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Saisies, contraventions et procès : la mairie de Port-Louis s’attaque aux marchands «perturbateurs»

À la rue Farquhar, les trottoirs ainsi qu’une partie de la chaussée sont occupés par des marchands.

La mairie de Port-Louis renforce sa lutte contre les marchands ambulants perturbant la ville, multipliant contraventions et saisies. Alors que les autorités agissent, associations et commerçants expriment leurs inquiétudes et perspectives sur cette situation.

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La problématique persistante des marchands ambulants dans quelques rues et aux abords du marché central de Port-Louis prend une ampleur préoccupante pendant la période festive. Les inspecteurs municipaux, soutenus par la police, ont intensifié leurs actions avec une augmentation significative des contraventions émises et des saisies effectuées. 

Selon un document officiel, le nombre de contraventions émises par les inspecteurs de la municipalité de Port-Louis durant les mois d’octobre et de novembre était de 8. Au 20 décembre, ce chiffre avait presque doublé, avec 15 contraventions émises. 

En sus des contraventions, les inspecteurs de la mairie de Port-Louis, en collaboration avec la police, ont procédé à plusieurs opérations de saisie. Au cours du mois de novembre, les autorités ont effectué des descentes pendant 24 jours. Sur huit jours, des saisies ont été réalisées. Jusqu’au 20 décembre, sur les sept jours où des descentes ont eu lieu, des marchandises ont été confisquées pendant trois jours. La plus grande saisie a eu lieu le jeudi 30 novembre dernier, avec 327 articles confisqués dans plusieurs artères de Port-Louis, principalement des produits non périssables.

Ces contraventions et saisies ont été faites dans les rues de la capitale où le public afflue, notamment les rue Farquhar, La Corderie, Queen, Royale et Jummah Mosque, entre autres. Quant aux articles saisis, ils peuvent être classés en deux catégories : périssable et non périssable. Parmi les produits périssables, on retrouve des fruits et légumes, du « macatia », des brioches et des « gram bwi », entre autres. Parmi les produits non périssables, notons des gadgets électroniques notamment des écouteurs sans fil, des chargeurs pour téléphones, des tondeuses, des montres, du prêt-à-porter, des lunettes de soleil, des sacs à main, des étuis pour téléphones ainsi que divers d’autres produits,

« Sous contrôle »

Si les produits périssables saisis sont donnés aux institutions caritatives, les produits périssables, eux, sont gardés comme preuves pour d’éventuelles poursuites contre les contrevenants. Cinquante-deux cas ont été instruits devant le tribunal de Port-Louis.

Daniel Augustin, conseiller et président du comité de la Santé qui suit ce dossier à la municipalité de Port-Louis, estime que la situation est plus ou moins « sous contrôle » durant la journée, mais reconnaît les limites en ce qui concerne la capacité du personnel à sévir contre les marchands ambulants. « Par exemple, les marchands décampent en voyant arriver les inspecteurs. Mais une fois que les préposés de la mairie ont le dos tourné, ils reviennent », dit-il.

Daniel Augustin souligne une préoccupation majeure : la présence des marchands ambulants la nuit, notamment à la rue Desforges. Il déclare : « Nous avons mobilisé une douzaine d’inspecteurs, autorisant des heures supplémentaires malgré nos limites budgétaires, jusqu’au 31 décembre au moins. »

Les magasins

En sus des marchands ambulants ayant envahi certains artères de Port-Louis, le public doit aussi faire face à l’envahissement des trottoirs par certains propriétaires qui exposent leurs produits à l’extérieur de leurs magasins. Ce qui contraint parfois des passants à marcher sur la chaussée, augmentant ainsi les risques d’accident. Un autre problème qui survient essentiellement durant la période festive, à en croire Daniel Augustin. 

« Avant de sanctionner, les inspecteurs tentent de sensibiliser ces propriétaires de magasin, tout en leur donnant un avertissement. S’ils récidivent, c’est à ce moment-là qu’ils sont verbalisés », indique notre intervenant. Il précise que là encore, l’exercice se fait et par la mairie, et par la police.

« Moins qu’avant », selon la police

Un haut gradé de la police basé aux Casernes centrales dément l’envahissement des rues de Port-Louis. « En tout cas, le phénomène est beaucoup moins qu’avant », relativise-t-il. Selon lui, les principales artères où ont l’habitude de sévir les marchands ambulants font l’objet de patrouilles régulières, de même qu’aux abords du marché central où des automobilistes font l’objet de contrôles de la police. 

Au marché central

Selon Issoop Soobadar : 20 % à 30 % de manque à gagner

Le président de la Market Traders Association (MTA), Issoop Soobadar, ne cesse de dénoncer « l’accaparement des rues et des trottoirs » aux abords du marché central pendant la période de fin d’année. « Enn propriyeter magazin lari Bourbon inn pran kat dimoun pou travay. Tou le kat lor lari, inn met lartik lor trotwar », avance-t-il. 

Si le président de la MTA reconnaît la présence de la police autour du marché, il souligne néanmoins des lacunes dans son efficacité. « Kouma zot ale, bann marsan-la revini », observe-t-il. Issoop Soobadar estime que les marchands ont subi une baisse de 20 % à 30 % de leurs revenus.

 

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