Face à un manque de bras : Maurice ouvre ses portes à la main-d’œuvre africaine

Maurice envisage de recruter des artisans africains. Des protocoles d’accord en ce sens sont en passe d’être finalisés et des dossiers ont déjà été déposés au Prime Minister’s Office. Sollicité par Le Défi Quotidien mercredi soir, le ministre du Travail a déclaré que « le but est de diversifier la main-d’œuvre étrangère travaillant dans le pays ».

Les Bangladais, Indiens, Sri Lankais, ou encore Népalais « ne seraient plus intéressés » à travailler à Maurice. Raison : l’amélioration du niveau de vie dans leurs pays respectifs. Pour éviter tout manque de main-d’œuvre, le gouvernement a décidé d’approcher des artisans africains. Des fonctionnaires du ministère du Travail et de l’Emploi expliquent que ces derniers seraient disposés à travailler comme ouvriers à Maurice, et ce dans divers secteurs.

« Le continent africain est en plein essor. Mais il y a de nombreux pays qui sont confrontés à un taux de chômage croissant. Maurice est un vaste chantier. Il y a beaucoup de petites et moyennes entreprises qui ont exprimé leur intention d’embaucher des ouvriers africains. On doit donner la possibilité à ces derniers de partager leurs connaissances avec nous », explique un cadre du ministère.

Selon des recoupements, le recrutement de la main-d’œuvre africaine devrait débuter dans le courant de l’année prochaine. L’exercice se fera entre les entreprises de placement et les firmes locales. Il est difficile à ce stade de chiffrer le nombre d’artisans africains qui seront recrutés dans un premier temps. Mais un comité rattaché à la Southern African Development Community prépare déjà une liste de pays qui seront recommandés au gouvernement mauricien.

Soodesh Callichurn, ministre du Travail et de l’Emploi, se dit en faveur de la diversification dans le recrutement de la main-d’œuvre étrangère. Il souligne que les secteurs qui en ont besoin sont la construction, le textile et l’industrie florale. Selon lui, le secteur horticole se développe rapidement à Maurice. Il rappelle que certaines entreprises étrangères spécialisées en maniement des fleurs ont recours à la main-d’œuvre kenyane du fait que le Kenya est le plus grand producteur de roses au monde.

Une ligne de communication a déjà été établie au niveau du ministère du Travail et de l’Emploi concernant le recrutement des ouvriers africains. Pour rappel, le plus grand nombre d’ouvriers étrangers actuellement à Maurice vient du Bangladesh. Il y a ensuite les Indiens, les Malgaches, les Chinois, les Sri Lankais et les Népalais.