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Megnath Summukhiya, fondateur du Modern College: L’éducation pour les enfants pauvres

Il y a des décennies, Alex Bhujoharry a voulu rendre l’éducation accessible aux enfants pauvres. Depuis un demi-siècle, Megnath Summukhiya, fondateur du Modern College, emprunte la même voie. Portrait. Megnath Summukhiya a 52 ans d’expérience en éducation. Il a fondé et dirige le Modern College depuis 46 ans. Cette institution située à Centre de Flacq a ouvert ses portes le 6 janvier 1969. Mais avant cela, il avait enseigné pendant trois ans, après des études universitaires à Londres pendant quatre ans et quatre mois. Il avait effectué le voyage par bateau, à bord du Labourdonnais. Il a complété son BSc, son Teaching Diploma avant de travailler pendant deux trimestres à l’université. « Comme vous le voyez, cela va bien. Nous continuons à travailler dur. Depuis 2006, les élèves du collège se classent régulièrement après les lauréats. Et en 2012, nous avons eu une première lauréate. Le collège a eu deux lauréats (Economics Side) en 2013. Depuis quelques années, le taux de réussite du Modern College est de 85 % », indique-t-il. « Les membres du personnel fonctionnent comme de vrais professionnels. Ils connaissent la valeur de la coopération. Ils veulent voir les élèves réussir. Pour cela, il faut travailler dur, car comme vous l’avez entendu dans les discours, there is no success without hard work, without sacrifice. Nous avons tous ces ingrédients ici », explique-t-il.

“No system is perfect”

Que pense-t-il de la réforme du système éducatif à travers la 9-Year Basic Continuous Schooling ? « Je ne suis pas contre ce projet.Il comporte beaucoup de bonnes choses, mais comme la ministre l’a dit : « No system is perfect ». Nous sommes là pour coopérer. S’il y a des secousses, nous tenterons d’y remédier », répond-il. « Au Modern College, nous avons des étudiants très intelligents. Il y a aussi des élèves qui sont moyens et d’autres qui sont faibles. Donc, il y a trois catégories dans chaque classe. Un élève pourrait ne pas s’intéresser à une matière, mais montrer plus d’affinité pour une autre », dit le pédagogue. « La Nine-Year Basic Continuous Schooling va tenter de pallier ce problème. On pourrait avoir besoin de plus d’enseignants. Chez nous, les tests nous permettent de comprendre si une classe doit être divisée en deux, vu qu’une partie des élèves fait très bien et l’autre moins. À nous alors de prendre une décision. Si la classe est effectivement scindée en deux, cela nécessitera des enseignants additionnels. »

Dialogue avec les élèves

Le Modern College compte plus de 1 650 étudiants et une centaine d’enseignants. Une quarantaine de personnes compose le corps non enseignant. Comment la direction fait-elle face à l’indiscipline de certains élèves ? « Si nous notons de l’indiscipline chez certains étudiants, nous les appelons et nous leur parlons. Nous leur faisons bien comprendre qu’ils mettent leur avenir en péril en agissant ainsi. Nous leur demandons d’accorder plus de temps à leurs études. Nous leur faisons comprendre qu’il ne faudrait pas qu’ils rejettent cette opportunité qui leur permettra de réussir dans la vie. Mais les élèves indisciplinés sont rares. Et s’il y en a, cela a souvent un lien avec les relations sentimentales dont ils font l’expérience. Sinon, 95 % de nos élèves se comportent correctement », déclare-t-il. Pour cela, il félicite son personnel qui est « top », « bien qualifié » et « toujours disponible » pour les élèves. « Certains étudiants peuvent même téléphoner à leurs professeurs à 9 ou 10 heures du soir, s’ils n’arrivent pas à faire leurs devoirs. Les enseignants sont aussi disponibles le samedi et le dimanche », dit-il.« Nous avons aussi des classes en dehors des heures réglementaires, même les jours de congé public. C’est ce genre de dévouement qui nous a permis d’avoir des lauréats. » « La lauréate de 2012 a été une étudiante extraordinaire. C’est elle qui est venue vers nous et cela nous a encouragés à lui montrer que nous pouvions être à la hauteur de ses attentes. Certains peuvent penser que le Modern College ne fait pas partie de l’élite, mais je remercie Dieu de nous avoir donné la compétence nécessaire. Certains membres de notre personnel ont fait leurs études dans des universités bien connues. Mes trois enfants ont étudié dans une université de Londres. Ma fille a fait son MA et son PhD, mes deux fils ont fait leur MA et leur MSC et poursuivent actuellement d’autres études. Voilà le niveau de notre personnel enseignant », fait-il observer. « Enseigner, c’est tout ce que nous savons faire. Notre but est que notre collège ne ferme jamais ses portes, même quand nous ne serons plus là », conclut-il. [row custom_class=""][/row]

Première lauréate du Modern College - Ameerah Anathallee a préféré Modern College au collège de Lorette de Rose-Hill

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/div> Elle étudiait au collège Lorette de Rose-Hill, mais elle a préféré Modern College. Qu’est-ce qui a poussé Ameerah Anathallee à prendre cette décision ? « D’abord, c’était une question de distance. J’habite Bel-Air et cela faisait deux heures de voyage. Ensuite, ce qui m’a motivé, c’est que mes parents avaient eu un feedback encourageant sur le Modern College. Les élèves étaient bien encadrés. En me joignant à ce collège, j’ai eu plus de temps pour réviser. Et j’ai aussi reçu plus d’aide », explique-t-elle. « C’est vrai que, quand vous prenez une telle décision, il y a des gens qui ne sont pas d’accord avec vous. Beaucoup ont trouvé que c’était un choix étrange. Mais ma mère m’a beaucoup soutenue et m’a aidée à réviser. Je dois concéder qu’avec tout ce que j’avais à faire, des fois c’était tellement dur que je me mettais à pleurer. J’avais même envie de retourner dans mon ancien collège ! Au début, j’ai eu des difficultés à m’adapter au changement. Mais après, au fur et à mesure que les jours passaient, j’ai décidé de travailler dur. » Les matières préférées d’Ameerah Anathallee étaient les mathématiques et la physique. Elle aimait aussi les arts et le français. Maintenant, elle est à l’université de Marseille, où elle étudie l’ingénierie. Il lui reste deux ans pour compléter ses études. Benjamine de sa famille (elle a deux frères et une sœur), elle compte retourner à Maurice pour y travailler. « Peut-être que je profiterai de mes études pour avoir une expérience internationale, mais je compte travailler dans mon pays », déclare-t-elle. Les deux lauréats suivants du Modern College ont été Pratik Rohan Bokhoree (Economics side) et Heekesh Ramsurrun (Economics side) pour la cuvée 2013. Ils ont obtenu l’Additional Scholarship based on merit and social criteria. [row custom_class=""][/row]

Kirtee Nekram - Classée 1re dans le monde en sociologie

Kirtee Nekram fréquentait un autre collège du Nord jusqu’à ce qu’elle décide de rejoindre le Modern College en Form III. Elle dit n’avoir jamais regretté sa décision, parce qu’elle pouvait étudier les matières qu’elle voulait et était mieux encadrée. Passionnée de sociologie, elle ne pouvait pas prendre part aux examens de Higher School Certificate, puisqu’elle n’avait eu que cinq Credits en School Certificate. Alors elle a pris part aux examens de O Level, afin d’avoir le sixième Credit. Elle a pris part aux examens de 2013, mais elle n’a pas été satisfaite de ses résultats. Elle a essayé de mieux faire en 2014 et les résultats ont dépassé ses espérances. Elle a été classée première dans le monde en sociologie. Actuellement, Kirtee Nekram suit des cours pour un diplôme de LLB à l’université de Maurice. [row custom_class=""][/row]

Anand Rughoobar, bras droit du recteur: Anand Rughoobar est au service du collège flacquois depuis 37 ans

Il raconte le dévouement du fondateur de cet établissement. « Le secret du succès du Modern College réside dans le dévouement de Megnath Summukhiya - il est au collège du 1er janvier au 31 décembre. Il anime des classes supplémentaires pour les élèves de maths, add maths et further maths gratuitement, chaque samedi, durant les congés scolaires du premier trimestre, puis en novembre et en décembre, pour ceux qui iront en School Certificate et en Higher School Certificate (Upper). Il organise des Crash Courses pour tous ceux qui prendront part aux prochains examens. Ces cours ont parfois lieu le soir. Nous avons donc des Saturday classes, des Vacation classes et des Evening classes gratuites. Le recteur agit aussi comme un facilitateur. Dans le passé, quand la scolarité était payante, je me souviens d’un cas particulier quand il a puisé de sa poche pour payer les fees d’un étudiant. Il avait remarqué le potentiel de l’élève et ne voulait pas le voir arrêter ses études. Son humanisme a pris le dessus sur l’aspect matériel. Et c’est une de ses qualités, qui ne sont pas très connues du grand public. »
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