Economie

Industrie du thé : la production chuterait de plus de moitié

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Thé En 2016-17, pas moins de 6 873 tonnes de thé ont été cueillies, contre 7 409 tonnes en 2015-16.

Les tribulations de l’industrie du thé sont loin d’être finies. Si la production a baissé de 925 tonnes en un an, elle chutera encore davantage selon les opérateurs. Ils prévoient une baisse de plus de 50 % pour 2018.

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Abandon des terres, averses, hausse des prix des fertilisants, manque de main-d’œuvre… Autant de facteurs qui peuvent expliquer la baisse de production de thé. Celle-ci a chuté de 7,2 %, selon Rajcoomar Jalloo, Officer-in-Charge du National Agricultural Products Regulatory Office (NAPRO). On compte 13 194 tonnes de made tea pour 2016-17, contre 14 119 tonnes en 2015-16.

Qu’en sera-t-il cette année ? Du côté du NAPRO et des producteurs, on prévoit une baisse de plus de 50 % de la production en 2018. « Comme la cueillette se fait uniquement en été, elle accuse une baisse de plus de 50 % à cause du changement climatique. L’exportation est impossible parce qu’il est déjà difficile d’approvisionner le marché local », déplore Stéphanie Stafford, secrétaire administrative de Mauristea Investment Co. Ltd.

Plusieurs facteurs expliquent cette baisse. Une des raisons est que de nombreux planteurs ont abandonné leurs plantations pour se consacrer à la culture de la canne à sucre. Les chiffres de Statistics Mauritius le confirment. La superficie sous culture de thé est passée de 672 hectares en 2014 à 574 hectares en 2015.

La production du thé noir a chuté de 13,9 %, passant de 1 504 tonnes en 2014 à 1 295 tonnes en 2015. La culture de thé demande beaucoup de patience. La plante donne ses premières feuilles après cinq ans. La fermentation et la maturation durent 365 jours après que les 21 étapes de cuisson ont été franchies.

Si l’industrie a connu des difficultés c’est aussi en raison des averses, de la hausse des prix des fertilisants et du manque de main-d’œuvre, souligne un planteur de la région de Nouvelle-France. « Le problème est que le prix de vente du thé, qui est faible, décourage les planteurs à poursuivre leur activité. De plus, la demande sur le marché local augmente, mais il y a un manque de terres adaptées à cette culture », ajoute-t-il.

Il faut dire que la majorité des plantes sont vieilles, soit de 80 ans. Elles ne rapportent pas la même quantité de feuilles que celles de 15 ans, indique Dominique Chelin, General Manager de Bois Cheri Tea Estate. On compte deux autres producteurs de thé à Maurice, en sus de Bois Chéri Tea Estate et de Mauristea Investment Co. Ltd : Corson Tea Estate et La Chartreuse Tea Manufacturing.

Chiffres

  2015-16 2016-17
Quantité de feuilles cueillies 7 409 tonnes 6 873 tonnes
Made Tea 14 119 tonnes 13 194 tonnes

Source : National Agricultural Products Regulatory Office

 

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