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Leçons particulières: le parent face à ses responsabilités

Le sujet continue à faire débat ! Les leçons particulières ont été au cœur des dernières consultations sur le Nine-Year Continuous Basic Education. Pour certains, cette pratique persistera malgré la réforme. Pour la ministre de l’Éducation, même s’il faut voir les règlements, la responsabilité incombe aux parents. «L’enfant doit avoir le temps de jouer ou de faire la lecture après les heures de classe », insiste Leela Devi Dookun-Luchoomun. Dans le cadre du projet Nine-Year Continuous Basic Education, la ministre de l’Éducation envisage d’amender quelques règlements en vigueur. Elle a indiqué qu’il faut revoir le mécanisme, le nombre d’élèves et le cadre dans lequel l’enfant prendra ces leçons particulières. Par ailleurs, elle ajoute que la responsabilité revient aux parents. Il n’y a pas lieu d’avoir recours aux leçons, puisque la réforme offre un système où l’enfant sera accompagné. La formation des enseignants sera assurée par le Mauritius Institute of Education (MIE) et les classes de rattrapage débuteront dès le Grade 1 (Std I). Lors des dernières consultations avec les parents, certains ont signifié leur crainte concernant la compétition. Plusieurs soutiennent que les critères d’admission pour passer en Grade 7 (Form I) sont très compétitifs : proximité de résidence, résultats aux examens de Grade 6 et choix du parent.

Une nécessité

Le président de la Parent Teachers Association (PTA) de New Bambous Geoffroy, Ricardo Billars soutient, lui, que les leçons particulières sont destinées aux enfants qui en ont besoin. «Si je prends l’exemple de mon fils, il doit prendre des leçons parce que je n’ai pas envie qu’il refasse son Certificate of Primary Education (CPE) ou se retrouve dans un établissement préprofessionnel. De plus, être dans une classe de 35 élèves n’est pas évident, parce que l’instituteur ne peut pas accorder le temps voulu à tous les enfants », fait-il ressortir. Toutefois, son homologue de l’école De-La-Salle RCA est contre les leçons particulières. Père de trois enfants, Ismael Uttenum soutient qu’un élève qui suit un travail régulier n’a pas besoin de leçons. « L’enfant doit aimer la matière qu’il étudie. Il est inutile pour lui de faire des devoirs machinalement et ne pas comprendre ce qu’il fait », souligne-t-il. Ismael Uttenum est aussi d’avis qu’il faut laisser les enfants étudier à leur rythme. Pour ce faire, insiste-t-il, les instituteurs doivent être suffisamment formés. Ce père de famille insiste que les parents ont un grand rôle à jouer dans l’éducation de leurs enfants. La formule qu’il a adoptée en suivant personnellement ses enfants a permis que sa fille soit admise à la SSS Pailles, son fils au John Kennedy College et la benjamine est toujours en Std IV à l’école primaire De-La-Salle. Commentant le sujet, Deepak Bhaghirattee, enseignant du CPE et vice-président de la Government Teachers Union (GTU), avance que les leçons particulières répondent à une demande. « Bien souvent, ce sont les parents qui demandent aux instituteurs de donner des leçons à leurs enfants, parce qu’ils n’ont pas de temps ou ne savent pas comment aider les aider à ce niveau », martèle notre interlocuteur. Le vice-président de la GTU insiste sur le fait qu’il faut instaurer une limite pour ceux qui optent pour les leçons. « Je suis contre le fait qu’un écolier prenne des leçons le matin et dans l’après-midi. L’enfant a besoin du temps pour se détendre et faire de la lecture. Il ne peut passer son temps à prendre des leçons tous les jours y compris le week-end, même s’il n’a pas les aptitudes voulues sur le plan académique », argue-t-il. En tant qu’instituteur du CPE, il estime que l’enseignant doit aussi se reposer pour venir en classe avec de meilleurs dispositions. Du côté du secondaire, Vikash Ramdonee, enseignant, souhaite que les leçons soient abolies au niveau des Form I et II. « Dans le cadre de la réforme, le gouvernement doit venir avec des directives pour abolir les leçons au niveau du ‘lower secondary’. L’élève doit pourvoir étudier à son rythme. D’ailleurs, la réforme laisse place à un système qui soit à l’avantage de l’enfant… » lance le président de la Government Secondary School Teachers Union. Pour Clency Kelly, avec la réforme éducative les leçons particulières existeront toujours. Le président de l’Union of Primary School Teachers fait ressortir que tout parent recherche toujours le meilleur pour ses enfants. « Un parent voudra que son enfant obtienne les meilleures notes pour avoir le meilleur collège. C’est ainsi qu’il voudra que son enfant prenne des leçons », dit-il. La solution, selon lui, est de mettre tous les établissements scolaires au même niveau. [padding-p-0 custom_class=""][/padding-p-0]

Chattrapati Gajeelee, directeur d’école: « La réforme réduira la demande pour les leçons »

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"2695","attributes":{"class":"media-image aligncenter size-full wp-image-3551","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"1920","height":"1080","alt":"Chattrapati Gajeelee"}}]] Le directeur de la Hampstead Junior School nous livre ses impressions sur les leçons particulières. Qu’est-ce qui explique cet engouement pour les leçons particulières ? Et les parents et les enseignants ont tout le temps encouragé les enfants à prendre des leçons particulières dès leur entrée en primaire. Cela est ancré dans le système éducatif à Maurice. Les deux principales raisons qui expliquent ce plébiscite sont le programme d’études chargé et le ratio élève-enseignant dans les écoles publiques. Je pense qu’avec le changement prévu dans le syllabus et le recrutement d’enseignants, l’engouement pour les leçons particulières s’estompera. Est-ce un mal nécessaire ? Cela dépend de l’écolier. Si l’enfant ne s’adapte pas aux méthodes d’enseignement de son instituteur ou s’il prend plus de temps à assimiler les choses, les parents ne devraient toutefois pas se tourner vers le prof de la classe pour les leçons particulières. Ils doivent pouvoir identifier les sujets où l’enfant à des problèmes. Ainsi, les leçons ne devraient pas être prises quotidiennement, mais uniquement quand le besoin se fait sentir. Comment trouver une juste balance entre les études et les loisirs ? Après les heures de classe, l’enfant doit pouvoir faire ses devoirs et réviser, mais aussi trouver du temps pour la lecture et se détendre. Cela ne sera possible s’il a trop de devoirs à faire et s’il doit se rendre aux leçons particulières tous les jours, voire les samedis et dimanches. Un enfant doit pouvoir s’adonner à des activités, telles que le foot, la natation, le karaté et la danse etc. Quelle est votre opinion sur les leçons particulières ? Si le programme d’études est bien préparé et terminé à temps, je ne vois pas pourquoi un enfant devrait avoir recours aux leçons particulières. Avec la réforme et les changements proposés (un allègement du programme d’études et le ratio élèves-prof), c’est évident que les parents auront moins recours aux leçons particulières. Celles-ci font davantage partie des mœurs qu’elles ne sont une nécessité.

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