercredi s’il le faut.
Cynzia François ne jette pas l’éponge au centre de vaccination de Plaza. Elle reviendra ce mercredi s’il le faut.

Pendant qu’elle nous parle, un jeune homme, qui a pris un congé pour recevoir sa ‘booster dose’ rentre chez lui, en colère. « Mo finn pran konze pe atann depi 10 er, asterla pe dir ki pa pou kapav, vini demin », fulmine le jeune homme, qui n’hésite pas à proférer des jurons en se dirigeant vers sa voiture.  

Comme lui, ils sont des milliers de gens à avoir fait le déplacement. À Plainte-Verte, Jean, un habitant de Baie-du-Tombeau, est venu avec son épouse, sa belle-mère, sa belle-sœur et sa voisine. « Li pa posib, nou pe atann depi wit er. Finn ariv trez er nou enkor pe atann. Finn donn nou tiket dir si pa ressi, revini demin pou pass en priorite », maugrée Jean. Il déplore le fait que le ministère de la Santé ait intégré l’administration de la première dose et celle de la dose de rappel dans le même centre. Selon l’habitant de Baie-du-Tombeau, c’est cela qui provoque des attroupements.  

Au centre Stade Anjalay, Vijay Cahokoory fait part que c’est l’émission de Radio Plus qui l’a convaincu de venir. En effet, les témoignages de certains rescapés de la Covid-19 ont été diffusés dimanche lors de ce programme. 

Au centre Swami Vivekananda International Convention Centre, Mungrah, un habitant de Beau-Bassin dénonce qu’il n’y a pas de communication claire. « Ils disent qu’il y aura 800 doses de disponible. Mais une fois que les tickets ont été distribués, personne ne dit plus rien. Un ami à moi a été refoulé hier et il est revenu mardi », s’insurge le sexagénaire.  Reaz Ackbar est arrivé au SVICC vers 7h45. À la mi-journée, il attendait toujours son tour. « Je suis épuisé et je viens pour ma troisième dose », soupire-t-il. 

Cependant, la confusion et la colère étaient aussi d’actualité dans les hôpitaux. Pourtant, ceux-ci n’administrent que le vaccin Pfizer aux membres du personnel de la santé ou ceux qui ont une condition de santé dite « à risque ». Toutefois, le ministère de la Santé a enregistré des tentatives de fraude de la part des membres du public.  

 

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