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Test de conduite : le chemin de croix des aspirants conducteurs

Des aspirants conducteurs se retrouvent à passer le test sur la route à plusieurs reprises avant de pouvoir enfin obtenir leur permis.

La police a démantelé un réseau de faux permis dans le nord de l’île, après l’arrestation d’un conducteur à Grand-Baie. Les aspirants conducteurs, qui passent l’examen plusieurs fois, sont furieux face à cette situation. D’autant que c’est une galère d’obtenir le précieux sésame, disent-ils. 

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Maya : « Une expérience frustrante »

Elle a passé son test de conduite à quatre reprises. Une expérience que Maya (prénom d’emprunt) qualifie de « traumatisante ».

« Le test de conduite peut être un véritable cauchemar et les officiers semblent prendre plaisir à rendre les choses encore plus stressantes. Être traité avec rudesse par ces personnes en position d’autorité peut provoquer un malaise chez n’importe qui », soutient la jeune femme.

Selon Maya, être traité avec « un peu de respect » pourrait faire toute la différence. « Il y a tellement d’anxiété associée à l’examen de conduite, avec les examinateurs de police qui scrutent chaque mouvement. Pendant ce temps, certaines personnes semblent réussir simplement parce que leur moniteur d’auto-école a donné ‘un bon mot’. C’est injuste. »

La jeune femme n’en démord pas : « Obtenir son permis de conduire peut s’avérer une expérience frustrante. Entre les longues heures d’attente pour prendre rendez-vous pour le test et les interminables heures d’attente le jour de l’examen, il est facile de se décourager. »

Maya déplore également l’attitude de certains moniteurs d’auto-école. Elle allègue qu’ils entraveraient « délibérément » les progrès des aspirants conducteurs lors de la préparation de l’examen pratique. « Certaines auto-écoles sont plus intéressées par le profit que par l’enseignement, ce qui ne fait qu’ajouter au stress. En fin de compte, passer son permis de conduire peut s’avérer plus difficile que la conduite elle-même. » 

Elle en est actuellement à sa cinquième tentative à l’examen de conduite pratique. Et Maya ne cache pas son appréhension en raison de ses expériences passées sur la route. « Chaque officier a sa propre interprétation de quand s’arrêter à un passage pour piétons. Et pour couronner le tout, certains conducteurs rendent les choses encore plus difficiles en conduisant imprudemment à côté de vous, que ce soit en voiture ou à moto. »  

Le récent démantèlement d’un réseau de faux permis de conduire l’interpelle profondément. « En tant qu’aspirante conductrice, je suis choquée, car je dois passer et repasser le test pour pouvoir conduire légalement. Cette affaire est alarmante et cela remet en question la validité et l’intégrité de l’ensemble du système de délivrance des permis de conduire. »

Elle insiste : « Conduire en soi n’est pas la partie difficile. Obtenir le permis de conduire l’est. » Maya estime que si les officiers étaient aussi stricts lors de la conduite et des contrôles routiers que lors des tests de conduite, « nous n’aurions pas un bilan aussi lourd en termes d’accidents de la route ».

Rushika Gheerawo : « Un investissement colossal »

rushikaRushika Gheerawo, âgée de 21 ans, en est à sa seconde tentative à l’examen de conduite pratique. « L’expérience a été très stressante, j’étais plus stressée qu’à mon examen de Cambridge ! » affirme-t-elle.

Elle confie que les retours de son entourage sur leur expérience ont grandement contribué à accroître la pression. « Tout le monde disait que c’était très difficile d’obtenir son permis de conduire du premier coup. D’ailleurs, j’ai des amis qui ont dû le repasser plusieurs fois ! Sur la route, le moindre faux pas peut entraîner l’échec. » 

Rushika Gheerawo dit avoir été particulièrement marquée par le comportement de la policière qui l’accompagnait. « Elle ne parlait pas beaucoup, mais chaque fois qu’elle faisait un commentaire, cela était déstabilisant. Dès qu’elle est montée dans la voiture, une atmosphère lourde et stressante s’est installée. Certes, elle n’est pas payée pour rassurer les candidats au permis de conduire, mais j’aurais apprécié un peu plus d’empathie. Toutefois, je suis restée polie et courtoise pour éviter tout ‘sabotage’, comme mes amis me l’ont conseillé. »

Elle se dit outrée, après que l’existence d’un réseau de faux permis de conduire a été dévoilée. « Devenir conducteur est quelque chose qui se mérite. Beaucoup d’entre nous doivent investir des milliers de roupies dans les frais d’enregistrement, d’auto-école, d’essence et parfois des frais pour repasser le test. J’étais choquée et je trouve cela extrêmement injuste envers ceux qui le passent honnêtement. »

Yann Jhugroo-Cangy, jeune conducteur :  «Un réseau de faux permis n’est pas étonnant»

yannPour Yann Jhugroo-Cangy, la troisième tentative a été la bonne. Toutefois, il concède que cela a été un parcours du combattant pour obtenir son précieux permis de conduire. « J’en retiens le souvenir d’une expérience stressante. Bien que les épreuves ne soient pas adaptées à une conduite holistique, c’est presque cauchemardesque. »

Les galères, dit-il, ont été nombreuses. « Il y a le stress. Et puis, il faut se rappeler des manœuvres. Ne pas conduire machinalement, mais s’adapter à toute éventualité. L’attitude de certains examinateurs laisse beaucoup à désirer. Ils se croient tout permis. »

Yann Jhugroo-Cangy évoque également le « mépris » de certains conducteurs envers les aspirants conducteurs sur la route. « C’était pour moi l’épreuve la plus difficile. Les conducteurs ne prennent pas en compte les apprentis. On dirait qu’ils sont nés conducteurs. Les policiers ne nous mettent pas tous à l’aise. Nous sommes nombreux à redouter cette épreuve, car il y a d’autres conducteurs souvent insensibles et impatients ! »

En revanche, il dit ne pas être choqué par la récente découverte du réseau de faux permis. « Si l’on tient compte du coût des leçons de conduite à l’auto-école, ainsi que des frais supplémentaires qui peuvent doubler ou tripler selon les caprices des examinateurs, il n’est pas étonnant que certains se livrent à cette activité lucrative. » Néanmoins, il souligne que « c’est un grave danger pour la société et tous les usagers de la route en général ».

Raj : « Le manque de considération peut s’avérer déstabilisant »

Colère et perplexité. Ces deux sentiments animent Raj (prénom d’emprunt), 20 ans, après le démantèlement d’un réseau de faux permis de conduire. « J’étais étonné d’apprendre l’existence d’un tel réseau. L’obtention du permis de conduire est une étape importante dans la vie d’un individu. D’autre part, il y a plusieurs enjeux sur la route. La vie des usagers de la route en dépend. La transparence est donc essentielle dans l’obtention du permis de conduire », insiste-t-il.   

Le jeune homme en est à sa seconde tentative. « Ma première tentative à l’examen de conduite pratique était très stressante et difficile. J’espérais être accompagné d’un policier aimable et souriant qui me mettrait à l’aise, mais c’était tout le contraire. » 

Il partage avoir rencontré plusieurs difficultés sur la route durant son test de conduite. « Les véhicules mal garés sont le plus gros problème. Mais encore, certains conducteurs d’expérience perdent souvent patience lorsque les aspirants conducteurs sont en test. Sans généraliser, bien sûr, car quelques-uns sont très indulgents envers nous. Toutefois, le comportement de ceux qui ne le sont pas a tendance à semer la zizanie sur la route, nous déstabilisant », témoigne-t-il. Raison pour laquelle il fait appel à plus de considération envers les aspirants conducteurs sur la route.

Astuces d’un moniteur d’auto-école

Quelles sont les erreurs communes commises et à éviter par les aspirants conducteurs à l’examen pratique ? Éclaircissements de Vishal Dunneram, moniteur d’auto-école. Il donne aussi quelques conseils aux aspirants conducteurs pour l’examen pratique.   

Les erreurs fréquentes 

  • En commençant l’examen pratique aux Casernes centrales, les aspirants conducteurs oublient d’allumer leur station droite. C’est-à-dire le signal de démarrage n’est pas donné.
  • En dépassant, ils ne laissent pas suffisamment d’espace entre la voiture et l’objet ou la personne.
  • Ils ne regardent pas souvent dans les rétroviseurs avant d’entamer certaines manœuvres, notamment en dépassant un objet/une voiture, en changeant de voie, en effectuant un virage.
  • Ils s’arrêtent sur la ligne blanche en raison d’un manque de jugement.
  • Bien souvent, ils arrêtent la voiture soudainement, car ils ne prennent pas le temps de regarder des deux côtés de la route avant de déboucher.  

Les erreurs à éviter et les conseils 

  • La majorité des apprentis conducteurs échouant à la première tentative sont souvent en manque de préparation, car ils attendent la dernière minute pour pratiquer les manœuvres techniques.
  • conseil : Éviter à tout prix de prendre rendez-vous pour des sessions pratiques à l’approche de la date d’examen. Il faut être prévoyant pour se donner le temps de bien se préparer. En moyenne, 20 sessions de 45 minutes seraient idéales pour les débutants en préparation d’un examen pratique.
  • Ceux ayant réussi le stationnement et la marche arrière attendent l’approche de la date de l’examen de conduite pour pratiquer.
  • conseil : Il est important d’être régulier et de continuer à suivre les sessions de pratique à l’auto-école autant que possible, afin de mémoriser les différentes manœuvres de manière systématique.
  • Les difficultés les plus communes rencontrées par les apprentis conducteurs sont les virages et les dépassements.
  • conseil : Se demander s’il est impératif de dépasser le véhicule à ce moment précis, si c’est légal de le faire sur cette voie, s’il y a suffisamment de marge de manœuvre et d’espace pour effectuer le dépassement. Ce sont des réflexions que l’aspirant conducteur doit pouvoir développer.

Trafic de faux permis de conduire 

L’intermédiaire réclame Rs 10 000 et le faussaire empoche Rs 1 500

Un Graphic Designer, un propriétaire d’autobus et un chauffeur de minibus ont été mis à l’ombre. Cela, en lien avec une enquête sur un réseau de faux permis de conduire actif dans le nord de l’île. 

Ce sont les aveux du chauffeur, épinglé lors d’un contrôle, qui ont permis de remonter au cerveau de la combine. Il a également incriminé son ancien employeur, un propriétaire d’autobus. Ce dernier, qui a agi comme intermédiaire, lui a réclamé Rs 10 000 pour un faux permis. De son côté, le présumé faussaire soutient empocher Rs 1 500 pour chaque document frauduleux vendu.

Depuis la semaine écoulée, la Criminal Investigation Division de Grand-Baie, sous la direction du chef inspecteur Dooshan Thakoor, enquête sur un réseau de faussaires. Tout a commencé lundi, quand des policiers ont décelé des anomalies dans le permis de conduire de Ravikanrsing R., un chauffeur de minibus résidant à Grand-Baie. Si son permis de conduire pour voiture est authentique, le document émanant du Licencing Department des Casernes centrales, il a admis, lors de son interrogatoire, s’être procuré le permis pour autobus contre la somme de Rs 10 000. Cela auprès de son ex-patron, un propriétaire d’autobus. 

Ce dernier, un dénommé Pradeep G., âgé de 32 ans, a, lui aussi, été embarqué par les limiers de la police criminelle. Confronté aux allégations de Ravikanrsing R., il a craqué. Ses aveux ont permis à la police de remonter jusqu’au présumé faussaire, un certain Zaffar, qui travaille comme Graphic Designer. 

Le propriétaire d’autobus a expliqué que c’est auprès de celui-ci qu’il s’est procuré le faux permis qu’il a remis à Ravikanrsing R. La police a ainsi effectué une perquisition chez le Graphic Designer, à Cap-Malheureux. Sur son ordinateur, plusieurs faux permis de conduire déjà prêts à être vendus ont été découverts. Les trois hommes sont maintenus en détention policière. Ils sont accusés provisoirement de « making use of false document to wit fake driving licence ».

Outre des faux permis de conduire, il y avait des exemplaires de certificats de fitness et des vignettes d’assurance frauduleux sur l’ordinateur du Graphic Designer. L’enquête se poursuit en vue de connaître l’étendue de ce réseau. 

 

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