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Environnement : protestations contre un projet de transformation de graphite

Le graphite est utilisé comme composant actif dans la fabrication de batteries électriques pour voitures.

Non à l’usine de transformation de graphite pour être utilisé comme composante pour des batteries électriques alimentant, entre autres, des voitures électriques. L’ONG Platform Moris Lanvironnman s’érige vivement contre ce projet de NextSource Materials Inc. (NSM) Ltd à Mer Rouge.

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Cette dernière, qui est une entreprise canadienne, a fait une demande pour un permis EIA (Environment Impact Assessment) auprès du ministère de l’Environnement en mars dernier. NSM propose d’importer une partie du graphite de la mine de la société basée à Madagascar pour être transformé en 3 600 tonnes par an de graphite pour batteries. NSM a l’intention d’étendre sa capacité à 14 400 tonnes par an de manière progressive au-delà de 2024. Cette matière transformée sera ensuite exportée vers des fabricants mondiaux de batteries. Le site proposé pour ce projet de purification du graphite est situé à Mer Rouge dans la zone franche.

Or, pour Platform Moris Lanvironnman, ce projet comporte un danger énorme pour le pays. L’organisation a donc logé une protestation auprès du ministère de l’Environnement dans l’espoir que celui-ci rejette la demande.

« Nous soutenons que le rapport EIA ne respecte pas l’ensemble de la législation environnementale pertinente, car le document est gravement déficient, n’est pas une déclaration vraie et équitable », indique Platform Moris Lanvironnment. Celle-ci estime que plusieurs articles de l’Environment Protection Act sont violés.

Elle note des carences, dont « un manque d’informations qui permettraient une évaluation qualitative et quantitative véritable des impacts et cela remet donc sérieusement en question la suffisance/validité de plusieurs des mesures d’atténuation proposées ». Elle est aussi d’avis qu’il y a, de la part du promoteur, « une évaluation médiocre ou inexistante des impacts ».

L’ONG dénonce que NSM indique dans son rapport de demande d’EIA qu’elle ne juge pas pertinent de tenir une consultation publique pour son projet, car la zone où elle compte implanter son usine est industrielle. « Au-delà du mépris flagrant pour les habitants de la zone résidentielle de Roche Bois et les locataires actuels du complexe Mauritius Freeport Development (MFD), où NSM compte monter son projet, c’est un exemple d’incohérence dans le rapport EIA. Il n’est pas mentionné dans ce document si le promoteur a informé les locataires de la zone MFD qu’il y aura des matériaux classés comme dangereux et/ou des produits chimiques dangereux stockés sur place et traités ».

Et d’ajouter que « l’absence de consultation publique viole la reconnaissance légale de chaque citoyen mauricien et résident en tant que gardiens de l’environnement ».

Il est aussi déploré que le promoteur n’aurait pas adopté une approche basée sur les risques pour la protection de la biodiversité et des ressources naturelles. À noter que l’estuaire de Terre-Rouge, qui est une zone protégée à cause de son importance environnementale, se trouve à 344 mètres du site choisi par NSM pour son unité de transformation et production. 

Pour l’ONG, ceci « démontre cette légèreté insupportable dans les évaluations environnementales et des risques pour la biodiversité d’importance internationale abritée dans l’Estuaire de Terre-Rouge ».

L’ONG note une absence de disposition pour les déversements chimiques et des garanties insuffisantes pour traiter les matières nocives à l’environnement et l’homme dans le dossier de NSM.

 

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