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Il tombe du 7e étage d’un bâtiment à Ébène : la chute d’Aurélien, 18 ans, plonge sa famille dans une profonde douleur

Sabrina, la mère d'Aurélien.

La famille L’Ingénu, à Cité Mangalkhan, Floréal, est plongée dans une immense tristesse. Un des leurs lutte entre la vie et la mort dans une clinique privée. Il s’agit du jeune Aurélien, 18 ans, qui a fait une chute du 7e étage d’un bâtiment, à Ébène. Si à ce jour, la facture de la clinique s’élève à Rs 900 000, cependant, les frais sont estimés à Rs 2 millions. Trouver de l’argent pour payer les frais hospitaliers est un très gros souci pour cette famille.

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Depuis le jour fatidique de l’accident de son fils Aurélien, Sabrina, 40 ans, n’arrive plus à fermer l’œil de la nuit. État qui l’amène à souffrir moralement et physiquement. « Ce jeudi 24 février lorsqu’on a relevé mon fils et qu’on l’a transporté une clinique privée, les médecins nous ont dit que déjà d’être encore en vie en tombant de cette hauteur est une réelle chance. Si nous sommes soulagés qu’Aurélien soit encore en vie, néanmoins l’incertitude nous ronge. Va-t-il pouvoir remarcher un jour ? Mon Dieu, mon fils n’a que 18 ans… », pleure chaudement cette mère.

Sabrina nous confie que le rapport médical d'une clinique privée fait mention de multiples blessures graves. Noah, 17 ans, le petit frère d’Aurélien, ajoute que « le plus grave, c’est qu’Aurélien a été touché à la colonne vertébrale. Plusieurs de ses côtes sont fracturées. Il a aussi été touché au foie, à la cheville, au passage urinaire et à l’épaule droite ». Aurélien a aussi un deuxième frère, le benjamin de la famille, qui n’a que 13 ans. Julio fréquente le SSS College de Floréal. Il est tout aussi inquiet pour son frère aîné.

Bien que Sabrina essaie de présenter une facette courageuse, l’on sent bien qu’elle est brisée de l’intérieur. Cette mère de trois fils n’avait jamais pensé que son aîné subirait un tel malheur. Sa crainte est que l’avenir d’Aurélien soit brisé. Elle raconte que son fils avait décidé d’interrompre ses études pour prendre des cours de mécanique, car il ne sentait pas doué pour le côté académique. Par la suite, ajoute-t-elle, il a décidé d’épauler son père qui est menuisier. « Mon époux Dario a déjà son propre atelier. À 16 ans, Aurélien a voulu suivre les pas de son père. Ainsi, il est devenu sa main-droite », raconte la maman éplorée.

Pour Dario, 52 ans, c’est l’histoire qui se répète. Il y a environ huit ans, il était aussi tombé du 1er étage de sa maison alors qu’il y travaillait. Lui aussi avait été touché à la colonne vertébrale. Plus tard, il devait être victime d’une autre chute. Sa jambe gauche a été opérée et des vis y ont été posés.

Son rêve : cap sur La Réunion

Quel genre de fils est Aurélien ? Sabrina répond que « c’est un garçon qui est passionné par son métier. Il a des amis comme tous les garçons de son âge, mais il n’aime pas trop sortir. Il préfère être à la maison. Il est un garçon plutôt tranquille, toujours prêt à rendre service. Il aime bien bricoler. Comme sa passion se penche aussi pour la mécanique, son rêve était de lui offrir une moto », précise sa mère Sabrina. Cette dernière ajoute qu’Aurélien lui avait exprimé son souhait d’aller rejoindre sa grand-mère à l’île de La Réunion et de s’établir dans l’île sœur.

Facture de la clinique: Gros casse-tête pour la famille

Actuellement Aurélien est aux soins intensifs. Sa mère confie que selon les estimations de la clinique privée où il se soigne, la note des frais devrait tourner autour de Rs 2 millions. Pour cette modeste famille, trouver un tel montant révèle de l’impossible. 

Toutefois, la famille compte sur le sous-entrepreneur qui a proposé ce travail à Aurélien. Noah, le frère cadet d’Aurélien, souligne que « mon frère travaillait depuis un an ‘on and off’ pour un sous-entrepreneur qui lui a proposé ce travail sur un chantier, à Ébène ». Il poursuit que selon les informations qu’il a reçues c’est « lorsque mon frère a voulu se rendre aux toilettes qu’il est tombé dans le vide. En effet, il croyait avoir accès aux toilettes, mais en ouvrant une porte, il y avait le vide. Il n’y avait aucune indication. En plus, ce jour-là, il faisait sombre dans cet espace du bâtiment ».

Noah n’en revient pas. Il s’interroge : « Maintenant que mon frère est gravement blessé, qui doit prendre la responsabilité des frais d’hôpital ? D’autant plus que c’est le sous-entrepreneur qui l’a emmené dans cette clinique privée. Cependant, le sous-entrepreneur ne veut contribuer que Rs 200 000. De notre côté, nous avons pu réunir seulement Rs 200 000. Supposons que nous faisons transférer mon frère à l’hôpital public, il y a quand même une note de Rs 900 000 à régler. Où trouver ce montant ? De plus, mon frère nécessite une deuxième intervention chirurgicale. Ce qui ne sera malheureusement pas possible tant que la première facture ne soit pas réglée ». 

Dans un tel cas de figure, quel est le recours légal pour cette famille ? La rédaction a cherché l’avis de Me Bala Mukan qui explique que « même si le jeune homme travaillait de manière ‘casual’, le fait est qu’il travaillait bel et bien pour ce sous-entrepreneur. De ce fait, le sous-entrepreneur a une responsabilité vis-à-vis de ses employés. Le nombre de jours depuis qu’il y travaille ne compte pas. Qu’il s’agisse d’un jour ou de plusieurs jours. Le fait reste que c’est le sous-entrepreneur qui a fait l’employé venir sur le chantier pour lui confier une pièce de travail ».

Conséquemment, l’avocat explique que toute compagnie qui contracte une ‘Insurance Policy’ avec une compagnie d’assurance, aura ses travailleurs automatiquement couverts par cette assurance, que ce soit à titre individuel ou par groupe. « Il n’y a aucune raison pour cette compagnie de nier sa responsabilité devant un tel cas de figure. Elle doit prendre charge de tous les frais médicaux », a insisté Me Mukan. Et sur un point de vue légal, le sous-entrepreneur, c’est-à-dire la compagnie qui a fait appel aux compétences d’Aurélien, doit impliquer l’entrepreneur principal pour s’acquitter des frais de la clinique, a déclaré l’avocat. « Au cas contraire, la victime peut poursuivre les deux », a-t-il précisé. Et d’ajouter que la famille peut aussi porter plainte auprès du ministère du Travail. 

La rédaction a vainement tenté d’entrer en contact avec Mariahven Caremben, conseiller en matières industrielles auprès du Bureau du Travail, en vue d’avoir son opinion sur cette affaire. Toutefois, la rédaction a dirigé la famille vers lui mercredi le 2 mars 2022.

Le lendemain, soit le jeudi 3 mars, Mariahven Caremben a pris contact avec la rédaction pour confirmer qu'il avait bien reçu la famille. Et d'ajouter que le Bureau du Travail allait tout mettre en œuvre pour leur venir en aide.
 

 

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