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Jameer Yeadally : «J’ai mis au courant les autorités et le ministre Husnoo»

Jameer Yeadally, attaché de presse du ministre Anwar Husnoo.. , Le député du MSM, Salim Abbas Mamode et Ehsan Juman, député du PTr.

Jameer Yeadally, l’attaché de presse du vice Premier ministre et ministre des Collectivités locales, Dr Anwar Husnoo, soutient qu’il avait informé ce dernier ainsi que les autorités de possibles dérapages lors du concert qui s’est tenu le samedi 21 octobre à La Citadelle. 

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Les dérapages survenus lors d’un concert samedi dernier étaient l’un des deux thèmes de l’émission Au Cœur de l’info, avec Nawaz Noorbux et Jugdish Joypaul sur Radio Plus, hier. Des incidents auxquels des motivations politiques ont été imputées par certains sur les réseaux sociaux, suite notamment à l’interpellation de quelques policiers et du Advisor on Information matters du ministre Anwar Husnoo.   
Ce dernier est d’ailleurs intervenu par téléphone lors de l’émission. Jameer Yeadally a, dans un premier temps, confirmé sa présence lors du concert. « Il est de coutume que lorsqu’il y a un événement dans la circonscription, en tant que conseiller je suis aussi sur le terrain. Je vais voir comment je peux apporter mon aide. ‘Monn al laba pou gete ki pe arive’ », a-t-il déclaré.

Selon ses dires, il aurait informé la Major Crime Investigation Team (MCIT) de la police, qui l’avait interrogé, que des bruits circulaient sur de possibles incidents lors du concert. « ‘Ti ena informasion ki ti pe sirkile ki kav ena problem’. J’ai informé les autorités ainsi que mon ministre », a-t-il ajouté.   

Dérapages

Qu’est-ce qui a été fait pour empêcher que ces incidents ne surviennent ? À cette question de Nawaz Noorbux, l’attaché de presse devait répondre ceci : « Sa bizin demann otorite », précisant qu’il a fait son devoir de prévenir sur des informations dont il détenait à l’effet que des dérapages pourraient survenir. Jameer Yeadally soutient toutefois qu’il n’est pas en mesure de savoir ce qu’a fait le vice Premier ministre, Anwar Husnoo, de cette information. « Mais je l’ai informé », a-t-il répété, précisant qu’il avait partagé cette information avant les incidents. 

Réagissant à ces propos, le député du Parti travailliste, Ehsan Juman, a indiqué que Jameer Yeadally a confirmé les informations dont il disposait déjà. « C'est-à-dire qu’il était au courant et que son ministre a été informé. ‘La li ankor pli grav’ », est-il d’avis. Le député rouge devait cependant faire ressortir que La Citadelle tombe dans la circonscription No.2 alors que le ministre Anwar Husnoo, lui, est député de la circonscription voisine, soit celle du No.3. 

Gestion de la police critiquée

La gestion de la police de ces incidents, critiquée dans divers milieux, a également fait l’objet de débats lors de l’émission. Intervenant par téléphone, l’inspecteur de police, Shiva Coothen, responsable du Police Public Relations Office (PPRO), devait y répondre sur un ton quelque peu philosophe. « La critique est facile, l’art est difficile », a-t-il déclaré, reprenant une expression de Pilippe Néricault, inventée au cours du XVIIIe siècle. 

L’inspecteur de police n’a toutefois pas été en mesure de fournir certaines informations précises sur l’affaire, par exemple, si le service de renseignement de la police avait eu vent de possibles dérapages et sur la présence alléguée d’une unité de la Special Supporting Unit (SSU) à La Citadelle pour un exercice de vérification de véhicules un peu plus tôt.  

L’inspecteur Shiva Coothen devait faire ressortir que les policiers qui étaient présents à La Citadelle le samedi fatidique faisaient du « extra duty » et que lors de tels événements, la police n’est pas armée. « La police n’y va pas armée de Riot Gun ou de Shot Gun », a-t-il souligné. Il a indiqué que son rôle se limite à faire régner l’ordre aux abords de La Citadelle, notamment surveiller les aires de stationnement, mais elle ne contrôle pas l’accès. 

Une tâche qui, dit-il, avait été confiée par les organisateurs du concert à une équipe de sécurité privée. N’empêche que, 22 minutes avant la fin du concert, a affirmé Shiva Coothen, les portes avaient été ouvertes pour permettre à ceux présents de quitter le concert. C’est là, dit-il, que des personnes seraient rentrées. « Zot abiye kouma zot tou, pa kav reper zot. Andan ki zot inn maske, [tir] zarm e intimid dimounn », a-t-il fait comprendre. 

D’autres arrestations

Selon ses dires, si la police n’a pas fait usage de la force c’était pour protéger ceux présents. « La police n’a pas fait usage de gaz ou de matraque pour ne pas créer de mouvements de panique. Je dis chapeau. La situation a été gérée avec brio », estime-t-il. 

Quoi qu’il en soit, le responsable de la cellule de communication de la police affirme qu’en sus des 19 personnes arrêtées, d’autres arrestations sont à prévoir. « 19 suspects ont été arrêtés. Pa ve dir fini, ena ankor nou pou amene », a-t-il déclaré, ajoutant que la police a lancé un appel à témoins. « Nous nous basons actuellement sur les images des caméras dont nous disposons ainsi que sur les Field Intelligence Officers qui travaillent pour recueillir des informations afin d’identifier ceux qui étaient présents et qui ont participé aux dérapages », a-t-il confié. 

Possible faille

Le député du Mouvement socialiste militant (MSM), Salim Abbas Mamode, présent sur le plateau, a lui aussi balayé d’un revers de la main les critiques contre la police. « Si lapolis pa pe travay, 19 arrestation la kouma inn fer ? », a-t-il demandé. Il a néanmoins concédé, à demi-mot, qu’il y aurait pu y avoir des lacunes au niveau des autorités. « Dans toutes les professions, il y a des personnes qui ne sont parfois pas à la hauteur ou qui ne parviennent pas à assumer les responsabilités qui leur sont confiées. Partou ena ca. Mais il ne faut pas généraliser », exhorte-t-il. 

Il indique qu’au niveau du gouvernement, on affiche la satisfaction concernant la réaction de la police face à cet incident. « Nous sommes satisfaits qu’une enquête a démarré, qu’il y a eu des arrestations et qu’il n’y a pas eu d’autres dérapages », se réjouit-il.  Et d’ajouter : « Il se peut qu’il y ait eu des failles, mais le plus important c’est que la police s’est mise à la tâche et aujourd’hui, avec 19 arrestations, nous ne pouvons dire que la police ne fait pas son travail », dit-il encore. 

Politique 

Les résultats d'un sondage publié dans un quotidien vendredi concernant la situation politique ont également été commentés. Parmi les sondés, 68 % ont exprimé leur souhait d'avoir un nouveau leader politique. En réaction à cela, le député du PTr, Ehsan Juman, a déclaré que c'était « l'exigence de la situation » qui a conduit Navin Ramgoolam, Paul Bérenger et Xavier Luc Duval, les leaders du PTr, du MMM et de la PMSD respectivement, à décider de s'unir « « pu tir sa pays la cot li été »», laissant entendre qu'il y aurait un « après », soit une transition, pour remplacer ces trois leaders.

Ehsan Juman a également pris l'engagement qu'il n'y aurait pas de « clause de confidentialité » dans les contrats commerciaux que le pays signerait avec ses fournisseurs, critiquant le fait qu'une telle clause figure dans le contrat entre la State Trading Corporation et Mercantile and Marine Group, qui fournira des produits pétroliers au pays, ainsi que dans les accords entre Maurice et l'Inde pour les développements infrastructurels à Agalega.

Salim Abbas Mamode, pour sa part, a soutenu que cela avait toujours été une pratique courante, quel que soit le gouvernement. « Si les deux gouvernements ont signé un accord incluant une clause de confidentialité grâce à laquelle nous avons obtenu une piste d'atterrissage, des logements décents et d'autres développements pour les Agaléens, où est le problème », a-t-il demandé.

 

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