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Marche contre le réenregistrement des cartes SIM : la «tentative d’espionnage» du gouvernement dénoncée

Si ce n’était pas la foule des grands jours, les manifestants ayant répondu présent à la marche contre le réenregistrement des cartes SIM, hier, ont dénoncé avec ferveur cette procédure qui doit être effectuée avant le 30 avril prochain.

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Les tentatives d’espionnage et la répression de l’État contre la population ont été mises en évidence par les manifestants du Kolektif Pa Tous Nou Sim Card, le samedi 23 mars, dans les rues de la capitale. Ils dénoncent la procédure obligatoire de réenregistrement des cartes SIM. 

Les organisateurs de cette manifestation, réunis à Port-Louis, ont insisté sur l’importance de faire entendre leur voix face à une procédure qu’ils qualifient de dangereuse pour la liberté citoyenne, et ont ainsi appelé l’ensemble de la nation mauricienne à ne pas se comporter comme des moutons. 

« Je suis fier que vous vous soyez mobilisés. Certains peuvent avoir peur, certains peuvent être des moutons, mais il s’agit de notre liberté », a déclaré Percy Yip Tong, membre du collectif.

Avant le début de la marche, Lyndee Lutchmiah a aussi adressé un message aux participants, affirmant que le processus de réenregistrement des cartes SIM soulève des questions auxquelles, jusqu’à présent, aucune réponse satisfaisante n’a été apportée. « Pourquoi maintenant ? Où nos données seront-elles stockées ? Quelles garanties avons-nous que nos données personnelles seront en sécurité ? » a-t-elle demandé.

Cette manifestation a également vu la participation de divers activistes tels que Bruneau Laurette, ainsi que des membres de l’opposition parlementaire tels qu’Ehsan Juman et Stephanie Anquetil, et extraparlementaire dont Patrick Belcourt d’En Avant Moris, ainsi que Rama Sithanen et Nando Bodha de Linion Moris, entre autres. Ils ont exprimé tour à tour leurs préoccupations concernant ce processus de réenregistrement, rappelant que le pays est à la veille des élections générales. 

« Le timing de l’enregistrement des cartes SIM n’est pas innocent », a déclaré la députée Anquetil, tandis que le député Juman a attiré l’attention sur le fait que le Premier ministre avait récemment justifié l’exercice de réenregistrement des cartes SIM en se référant à une recommandation de la commission d’enquête sur la drogue. Selon Ehsan Juman, ce rapport ne date pas d’hier, alors pourquoi imposer une telle mesure à la veille des élections générales ?

Le syndicaliste Narendranath Gopee, également présent à la marche, a, quant à lui, dénoncé le fait que le gouvernement utilise l’appareil d’État pour espionner la population. L’ancien chargé de cours à l’université de Maurice (UoM), Rajen Narsinghen, a exprimé son regret que la cour n’ait pas encore décidé de suspendre cette procédure de réenregistrement des cartes SIM. Tout cela démontre ni plus ni moins à quel point les juges à Maurice sont conservateurs, en comparaison avec les cours de justice à l’étranger, comme en Inde, souligne-t-il.

 

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