Interview

Sir Anerood Jugnauth : « Seul Dieu sait si je serai encore PM en 2017 »

SAJ SAJ en larmes.

Lors d’une fonction tenue dans sa circonscription, Piton/Rivière-du-Rempart, jeudi, Sir Anerood Jugnauth n’a donné aucune indication sur sa stratégie concernant son retrait comme Premier ministre. Il a répondu aux questions des journalistes.

Publicité

« En évoquant la jeunesse d’aujourd’hui, je repensais à ma propre jeunesse et à mon cheminement, et les larmes sont venues toutes seules »

Cela fait quelques jours que vous êtes rentré des États-Unis. Avez-vous discuté avec Pravind Jugnauth et les leaders des autres partis de l’alliance au sujet de la transition ?
Bien sûr. Nous allons d’ailleurs en discuter lors du comité parlementaire, la semaine prochaine.

Depuis que vous avez annoncé que nous n’irez pas jusqu’au bout de votre mandat, certains députés estiment qu’il serait mieux que vous partiez dès maintenant. Avez-vous pu en discuter avec eux ?
Je n’en ai pas discuté et personne ne m’en a parlé.

Après votre départ, comptez vous quitter le Parlement ou resterez-vous député, voire ministre ?
Je vais y réfléchir.

Qu’en est-il du remaniement ministériel que vous avez annoncé ?
Je laisse cette tâche au prochain Premier ministre.

Vous avez annoncé votre départ pour « very soon ». Peut-on savoir quand est-ce ?
Abe soon la ena enn meaning ekstraordiner sa !

Qu’en est-il du dossier des Chagos à l’Onu ?
Nous avons demandé qu’il soit inclus à l’agenda. L’assemblée générale de l’Onu en a débattu et a confié ce dossier à la Cour internationale de justice. C’est un premier pas essentiel, car au cas contraire, cela aurait été un flop. Les Britanniques nous ont demandé de ne pas soumettre le dossier à l’Assemblée générale lors de cette session, mais de leur accorder jusqu’à juin 2017. Ils veulent en discuter, afin de trouver une solution acceptable aux deux parties, étant donné que nous sommes des pays amis. S’ils sont sincères et ont la volonté [de trouver une solution], je suis disposé à leur accorder ce délai. Les discussions vont débuter le 16 octobre.

Cela signifie-t-il que vous serez toujours Premier ministre en 2017 ?
Seul Dieu le sait. En ce qui me concerne, je ne sais pas.

Et si les deux parties ne parviennent pas à trouver un terrain d’entente ?
Si nous ne parvenons pas à nous mettre d’accord, nous serons obligés de saisir la Cour internationale de justice.

Chargerez-vous personnellement de vous y rendre ?
J’irais, car c’est un dossier qui me tient à cœur.

Vous étiez ému lors de votre speech. Vous avez même versé quelques larmes. Pourquoi ?
Mo pa ti capav evit sa. En évoquant la jeunesse d’aujourd’hui, je repensais à ma propre jeunesse et à mon cheminement, et les larmes sont venues toutes seules.

Il règle ses comptes

Le Premier ministre était à Rivière-du-Rempart, le vendredi 7 octobre, pour le lancement du National Youth Policy. Il en a profité pour régler ses comptes avec les détracteurs de l’alliance au pouvoir, mais surtout avec Navin Ramgoolam qui « est en train d’inventer toutes sortes d’histoires pour dénigrer ce gouvernement ». « N’a-t-il pas honte, celui-là [ndlr. Navin Ramgoolam]. Il dit que je n’ai rien fait à New York. D’autres disent que je suis parti à l’Onu et que j’ai mis Lady [ndlr. Lady Sarojni Jugnauth] à côté de moi ?

Mo ti bizin met lady deryer ? Seul lui [ndlr. Navin Ramgoolam] peut faire une telle chose. Excusez-moi, mais je suis loin d’être un batchara comme lui ». SAJ a fustigé au passage ceux qui croient aux propos de Navin Ramgoolam. « Ils sont nombreux à le croire. Vous m’excuserez, mais je dois le dire, que cela plaise ou pas. Cela m’attriste et me fait honte. »

SAJ a critiqué l’absence de bilan de Navin Ramgoolam. « Lorsqu’il a perdu les élections dans le passé et qu’il souhaitait faire son retour, il ne cessait de répéter : ‘Je reconnais avoir commis une erreur. Pardonnez-moi. J’ai changé’. Il est retourné et durant ces derniers 10 ans, il a fait pire ! »

À ceux qui disent que le gouvernement n’a rien fait depuis deux ans, le Premier ministre réplique : « Comment voulez-vous reconstruire, si nous ne nettoyons pas d’abord toutes ces malpropretés ? Il y aura des développements, mais il faut faire preuve de patience. Notre mandat est de cinq ans. On ne peut tout accomplir en deux ans. Mem full dezan pankor fer. Ce n’est pas parce que vous avez un Premier ministre dans le n°7 que tous les problèmes de la circonscription seront réglés en cinq ans », a-t-il déclaré.

 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !