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Saint-Valentin : le royaume des roses de Harry Seenauth

Les roses n’ont plus aucun secret pour Harry Seenauth, qui y a consacré plus de 23 ans.

Symbole d’amour, la rose rouge est un incontournable de la fête de la Saint-Valentin. Nous vous emmenons dans la pépinière de Harry Seenauth, à Moka. La rose n’a plus de secret pour cet amoureux des fleurs. 

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On ne le présente plus dans le domaine de l’horticulture. Et les roses, elles, n’ont plus aucun secret pour Harry Seenauth, directeur du Harry Flowers Centre. Les fleurs rythment, en effet, son quotidien depuis déjà plus de 23 ans. Cet ingénieur mécanique de formation s’est reconverti en horticulteur au nom de l’amour pour la terre.

C’est dans sa pépinière, à Bois Chéri Road, Moka, et dans sa culture sous serre, à Saint-Pierre, qu’opère la magie. Il y propose une quinzaine de variétés de fleurs coupées et 50 variétés de plantes. Harry Seenauth confie que la rose exige un dévouement sans faille, tel l’amour inconditionnel que l’on porte à une personne. 

Il est 9 h 20 en ce mercredi 8 février. Harry Seenauth est sur pied depuis 5 h 30, comme chaque jour depuis 23 ans. Depuis un mois et demi, il enchaîne le travail sans relâche afin de procéder à la récolte et ainsi honorer les commandes pour la Saint-Valentin qui approche à grands pas. 

Il est aux petits soins pour ses 10 000 rosiers dont 2 000 rosiers rouges, qu’il a plantés spécialement pour l’occasion. C’est toute une organisation, indique-t-il. « Pour récolter les roses dans le cadre de la Saint-Valentin, cela nécessite une planification rigoureuse. Tout d’abord, nous préparons nos plantes un mois et demi à l’avance afin de favoriser la récolte d’un maximum de roses en cette saison de pointe, soit au moins dix jours avant la fête des amoureux », fait-il comprendre.

Et pourquoi donc ? « La superficie de notre culture de roses reste la même, mais la demande est grandissante en ce jour spécifique », répond Harry Seenauth. Et d’ajouter : « De plus, puisque cette année nous avons uniquement 2 000 rosiers rouges, nous n’avons d’autre choix que d’acheter quelques roses coupées pour combler le manque. »

Peu importe la valeur du cadeau que les Mauriciens offrent à leurs moitiés respectives, il est toujours accompagné d’une rose symbolique»

Car qui dit Saint-Valentin dit rose. « Aujourd’hui, lorsqu’on parle de la Saint-Valentin, on parle parallèlement de la fête des roses. Peu importe la valeur du cadeau que les Mauriciens offrent à leurs moitiés respectives, il est toujours accompagné d’une rose symbolique. La rose a toute son importance. »

Cette fête est, de fait, une véritable course contre la montre pour l’horticulteur. Il faut des semaines avant d’apercevoir une bouture de rose. « Les premiers 25 à 30 jours sont un jeu de patience. On ne peut pas récolter de roses avant, car tout est mis en œuvre pour récolter les roses en cette période particulière. » 

Concrètement ? « Nous cassons les boutons afin de retarder la récolte qui, en temps normal, aurait été faite au bout de 15 jours », fait savoir Harry Seenauth. Ce n’est pas sans conséquences. « Cela signifie qu’on n’a pas de roses pour vendre pendant les jours normaux, c’est un sacrifice qu’on doit faire pour honorer les commandes de la Saint-Valentin. D’où le prix pratiqué. » 

Qui plus est, la culture de la rose nécessite un savoir-faire et une attention particulière, affirme l’horticulteur. Lors de notre visite à Moka, il nous livre l’explication d’une de ses techniques qu’il applique sur ses rosiers. « Les feuilles de la rose doivent être préservées au maximum, car elle se nourrit principalement des feuilles. Pour ce faire, au lieu de couper les tiges, nous les courbons », partage-t-il. 

D’autre part, pour que sa culture de rosiers se porte au mieux, il fait appel au savoir-faire de la main-d’œuvre venue de l’Inde, du Kenya et d’autres pays d’Afrique. « La plupart des horticulteurs à Maurice requièrent l’aide de personnel étranger qualifié pour les soins quotidiens et les différents processus qui entrent dans la croissance des roses, car à Maurice il manque cette connaissance. Tandis qu’eux sont des experts en la matière. »

Jusqu’à Rs 100 la rose pour la fête des amoureux

fleurEn sus d’être horticulteur, Harry Seenauth propose un service de fleuriste à sa boutique principale, Harry Flowers Centre, sise à Moka, ainsi qu’à la rue Bourbon, Port-Louis. Cette année, à l’occasion de la Saint-Valentin, la rose se vendra entre Rs 40 et Rs 100, fait-il savoir.

Pourquoi le prix de la rose accuse-t-il une hausse uniquement en ce jour ? Nous lui avons posé la question. Et selon Harry Seenauth, il y aurait plusieurs explications à cela. « Quinze jours avant la Saint-Valentin, les horticulteurs doivent récolter les roses et les conserver dans des chambres froides qui consomment de l’électricité nuit et jour. Imaginez ce que cela coûte, en sus de la culture elle-même. »

Il révèle, dans la foulée, que durant ces jours en chambre froide, de nombreuses roses ne survivent pas. « Par exemple, lorsque nous récoltons 5 000 roses, nous ne nous attendons pas à tous les avoir pour la composition du bouquet le jour de la Saint-Valentin. Au pis-aller, nous sauverons 3 000 fleurs et le reste sera abîmé. Cela fait vraiment mal au cœur lorsque vous avez choyé ces roses nuit et jour durant des semaines. Nous devons donc compenser cette perte pour couvrir nos frais. »

Et puis, avance-t-il également, la rose coûte plus cher le jour de la Saint-Valentin afin de s’assurer que tout le monde puisse en avoir. « Si la rose se vendait bon marché, elle aurait été accaparée par certaines personnes. Alors que lorsqu’elle coûte cher, ils achètent une ou deux roses, laissant ainsi la chance aux autres d’en offrir à leur partenaire. »

 

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