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Shan Ip : «Le MTC n’a pas le monopole du blanchiment d’argent»

Shan Ip

Sous pression avec l’affaire du cheval  Black Parrot, le Communications & Events Manager du Mauritius Turf Club (MTC), Shan Ip, a expliqué que le blanchiment d’argent n’est pas soupçonné uniquement dans le giron du MTC. Il a fait le point sur les procédures d’acquisition des chevaux.

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Shan Ip est catégorique : « Le MTC n’a pas le monopole du blanchiment d’argent, comme on veut le faire croire. Cette pratique existe un peu partout et on jette le blâme sur le MTC. »

Sur la question de l’achat des chevaux de courses, il explique que c’est l’entraîneur qui les achète mais que, pour les besoins de l’importation, le permis est délivré au nom du MTC qui fait toute la coordination. « Tous les frais sont payés par le MTC, mais pour l’achat du cheval lui-même, c’est l’entraîneur qui fait le paiement directement au vendeur », fait-il comprendre.

Shan Ip explique que toute personne désirant acheter un cheval doit contacter un entraîneur. Celui-ci s’occupe de toutes les démarches administratives pour l’achat de l’animal. Ensuite, il informe le MTC, qui s’occupe des formalités pour faire venir le cheval à Maurice.

Les procédures actuelles

Comment devient-on propriétaire de cheval ? Shan Ip explique qu’il faut remplir un formulaire au MTC. Toutefois, fait-il comprendre, le premier screening est fait par l’entraîneur, qui choisit les futurs propriétaires. Comme garantie, le Club exige un certificat de caractère. Le paiement doit être effectué par chèque ou virement bancaire.

Poursuivant avec ses explications, le responsable de communication du MTC soutient qu’avant de donner son accord, le Club recherche d’autres renseignements, notamment la profession du propriétaire et ses sources de revenus. Sa demande n’est acceptée que si le Club est satisfait. Selon Shan Ip, à ce jour, cinq demandes ont été rejetées. Il dit aussi que les mesures de contrôle ont été renforcées pour éliminer, autant que possible, les prête-noms.

Devant la commission

Il est revenu sur l’affaire Black Parrot, dans laquelle les noms de deux des propriétaires sont cités dans l’enquête menée par la commission anti-corruption, suivie d’une demande de saisie de la Cour suprême. Shan Ip indique que, sur les conseils de son homme de loi, l’entraîneur du cheval, Preetam Daby, a fait une déclaration à la police et déposé devant la commission. Celle-ci a trouvé qu’il n’y avait pas grand chose à lui reprocher, car il avait exigé un certificat de caractère et un virement bancaire pour l’achat du cheval. « Tout comme le MTC, il ne peut vérifier d’où provient cet argent », souligne-t-il.    

Le porte-parole du MTC a attiré l’attention sur le fait que Black Parrot a obtenu une autorisation de la Cour suprême pour prendre part aux courses du samedi 29 juillet et, qu’en cas de victoire ou s’il est classé 2e, 3e, ou 4e , 50 % des gains seront versés à la commission anti-corruption.

Shan Ip souligne que le MTC est disposé à collaborer pleinement pour assainir la situation des courses hippiques à Maurice.

De son côté, Gavin Glover, avocat, propriétaire de chevaux et ancien président du MTC, a fustigé toute la « campagne » menée contre le Club et ses dirigeants. « C’est inadmissible. On ne peut mettre tout le monde dans le même panier », dit-il.

Me Gavin Glover concède que le MTC aurait dû prendre des mesures pour gérer les choses avec plus de transparence. « Quand on voit aujourd’hui que la Gambling Regulatory Authority met en place une Integrity Unit au sein du MTC, nous devons nous demander pourquoi  nous ne l’avons pas fait depuis longtemps. » Il estime que certaines critiques contre le MTC sont fondées, mais « associer la drogue, le blanchiment, le MTC et l’organisation des courses est inadmissible ». « De plus, sur 500 chevaux, la commission anti-corruption n’a trouvé qu’un seul soupçonné d’avoir été acheté avec de l’argent sale », fait-il ressortir. « Ce n’est qu’un cas isolé et rien n’est encore prouvé. »

L’avocat n’est pas contre une révision des procédures d’acquisition des chevaux. à cet effet, il plaide pour la mise en place d’un Compliance Department composé de professionnels. Me Gavin Glover estime que cela facilitera la communication avec la Gambling Regulatory Authority. « C’est là où le bât blesse. Quand nous ne nous imposons pas de règles, il ne faut pas être choqués que l’état s’en mêle par la suite », dit-il.

Mukesh Balgobin : « No comment »
Joint au téléphone samedi soir, le président du MTC, Mukesh Balgobin, a déclaré n’avoir pas écouté l’émission, et qu’à ce stade, pour lui, ce sera « no comment ».

 

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