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Santé publique : pas de médecin spécialiste pour la transplantation d’organes

L’unique médecin capable d’effectuer une transplantation d’organes a cessé d’opérer depuis plusieurs mois dans nos services hospitaliers. Pendant que les patients attendent, le ministère de la Santé peine à trouver l’oiseau rare.

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Les malades qui espéraient tant se faire transplanter un organe devront prendre leur mal en patience. Si Maurice possède les aménités nécessaires pour ces interventions complexes, c’est au niveau des compétences que le bât blesse. L’unique médecin habilité à effectuer ce type d’opérations ne souhaite plus s’y adonner.

Ce qui place le ministère et surtout les patients dans une situation problématique. Ces derniers sont prêts médicalement à recevoir leur rein, mais ils doivent encore attendre. À l’instar de Magalie, qui n’a que 26 ans. Cette femme atteinte du Lupus souffre d’insuffisance rénale. Son époux Jean-Baptiste raconte qu’elle a commencé ses séances de dialyse en octobre 2016. « Docter dir ki si gagn enn doner kapav fer transplantasyon », affirme-t-il.

Une cousine de Magalie souhaite lui faire don d’un rein. Les examens de compatibilité effectués sur les deux femmes sont concluants. La transplantation peut donc se faire. Sauf que l’unique médecin opérant pour l’État et capable d’effectuer une transplantation rénale a cessé d’opérer.

Selon une source du ministère de la Santé, « il a cessé ses activités pour des raisons personnelles ». Magalie devra donc patienter. Comme elle, d’autres patients sont sur la liste d’attente. Notre source affirme qu’il y a une demi-douzaine de malades qui attendent d’être opérés. Tous ont déjà trouvé leurs donneurs respectifs. Le ministère de la Santé n’a, toutefois, pas communiqué le nombre de patients qui ont besoin d’une transplantation.

Le don d’organes est permis à Maurice dans des conditions précises : le donneur doit être un membre de la famille ou ce que le ministère appelle dans son jargon le « next of kin », c’est-à-dire le père, la mère, un frère ou une sœur. Donc, ceux qui souhaitent faire don d’un organe à une personne qui n’est pas de leur famille sont de facto qualifiés d’étrangers par la loi. Ce qui constitue un handicap pour les patients en attente d’une transplantation.

Face à l’urgence de la situation et pour compenser l’absence de spécialiste, le ministère est en négociations avec plusieurs pays, dont l’Inde, avec lequel Maurice a signé plusieurs accords bilatéraux. Une fois les modalités achevées, des médecins viendront régulièrement sur l’île pour effectuer des transplantations rénales et celles de la cornée.

De plus, la Removal, Preservation and Transplant Act (2006) sera amendée. Le ministère et le State Law Office ont presque fini de peaufiner l’amendement. Il permettra le don d’organes entre des personnes qui ne sont pas de la même famille. Une partie de l’amendement a trait au prélèvement d’organes sur des cadavres, avec le consentement de la famille du défunt, afin d’effectuer la transplantation.

 

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