Débat

Homicide volontaire sur un fœtus : faut-il avoir des peines plus sévères ?

Satyajit Boolell Me Satyajit Boolell estime que les conditions socio-économiques de l’époque ont façonné l’évolution de la Constitution à Maurice.

Une loi pour durcir les peines contre les auteurs de foeticides. C’est ce que préconise Aji Drammeh, stagiaire au Bureau du Directeur des poursuites publiques, dans un article publié dans le Newsletter de la livraison d’avril 2018.

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Aji Drammeh, stagiaire au Bureau du Directeur des poursuites publiques, souligne, dans le Newsletter du DPP du mois d’avril 2018, que Maurice dispose d’une loi, autorisant l’interruption volontaire de la grossesse. Par contre, elle affirme que l’article 235 du Code pénal mauricien ne traite pas l’avortement lié à la violence comme un crime à l’égard du fœtus.

La stagiaire explique que d’autres juridictions ont innové et adopté des peines plus sévères contre ceux commettant des foeticides. Aji Drammeh cite, en exemple, l’État de Louisiane aux États-Unis, où la loi prévoit une peine pouvant aller jusqu’à 15 ans de prison. Un autre État américain, la Géorgie, a, selon elle, prévu une peine d’emprisonnement à vie, si une personne est reconnue coupable d’homicide volontaire sur un fœtus. Aji Drammeh cite également la Child Destruction Act de Hongkong, où le législateur a assimilé le foeticide à un meurtre (manslaughter) dans certains cas.

« De plus en plus de pays à travers le monde reconnaissent, aujourd’hui, les droits d’un fœtus en adoptant des peines sévères contre ceux qui commettent des foeticides. Je pense qu’un enfant à naître a des droits et doit être considéré comme une victime au même titre que sa mère lorsque celle-ci subisse une quelconque forme de violence », affirme Aji Drammeh.

Le développement constitutionnel n’opère pas dans le vide

Le Newsletter contient également un article sur le développement de la Constitution à Maurice et portant la signature de Me Satyajit Boolell, Senior Counsel et DPP. Mention y est faite à l’exposition organisée par le Bureau de l’Attorney General, le vendredi 4 mai, à l’Aapravasi Ghat, à Port-Louis retraçant l’histoire constitutionnelle à Maurice.

Et d’estimer que le développement constitutionnel n’opère pas dans le vide, mais il est façonné par les conditions socio-économiques qui ont marqué l’histoire d’un pays. « Notre héritage constitutionnel a été grandement influencé par l’histoire de la canne à sucre, l’abolition de l’esclavage, l’arrivée des travailleurs engagés indiens et le suffrage universel », explique Me Satyajit Boolell.

 

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