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Se sentant pris pour cible par son enseignante : un enfant de 11 ans a peur de se rendre à l’école

Le garçon serait victime de brimades de la part d’autres écoliers avec l’approbation de l’enseignante. PHOTO D’ ILLUSTRATION

Les parents d’un garçon de 11 ans estiment qu’il est la cible de son enseignante. Ils ont porté plainte contre elle pour harcèlement moral. Depuis, l’enfant, qui fréquente une école primaire du Sud, vivrait un véritable calvaire. Ses parents parlent de non-assistance de la part des autorités. L’Ombudsperson for Children affirme qu’une enquête a été ouverte.

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Assis entre ses parents, Mika (prénom modifié), âgé de 11 ans, ne prononce pas un mot. L’interroger serait inapproprié. Ce sont donc sa maman et son papa qui expliquent la situation. Ces derniers, visiblement très affectés, sont à bout de souffle.

Ils avancent qu’ils se battent depuis plusieurs semaines, mais ils se sentent abandonnés par les autorités. Pis, à chaque pas qu’ils font pour dénoncer les injustices dont serait victime leur enfant, ce dernier subirait encore plus de représailles. Du coup, il est terrorisé à l’idée d’aller à l’école.

Tout a commencé avant la rentrée des classes, selon son père. « Pendant tout le confinement, il n’y a pas eu de classes en ligne. Cependant, deux semaines avant la rentrée, j’ai appris que les cours à distance avaient commencé. » Il affirme avoir alors acheté un portable afin que son fils puisse les suivre. Il dit être tombé des nues lorsque l’enseignante l’a informé qu’elle n’accepterait pas l’enfant dans sa classe. « J’ai tenté d’avoir des explications, mais elle ne répondait plus au téléphone.

Dans son dernier message, elle me disait que mon fils n’est pas dans sa classe. Or, c’est le cas. » Le père de Mika a alors décidé de se rendre en personne à l’établissement scolaire. « J’y ai rencontré la maîtresse d’école. Je l’avais eue auparavant au téléphone. Elle m’a dit qu’elle ne pourrait rien faire. Elle a ajouté que l’enseignante étant très têtue, elle a décidé qu’elle n’accepterait pas l’enfant dans les classes en ligne pour des raisons qu’elle ne voulait pas donner. »

Cela l’a rendu fou de rage, d’autant qu’il ne comprenait pas pourquoi la maîtresse d’école n’avait aucune autorité sur une enseignante qui décide de ne pas laisser un enfant accéder à ses classes. Le père a porté plainte au Service diocésain de l’éducation catholique (SeDEC).

Cela n’aurait fait qu’aggraver la situation puisque plus rien ne va désormais entre l’enseignante et le garçon. « Elle l’a mis à l’écart dans la classe en le faisant s’asseoir à l’arrière. Elle a aussi demandé aux autres écoliers de ne pas parler à mon fils. Ils n’ont pas le droit de jouer avec lui. Elle leur aurait dit : ‘pa frekant li ditou’ », soutient le père.

Selon lui, son fils serait également victime de moqueries et de taquineries de la part des autres enfants de l’école. « Elle le dénigre devant toute la classe. Elle a un petit groupe d’élèves à qui elle donne le droit de faire des misères à mon fils. Ils lui volent son argent de la cantine. Ils s’en prennent sans cesse à lui. »

Une psychologue de l’école aurait même fait appeler les parents pour témoigner de l’attitude qu’elle qualifie d’inacceptable de l’enseignante concernée à l’égard de Mika. Ce qui a envenimé la situation. « Je n’ai eu d’autre choix que de porter plainte à la police et au ministère de l’Éducation. Je suis vraiment déçu. La maîtresse d’école m’explique à chaque fois qu’elle ne peut rien faire. Quant aux autorités, elles ne prennent même pas la peine de revenir vers moi, sauf le bureau de l’Ombudsperson for Children qui m’a offert un accueil et un retour satisfaisants », relate le père.

À la suite de ces plaintes, l’enfant aurait une nouvelle fois été pris pour cible par l’enseignante. « Un jour, elle a fait appeler la psychologue pour lui demander de faire un rapport contre mon fils car, selon elle, il aurait dit à une camarade qu’il ‘allait la violer dans la classe’. Je veux bien admettre qu’il est parfois turbulent, comme les autres enfants de son âge, mais de telles accusations sont très graves », déplore le papa.

Le petit Mika est très affecté. Selon ses parents, c’est avec les larmes aux yeux qu’il se rend à l’école tous les matins. « Il va prendre part aux examens du Primary School Achievement Certificate. Je ne peux pas le priver d’école. J’essaie de le convaincre que tout ira pour le mieux. Mais c’est toujours avec la même crainte qu’il me demande : ‘Ki bannla pou dir lor mwa ankor zordi ?’ »

Le père affirme que les après-midis, il fait de son mieux pour le récupérer après l’école. « À chaque fois qu’il me voit, il sourit. Le soulagement se lit sur son visage. » Il demande aux autorités d’agir rapidement car cela a un impact sur leur fils. « Je leur ai demandé de le changer de classe, car l’enseignante ne le laissera pas tranquille. » À ce jour, il n’a pas eu de réponse à sa requête. Le Défi Quotidien a tenté d’obtenir la version de l’enseignante, en vain. La maîtresse d’école non plus n’a pas souhaité répondre à nos questions.

Au niveau du SeDEC, Clive Anseline, chargé de communication, explique que l’enfant bénéficie d’un suivi psychologique. « Cette affaire est traitée avec tout le sérieux voulu au niveau du SeDEC. Il y a une enquête en cours. Nous attendons les retombées pour prendre une décision », précise-t-il.

Du côté de l’Ombudsperson for Children, on affirme qu’une enquête a bel et bien été ouverte. En attendant, le petit Mika, passionné par les livres, l’informatique et la science, ne comprend toujours pas ce qui lui arrive. Tout ce qu’il espère, c’est que tout ira bientôt mieux. Ses parents souhaitent, eux, que leur enfant soit épanoui et que sa flamme ne s’éteigne pas.

 

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