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La mère de Ritesh Gobin, assassiné à 11 ans : «Mon quotidien est hanté par les images de mon fils égorgé»

Ritesh Gobin Suraj et Khushboo n’arrivent pas à faire leur deuil malgré le passage du temps.

La mère du petit Ritesh Gobin, assassiné sauvagement à l’âge de 11 ans par un ami de beuverie de son père, a souvent le sentiment de faire un cauchemar éveillée. Rencontrée par Le Dimanche/L’Hebdo six mois après le drame, elle confie que son quotidien est hanté par la présence de son fils parti trop tôt. Tout comme son époux, sa seule consolation serait la réintroduction de la peine capitale.

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Elle sourit occasion-nellement. Mais au fond, cette mère de famille de 33 ans est anéantie. Elle est détruite parce que son fils aîné a été tué avec une arme tranchante par « l’ami » de son époux, un samedi soir. Ce fils qu’elle chérissait tant devait souffler sa douzième bougie le mois suivant et accéder au collège, quelques mois plus tard. Le Dimanche/L’Hebdo n’a pas voulu remuer le couteau dans la plaie, mais plutôt savoir comment cette famille, anéantie il y a six mois, arrive à surmonter cette terrible tragédie qui avait ému toute la population.

« La vie m’est insupportable »

Accoudée sur la chaise en bois placée sur la terrasse recouverte de tôle cannelée, Khushboo Gobin, qui se console désormais avec ses trois enfants, est avare de mots. C’est son époux, Suraj, qui se tient à ses côtés, qui place quelques mots. Il avance que des enquêteurs ont effectué des prélèvements de salive, en début de semaine, sur sa fille aînée de neuf  ans. « Les policiers ont repéré la présence de salive sur un tissu qu’aurait utilisé le présumé meurtrier pour bloquer la respiration de ma fille le soir du meurtre », dit le père. La fillette a été témoin de l’agression mortelle  de  son frère.

« Ma vie est devenue insupportable. Je ressens l’absence de mon fils à chaque minute de ma vie. Parfois, j’ai tendance à oublier qu’il nous a quittés subitement et il m’arrive de crier son nom pour réclamer de l’aide pour les tâches ménagères. Mais je me fais aussitôt rattraper par l’instant présent, qui me ramène à la réalité », poursuit la mère. Cette dernière raconte que le fils disparu était « très débrouillard » pour son âge. « C’était un enfant exemplaire. Il se faisait un plaisir de m’aider pour les tâches ménagères, parfois même à la cuisine. Li ti kontan belo lafarin pou kwi  roti », se souvient notre interlocutrice.

D’une rare violence

Comment fait-elle pour vivre, sachant que son fils a été sauvagement assassiné ? « Une semaine avant sa disparition, mon fils présentait des signes bizarres. Il me disait, par exemple, qu’il voulait être invisible ou encore m’exhortait d’emmener un autre fils aîné à la maison, histoire de le remplacer. Mais je ne portais pas attention à ces dires d’enfants. Ce n’est qu’après son assassinat que j’ai réalisé qu’il était probablement en proie à des prémonitions et que ses jours parmi nous étaient comptés », raconte Khushboo. Et en quelques secondes, elle revient sur cette nuit fatidique où elle a appris la mort de son fils.

« Après avoir commis son forfait, le présumé assassin avait pris ses jambes à son cou. Alertée de ce drame  aux alentours de 21 heures, j’ai été l’une des premières personnes à me rendre sur le terrain pour secourir mon fils. Mais c’était trop tard. Son bourreau lui avait tranché la gorge comme on égorge un animal. So bobin lagorz ti deor. Sa tête ne tenait qu’à un bout de chair. Ses yeux, qui étaient ouverts, fixaient le ciel. J’ai pris un peu d’eau que j’ai mis sur ses lèvres. J’ai ensuite touché sa joue. Et même jusqu’à maintenant, mon quotidien est hanté par les images de mon fils égorgé », avoue la mère meurtrie.

Peine capitale réclamée

L’époux, qui suivait attentivement le fil des aveux, interrompt la conversation. « Ce sera difficile de tenir toute une vie en sachant que mon fils a été tué par une personne que je considérais comme un frère. Sachin Tetree, le présumé meurtrier, venait souvent chez moi. On vivait comme frères et jusqu’à maintenant, je n’arrive pas à croire qu’il a pu ôter la vie à mon enfant », explique Suraj Gobin. Il demande aux autorités de réintroduire la peine capitale pour ceux trouvés coupables de meurtres d’enfants. « Le présumé assassin est en prison. Il vit aux frais de l’état. Il mange à des heures régulières. Mais qu’en est-il de la famille endeuillée ? Mes quatre autres enfants, qui sont âgés entre 10 ans et trois ans et demi, réclament leur frère aîné. C’est la raison pour laquelle les autorités doivent songer à la réintroduction de la peine capitale pour les auteurs des tels délits », fait ressortir le père.


Un crime effroyable

Toute l’île Maurice a été attristée par le crime atroce perpétré le samedi 20 octobre dernier par Sachin Tetree, 37 ans, sur le petit Ritesh Gobin. L’enfant de 11 ans a été égorgé avec une arme tranchante par nul autre que l’ami de beuverie du père de Ritesh. La sœur cadette de Ritesh Gobin, âgée de neuf ans, aurait assisté à la scène, mais elle a pu s’enfuir. Dans sa défense, le meurtrier dit avoir tué Ritesh Gobin « par vengeance », étant donné que celui-ci avait agressé son fils à plusieurs reprises à l’école.


Le présumé meurtrier tente de se suicider en prison

Sachin Tetree, le présumé meurtrier de Ritesh Gobin, est actuellement incarcéré en isolement à la prison centrale de Beau-Bassin. Il avait tenté, en novembre dernier, de s’ouvrir les veines avec un objet tranchant. Il a été admis à l’hôpital de Rose-Belle à la suite de son acte de désespoir. Des sources au niveau de la prison avaient alors confié que c’étaient les menaces de ses codétenus qui seraient à l’origine de la tentative de suicide de Sachin Tetree.

 

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