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Good Governance and Integrity Reporting Bill - Bérenger: «On ne votera pas, sauf si…»

Le leader du MMM annonce que ce parti ne votera pas le Good Governance and Integrity Bill. À moins que le gouvernement accepte d’amender certains points qui éviteraient tout abus de pouvoir. Si le Mouvement militant mauricien (MMM) est, selon son leader Paul Bérenger, « d’accord qu’il y ait une loi pour réprimer l’enrichissement illicite », il n’approuve ni le Good Governance and Integrity Reporting Bill, ni l’amendement à la Constitution permettant la confiscation de biens sans passer par une Cour de justice. « Il y a un risque de persécution politique énorme », avance le leader mauve. Paul Bérenger, entouré des autres dirigeants de son parti, jeudi, lors d’une conférence de presse au restaurant Opium, Réduit, estime qu’avec ce texte de loi, [blockquote]« tout le monde se sent menacé, et pas uniquement les trafiquants de drogue et autres corrompus. Même les marchands du bazar et ceux donnant des leçons particulières se sentent menacés. »[/blockquote] Paul Bérenger veut donc que le texte de loi soit tout bonnement retiré. De toute façon, « nous n’allons pas voter cette loi » qui demande une majorité de trois-quarts des députés du Parlement pour pouvoir être approuvée. À noter que l’Alliance lepep compte 51 députés, si on exclut les deux députés rodriguais, et qu’il lui manque une voix pour avoir cette majorité.

« Burden of proof »

Le MMM laisse cependant une porte ouverte. Si des amendements sont apportés, « le MMM est même prêt à collaborer, car nous n’allons pas prendre une position fanatique ou personnelle », précise Paul Bérenger. En fait, cinq points gênent les mauves. Le premier est que le « burden of proof » (charge de la preuve) incombe au suspect. C’est à lui de prouver qu’il a pu obtenir ses biens de manière légale. Cet amendement à la Constitution« est très dangereux », car elle touche au droit à la propriété privée. « L’article 8(4) de la Constitution stipule qu’on peut confisquer un bien sous certaines conditions, mais il faut une loi l’autorisant et cette loi doit être ‘reasonably justifiable in a democratic society’. Tel n’est pas le cas avec cet amendement », avance Paul Bérenger. Le Good Governance and Integrity Reporting Bill crée une Integrity Reporting Services Agency « qui peut exiger de n’importe qui n’importe quel renseignement sans avancer de justification pour le faire. Une personne risque un an de prison s’il n’obtempère pas. Nous ne sommes pas d’accord du tout avec ça », fait ressortir le leader des mauves. Le directeur de cette institution sera nommé par le ministre de la Bonne gouvernance avec l’approbation du Premier ministre. Un autre faux-pas aux yeux du MMM. Paul Bérenger veut que ce soit la Judicial & Legal Service Commission qui nomme le directeur et que le gouvernement « corrige le pouvoir abusif et inacceptable » qui est donné à ce dernier. Une autre institution devrait voir le jour : l’Integrity Reporting Board qui analysera le rapport de l’Integrity Reporting Services Agency et décidera de la marche à suivre. Le texte de loi stipule qu’il sera présidé par un juge du Commonwealth à la retraite nommé par le Premier ministre. Paul Bérenger propose que la nomination se fasse par le président de la République en consultation avec le Premier ministre et le leader de l’opposition. Le MMM aurait préféré que des amendements soient apportés à laMauritius Revenue Act, à la Prevention of Corruption Act et à l’Assets Recovery Act pour donner davantage de pouvoirs aux institutions déjà existantes, plutôt que cette nouvelle loi. Paul Bérenger insiste sur une Declaration of Assets Act et une loi sur le financement politique, car « c’est cela la source de la corruption politique.» Toujours dans le contexte du combat contre la fraude et la corruption, le gouvernement propose des amendements à l’Asset Recovery Act. Ils font provision pour passer l’Asset Recovery Unit, qui est actuellement sous la tutelle du Directeur des poursuites publiques, sous celle de la Financial Intelligence Unit (FIU). « C’est extrêmement dangereux », juge le leader de l’opposition, car la FIU n’est pas de son point de vue, un organisme indépendant.
 

À l’heure des questions

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/div> Roshi Bhadain a invité Reza Uteem à débattre du projet de loi. L’invitation sera-t-elle acceptée ? Bhadain est un farceur ! Les débats à la MBC sont bidons et nous ne sommes pas intéressés à avoir affaire à Bhadain. Il y a un Premier ministre qui apporte des amendements constitutionnels et tout un gouvernement. Nous avons affaire au gouvernement, pas à Bhadain. Allez-vous demander le retrait de la loi ? Évidemment ! Nous n’avons même pas besoin de voter contre, ils ont besoin de trois-quarts. La meilleure chose à faire, c’est de retirer la loi. Il est encore temps d’avoir des débats approfondis avant de présenter la loi en deuxième lecture. Tout le monde au MMM adopte-t-il la même position ? Sur une loi aussi compliquée, il peut toujours y avoir des nuances. Mais ce que je vous ai exposé, c’est la position du MMM. Vous dites ne pas être d’accord avec la rétroactivité de la loi. Pourquoi ? On ne criminalise pas le délit, mais on regarde quand même dans le rétroviseur. La saisie de biens est bel et bien une punition, même si elle ne l’est pas au criminel. Ce n’est pas sain de créer des punitions avec effet rétroactif. Avez-vous pu établir si une telle loi existe dans d’autres pays ? L’Australie a criminalisé l’enrichissement illicite, mais c’est un processus continu. Les débats se poursuivent. Il n’y a pas de loi établie que nous pouvons copier. Vous dites que le projet ne fait pas l’unanimité. Espérez-vous que le gouvernement n’obtienne pas la majorité requise ? Nous comptons sur le fait que tout le monde prenne ses responsabilités. Nous n’adoptons pas une position de fanatiques. Nous sommes ‘cool-headed’ et il n’y a pas de position partisane. Nous faisons nos propositions et chacun doit assumer ses responsabilités. Cette loi prendra effet le 1er janvier. Est-ce trop précipité ? C’est ce que vous dites, mais elle doit d’abord être votée. On verra bien. C’est ce qui est inscrit dans la loi… Il faudra approuver l’amendement constitutionnel d’abord. La loi devient caduque s’il n’y a pas d’amendement constitutionnel.
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